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À La Une - Révolte

Le régime syrien en pleine schizophrénie

Les pays du Golfe retirent leurs observateurs ; Européens et pays arabes pour un vote la semaine prochaine à l’ONU.

L’association Avaaz a organisé hier une manifestation devant le siège de l’ONU à New-York pour dénoncer le soutien de la Russie à la répression meurtrière en Syrie. Timothy A. Clary/AFP

Le régime syrien a accepté hier de prolonger d’un mois la mission des observateurs de la Ligue arabe déployés en Syrie depuis fin décembre. « Le ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, a adressé ce soir une lettre au secrétaire général de la Ligue arabe l’informant de l’accord du gouvernement syrien à sa demande de prolonger d’un mois la mission des observateurs de la Ligue, du 24 janvier au 23 février 2012 », a indiqué l’agence SANA.

Toutefois, affirmant sa détermination à en finir avec la révolte réprimée dans le sang depuis mars, M. Moallem a rejeté en bloc le plan de règlement proposé dimanche par la Ligue arabe prévoyant à terme le départ du président Bachar el-Assad, considérant qu’il s’agissait d’une « atteinte » à la souveraineté syrienne. « Finies les solutions arabes », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Damas, accusant ses pairs arabes de « comploter » pour internationaliser la crise, en recourant à l’ONU. « Ils tracent l’avenir de la Syrie loin de la volonté de son peuple, comme si nous étions un pays manquant de volonté, alors que c’est nous qui leur ont appris l’arabité, la démocratie et le pluralisme », a-t-il dit. « La solution doit être syrienne (...) et porter sur la mise en application du programme de réformes annoncées par le président Assad et sur l’ouverture d’un dialogue national », a-t-il ajouté. « Il nous est égal que Arabi (le secrétaire général de la Ligue) et Jassem (le Premier ministre du Qatar) partent à New York ou sur la lune, aussi longtemps que nous ne payons pas pour leurs billets. C’est leur affaire », a encore déclaré M. Moallem. « Si le CCG a peur de voir les faits en Syrie et veut retirer ses observateurs, c’est son problème », a-t-il aussi affirmé. Le ministre a en revanche rendu hommage au rapport du chef des observateurs qui, selon lui, « a fait état de la présence de groupes armés commettant des actes de sabotage contre des bâtiments publics et privés et attaquant les forces de l’ordre et les citoyens ». M. Moallem a réaffirmé la détermination du régime à combattre les « groupes armés. Il est du devoir du gouvernement syrien de décider de ce qui est nécessaire pour traiter avec ces groupes armés qui sèment (le chaos) ». Le peuple syrien appuie « la solution sécuritaire » pour mettre fin à la crise, « il veut en finir ».

 

Les Arabes cherchent l’appui de l’ONU

La Ligue arabe a dit son intention de présenter sa nouvelle proposition sur la Syrie à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, et de demander l’appui du Conseil de sécurité. Les six monarchies arabes du Golfe ont appelé le Conseil de sécurité à « entreprendre toutes les mesures nécessaires pour exercer des pressions sur la Syrie et l’amener à appliquer le plan arabe de paix ». Elles ont aussi décidé de retirer leurs observateurs de la mission arabe en Syrie, en raison de « la poursuite de l’effusion de sang et des tueries des innocents ». L’appel des Arabes à l’ONU a été relayé par l’une des figures de l’opposition syrienne, Georges Sabra. Dans un entretien au quotidien Libération, il affirme avoir quitté la Syrie et se trouver désormais en France, et a également assuré que « le peuple syrien mérite d’être protégé par l’ONU ». Selon des diplomates à l’ONU, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne travaillent avec les pays arabes sur un projet de résolution qu’ils veulent soumettre au vote lundi ou mardi prochains. Ce projet appelle à suivre l’exemple de la Ligue arabe en imposant des sanctions à Damas.

Interrogé sur l’appui de Moscou, M. Moallem a indiqué que « personne ne peut douter de la relation syro-russe, car elle est historique et sert les intérêts des deux peuples. La Russie n’acceptera jamais une intervention étrangère en Syrie, c’est une ligne rouge ». Une résolution condamnant la répression en Syrie est bloquée au Conseil de sécurité par Moscou, qui s’oppose fermement à toute ingérence dans le conflit. Mais au cours d’un débat au Conseil de sécurité, ce sont les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne qui ont épinglé « l’ingérence » russe, dénonçant la fourniture d’armes par Moscou au régime syrien.

 

Discussions russo-US « constructives »

Auparavant, des diplomates et responsables américains et russes s’étaient entretenus lundi à Moscou de la situation en Syrie. Le sous-secrétaire d’État américain aux Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, « a eu le sentiment d’avoir eu des discussions très constructives », a commenté hier la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland. En outre, l’OTAN n’envisage aucune intervention militaire en Syrie, a assuré hier le commandant des forces de l’OTAN en Europe, après de récentes accusations de la Russie.

Sur le terrain, la répression a fait hier 58 morts selon la chaîne al-Jazira, trois nouvelles victimes civiles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Par ailleurs, des militants de Hama ont affirmé que les forces gouvernementales avaient lancé une offensive contre la ville. Enfin, sur le plan économique, M. Moallem a admis que les sanctions européennes et américaines avaient provoqué une crise en Syrie, mais affirmé qu’elles ne feraient pas plier son pays.

 

(Source : agences et rédaction)

Le régime syrien a accepté hier de prolonger d’un mois la mission des observateurs de la Ligue arabe déployés en Syrie depuis fin décembre. « Le ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, a adressé ce soir une lettre au secrétaire général de la Ligue arabe l’informant de l’accord du gouvernement syrien à sa demande de prolonger d’un mois la mission des observateurs de...

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