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Moyen Orient et Monde

Davutoglu : Il est temps d’envoyer un message fort au peuple syrien

Face à la répression en Syrie de plus en plus meurtrière, la Turquie est sortie hier du relatif mutisme qui était le sien depuis quelques semaines.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a ainsi proposé la tenue d’une conférence internationale pour soutenir le peuple syrien, à Istanbul ou dans une autre ville de la région. Il a précisé qu’en cas d’échec du Conseil de sécurité à protéger les civils syriens, en particulier ceux de Homs, il incomberait aux pays disposés à le faire de trouver un autre moyen de mettre fin à la répression contre les civils. « Il est temps d’envoyer un message fort au peuple syrien pour lui dire que nous sommes à ses côtés », a-t-il lancé juste avant de partir pour les États-Unis, estimant que la communauté internationale ne peut plus se contenter d’un rôle d’observateur. « Nous sommes prêts à les aider et à (envoyer) au régime syrien le message qu’il ne peut pas continuer ces méthodes d’oppression », a-t-il dit.
Interrogé sur la possibilité d’instaurer une zone tampon en Syrie ou sur l’ouverture d’un couloir humanitaire, M. Davutoglu a déclaré : « Nous sommes très inquiets. Maintenant ce sont des centaines de personnes qui sont tuées chaque jour. Nous nous demandons ce qui va se passer la semaine prochaine, le mois prochain, et la Turquie est directement concernée », rappelant que son pays abrite quelque 12 000 réfugiés syriens.
Interrogé sur l’éventualité d’une intervention de troupes turques en territoire syrien, il a répondu que la question ne se posait pas pour l’instant et qu’une intervention militaire dépendait des États de la région et de la communauté internationale. « L’heure est encore aux efforts diplomatiques, et nous en utilisons tous les moyens », a-t-il assuré.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié le double veto de « fiasco », s’est quant à lui entretenu au téléphone avec le président russe, Dmitri Medvedev, pour discuter des résultats de la rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président Bachar el-Assad.

Poutine met en garde contre toute ingérence
Le Premier ministre Vladimir Poutine a de son côté martelé que la Russie n’accepterait aucune forme d’ingérence en Syrie. « Nous condamnons évidemment toute forme de violence d’où qu’elle vienne. Mais il ne faut pas se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine », a-t-il déclaré, habitué qu’il est des formules à l’emporte-pièce. « Il faut laisser les Syriens décider eux-mêmes de leur sort », a-t-il insisté.
M. Lavrov a pour sa part indiqué que le sort de Bachar el-Assad devait être réglé par « les Syriens eux-mêmes » à l’issue de négociations entre le pouvoir et l’opposition. Il a également critiqué le rappel d’ambassadeurs arabes et occidentaux de Syrie, jugeant que cette mesure était « illogique ».
Dans la soirée, le président Dmitri Medvedev a appelé les partenaires de la Russie à « éviter des mesures unilatérales précipitées » en vue de résoudre la crise, en particulier à l’ONU, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français, Nicolas Sarkozy. Ce dernier a demandé au chef de l’État russe son « plein soutien » au plan de la Ligue arabe, afin de convaincre M. Assad de quitter le pouvoir.
Le soutien de Moscou à la Syrie, qui s’est exprimé avec éclat par un veto au Palais de Verre, est dû à la stratégie électorale de Vladimir Poutine en vue de sa réélection à la présidence, a estimé de son côté à Ottawa un des leaders de l’opposition russe. Rappelons que depuis la période soviétique, la Russie est un allié de la Syrie qui est le seul pays arabe à exclusivement acheter ses armes à Moscou.

Juppé et Cameron
De son côté, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a souligné qu’il ne croyait « absolument pas » aux engagements sur la fin des violences pris par Damas auprès de M. Lavrov, les qualifiant de « manipulation ». Le ministre était interrogé sur les engagements pris mardi par M. Assad de mettre un terme aux violences. Interrogé sur ce qu’il souhaitait dire aux Russes, M. Juppé a déclaré : « Vous vous trompez complètement, vos arguments ne sont pas bons », ajoutant qu’il « est écrit noir sur blanc dans le projet de résolution contre lequel la Russie a mis son veto qu’il n’y aura pas d’opération militaire », rejetant comme un « prétexte totalement fallacieux » la référence au précédent libyen et à l’intervention militaire internationale après l’adoption d’une résolution de l’ONU.
Le Premier ministre britannique David Cameron a quant à lui déclaré avoir « une confiance très limitée » dans les résultats à attendre de la visite de M. Lavrov, ajoutant que « la Russie doit effectuer un examen de conscience et réaliser ce qu’elle a fait » en opposant son veto. Il s’est de nouveau prononcé pour la mise sur pied d’une « alliance internationale la plus forte possible autour d’un groupe de contact » incluant les factions de l’opposition en Syrie et à l’extérieur du pays.
La Maison-Blanche a quant à elle écarté les appels de la Russie à un « dialogue » entre les forces en présence en Syrie et affirmé que M. Assad y avait renoncé en réprimant dans le sang la révolte contre son régime. « En ce qui concerne la visite de M. Lavrov, son but n’était pas clair. Ce qui est évident, c’est que la Russie n’a rien d’autre à gagner, en se rangeant au côté du régime Assad, que de s’aliéner les Syriens », a lancé le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney. Dans le même temps, le vice-président américain Joe Biden s’est entretenu au téléphone avec son homologue chinois Xi Jinping une semaine avant la visite de ce dernier à Washington. La Maison-Blanche n’a pas mentionné la Syrie dans son compte-rendu, mais a indiqué que M. Biden avait « insisté sur l’importance de bâtir une relation entre les États-Unis et la Chine qui réponde à des questions pratiques importantes pour les deux pays ».
Parallèlement, un porte-parole de la diplomatie chinoise a affirmé que les récentes accusations britanniques selon lesquelles la Chine aurait « abandonné » le peuple syrien sont « irresponsables ». « L’action de la Chine est juste et équitable, et toutes les tentatives pour instiller des désaccords dans les relations sino-arabes seront vaines », a ainsi martelé Liu Weimin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Signalons par ailleurs que les six monarchies arabes du Golfe ont reporté à dimanche au Caire leur réunion sur la crise syrienne, a-t-on appris de source officielle au lendemain de la décision de ces pays d’expulser les ambassadeurs de Syrie. À Doha, plus de 2 000 personnes ont manifesté pour dénoncer le régime de Bachar el-Assad et saluer « l’Armée syrienne libre » (ASL).

Entretiens syro-iraniens
Signalons finalement que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem a reçu à Damas le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Selon l’agence officielle SANA, M. Moallem a assuré à son interlocuteur que le régime est « déterminé à dialoguer malgré la sauvagerie des attaques dont il est victime ». Il a en outre évoqué le « programme de réformes globales en cours qui doit être mis en application (...) » ainsi que « la féroce attaque dont font l’objet la Syrie, son peuple et ses institutions de la part de groupes terroristes soutenus par des parties étrangères ». Le ministre iranien a de son côté souligné « le soutien de Téhéran aux réformes » et s’est dit « confiant que la direction et le peuple syriens seront en mesure de surmonter les événements actuels ».
Plus tôt dans la journée, une source proche des Gardiens de la Révolution islamique avait indiqué que le général Mohammad Ali Jafari avait demandé aux troupes iraniennes se trouvant en Syrie de se replier dans la Békaa libanaise, selon la chaîne al-Arabiya.
(Sources : agences et rédaction)
Face à la répression en Syrie de plus en plus meurtrière, la Turquie est sortie hier du relatif mutisme qui était le sien depuis quelques semaines. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a ainsi proposé la tenue d’une conférence internationale pour soutenir le peuple syrien, à Istanbul ou dans une autre ville de la région. Il a précisé qu’en cas d’échec du...

commentaires (3)

Tiens,il ne manquait plus qu'eux...

GEDEON Christian

13 h 17, le 09 février 2012

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Commentaires (3)

  • Tiens,il ne manquait plus qu'eux...

    GEDEON Christian

    13 h 17, le 09 février 2012

  • Allons Pierre H. ressaisissez vous, pas de panique, prenez un bon coup d'air, si possible la tête dehors, et n'oubliez pas il y a 6 mois de ça, je vous rassure vous n'étiez pas le seul, vous nous aviez annoncé la chute comptée en semaine de Bashar, sur une déclaration de yehud barak. Et comme le temps se faisait long , vous nous avez dit de toute façon un jour, incessemment sous peu il disparaitra, le hic, est que nous tous on partira un jour, mais qui avant et qui après, on dit que Dieu seul le sait, donc rentrer la tête , vous allez prendre froid entre temps.

    Jaber Kamel

    13 h 15, le 09 février 2012

  • Tiens les Iraniens ont des troupes en Syrie??? Que faisaient les gardiens de la révolution Iranienne en Syrie??? Du tourisme??? Ils les ont repliées vers le Liban??? POURQUOI??? Cela commence a sentir mauvais??? Les rumeurs de la présence de combattants du Hezbollah se confirme morts et prisonniers a l'appui??? La peur les prends a la gorge car la situation n'est plus aussi sur qu'ils ne cherchent a nous le faire croire??? C'est pour cela que nous avions eu droit au show culotté de Hassan Nasrallah qui, en star du petit écran, cherchait a nous faire avaler des couleuvres sur les intentions du Hezbollah et de son idéologie persane!!?? Les erreurs s'accumulent plus la situation s'empire et que la fin est proche. Nul n’échappe a la réalité et a la vérité qui finiront toujours par triompher! Pourvu qu'il ne soit pas si mouillé la Hassan et nous évite les catastrophes!

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 27, le 09 février 2012

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