Aurait-il été content de savoir que tous les garçons de l’âge d’Antoine Doinel continuent à faire les 400 coups ? Aurait-il applaudi à l’idée que les salles obscures attirent autant les foules ? Et aimé que Les Cahiers dont il fut le fondateur se soient teintés de couleurs ? Aurait-il souri à l’idée que les Jules et Jim sont de plus en plus nombreux, mais que malheureusement les « femmes d’à côté » ne meurent plus d’amour ?
Aurait-il aimé la direction que prend le cinéma français actuel ? Que sa Nuit américaine est devenue réelle avec Jean Dujardin aux oscars ?
Aurait-il cessé son amitié avec Spielberg ou tenté de rencontrer « ET », ce troisième type ? L’aurait-il par ailleurs préféré à son Enfant sauvage à lui ?
Aurait-il continué à surfer sur cette grande vague qu’il avait lui-même créée ?
Le 6 février, François Truffaut aurait fêté ses quatre-vingt ans. Il a disparu de la face de l’écran (aujourd’hui on dit toile) et de derrière la caméra à l’âge de cinquante-deux ans. Il demeurera l’éternel enfant aux yeux écarquillés devant le 7e art. La tête dans les étoiles, mais les pieds bien sur terre, l’arpentant tout comme ses femmes à lui, tel un compas.
Il nous laisse en héritage des milliers de baisers volés, de bonheur fané et de rêves mouvants. Des images indélébiles et des œuvres au goût d’éternité.
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