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Violence, souffrances et militantisme : des femmes témoignent

Mona Khazindar : La femme arabe finira par obtenir tous ses droits

Mona Khazindar : « Le printemps arabe a soufflé sur l’Arabie saoudite, même si les gens ne sont pas descendus dans les rues. »

Première femme arabe à être nommée directrice générale de l’Institut du monde arabe (IMA) depuis l’inauguration de cet institut en 1987, Mona Khazindar, Saoudienne ayant grandi aux États-Unis et poursuivi ses études en France, estime que le printemps arabe a soufflé sur l’Arabie saoudite, « même si les gens ne sont pas descendus dans les rues ».
Élue femme de la semaine au cours de la cinquième édition du Forum de la femme arabe (NAWF) tenu récemment à Beyrouth, Mona Khazindar explique ainsi qu’au cours des derniers mois, la femme saoudienne « a obtenu des droits importants ». « Il y a deux mois, à titre d’exemple, le roi a accordé à la femme, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, le droit d’être membre élue du Majlis el-Choura (Conseil consultatif d’Arabie saoudite, NDLR), souligne-t-elle. Il lui a également accordé le droit d’élire les membres de ce conseil. Il s’agit donc d’une vraie reconnaissance de la femme saoudienne et de son rôle dans le monde diplomatique et constitutionnel. C’est un acquis essentiel et très important, même si nous ne sommes pas descendues dans les rues pour l’obtenir. »
Mona Khazindar affirme que même avant l’avènement du printemps arabe en 2011, « la femme arabe a toujours été active ». « Elle a joué et continue à jouer un rôle essentiel dans l’épanouissement, le développement et l’harmonie de nos sociétés », ajoute-t-elle, soulignant toutefois que la femme a « de nouveaux défis à relever », notamment pour « rendre nos sociétés plus harmonieuses et le quotidien plus serein », mais aussi pour apprendre aux générations futures « le respect et l’amour d’autrui », « le respect de la femme » et l’importance « de se rendre heureux et de rendre la femme heureuse ».
Mona Khazindar insiste en outre sur la nécessité pour la femme arabe d’être « persévérante » et « patiente » pour pouvoir décrocher ses droits les plus élémentaires, comme celui d’accorder la nationalité à ses enfants, dans des pays où « elle occupe des postes-clés dans le gouvernement, tout en restant privée » de ses droits essentiels en tant que citoyenne à part entière.
« Rien n’est venu facilement, note Mona Khazindar. La femme arabe a obtenu certains droits bien avant la femme européenne. La femme égyptienne, à titre d’exemple, a obtenu le droit de vote avant la femme française. Certes, il existe des disparités, mais je suis sûre que le moment venu, la femme arabe finira par obtenir tous ses droits. »
En ce qui concerne son poste à l’IMA, Mona Khazindar confie qu’il constitue « un vrai défi et une responsabilité dans le sens où il faut démontrer que la femme est capable aussi bien que l’homme, sinon plus, à diriger des institutions internationales ». « J’aimerais que l’IMA devienne un pont de dialogue entre l’Orient et l’Occident. Malheureusement, au cours de la dernière décennie, l’IMA s’est trouvé isolé de la scène artistique arabe pour des raisons financières et structurelles. Je voudrais que cet outil formidable soit de nouveau un lieu où l’on découvre la créativité, la culture et l’art sous toutes ses formes, mais aussi un lieu de rencontre et d’échanges entre les créateurs arabes et leurs homologues occidentaux », conclut-elle.

N. M.
Première femme arabe à être nommée directrice générale de l’Institut du monde arabe (IMA) depuis l’inauguration de cet institut en 1987, Mona Khazindar, Saoudienne ayant grandi aux États-Unis et poursuivi ses études en France, estime que le printemps arabe a soufflé sur l’Arabie saoudite, « même si les gens ne sont pas descendus dans les rues ».Élue femme de la...