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À La Une - Révolte

Syrie : des déserteurs prennent le contrôle d'une ville près de Damas

L'ASL craint une offensive de l'armée syrienne à Zabadani.

Des manifestants anti-Assad à Houla. Handout/

Des soldats déserteurs syriens ont pris le contrôle de la ville de Douma, située à 20 km de la capitale Damas, a annoncé samedi soir à l'AFP le président l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdelrahmane.

"Des groupes de déserteurs ont pris le contrôle de tous les quartiers de la ville de Douma, près de Damas, après de violents combats samedi avec les forces de sécurité syriennes", a indiqué par téléphone M. Abdelrahmane, citant des militants sur place.

 

Aucune information de source indépendante n'était cependant disponible sur ces combats, la presse étrangère étant notamment interdite d'accéder à ces lieux.

L'OSDH avait rapporté auparavant dans un communiqué que quatre civils avaient été tués samedi après-midi à Douma par des membres des services de sécurité qui avaient tiré sur des gens participant à une cérémonie de funérailles.

 

Plus tôt dans la journée, le porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL) a dit redouter samedi une offensive de l'armée régulière contre la ville insurgée de Zabadani (nord-ouest de Damas), d'où elle s'est récemment retirée, affirmant que les soldats dissidents tenteraient d'en défendre les habitants.

 

Le commandant Maher Noueimi a indiqué par téléphone à l'AFP que l'armée s'était retirée depuis quelques jours de Zabadani (45 km nord-ouest de Damas), où se trouvent des groupes de l'ALS, mais qu'elle pourrait y revenir. "Ce retrait de quelques kilomètres pourrait être un retrait tactique pour préparer une nouvelle attaque", dit le commandant Noueimi, basé en Turquie.

"J'ai peur que le régime soit en train de faire des plans pour Zabadani semblables à ceux qu'il avait fait pour Hama et Rastan" (centre), a-t-il dit, en allusion à des offensives, en juillet et en octobre, de l'armée contre ces deux villes insurgées pour en reprendre le contrôle.

"Les armes en notre possession ne permettent pas une confrontation avec l'armée régulière. On continuera à faire des opérations éclairs (...) et des embuscades à but défensif pour protéger les civils de Zabadani".

 

Mercredi, le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, avait indiqué que "les chars et les transports de troupes se trouvaient aux alentours" de Zabadani, une ville devenue selon lui une des places fortes de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad. Il avait indiqué que le pilonnage de cette ville, qui se poursuivait depuis six jours, avait diminué.

"L'armée syrienne, déployée dans le périmètre de Zabadani, a essuyé de lourdes pertes humaines et matérielles ces derniers jours", avait-il précisé.

 

La répression de la révolte qui a éclaté en mars 2011 a fait plus de 5.400 morts depuis la mi-mars, selon l'ONU.

Face à cette répression, de nombreux soldats ont déserté et ont rejoint l'ASL, qui revendique 40.000 combattants. Ses opérations à travers contre l'armée régulière et les forces de sécurité ont déjà fait des dizaines de morts.

 

Parallèlement, dans la province d'Idleb, au village de Mastoumé (nord-ouest), quinze détenus ont été tués samedi par une explosion ayant touché le camion qui les transportait, selon un bilan de l'OSDH.

L'explosion a également fait des blessés parmi les membres des services de sécurité qui les accompagnaient, a ajouté M. Abdel Rahmane sans être en mesure de préciser leur nombre.

 

Dans sa version des faits, l'agence officielle Sana a indiqué qu'"un groupe terroriste armé a visé un véhicule des forces de l'ordre transportant des détenus dans la région de Mastoumé, faisant 14 morts et 26 blessés parmi les passagers". Six policiers qui accompagnaient les détenus ont été blessés dont "certains grièvement", selon l'agence qui ajoute que des ambulances ont également été la cible de tirs de ce groupe armé.

 

L'OSDH a fait en outre état dans la même région de "violents affrontements entre l'armée et des déserteurs dans la localité de Kfarnebel, à Jabal el-Zawiya, au cours desquels l'armée a utilisé des mitrailleuses lourdes". Il a précisé qu'"un membre de la sécurité a été tué à un barrage de l'ouest de la localité".

 

Selon l'Observatoire, les forces de sécurité ont par ailleurs arrêté tôt samedi sept civils, dont quatre membres d'une même famille, dans le village d'Ibline.

 

Photo d'archives de Ghalioun. Photo AFP

 

Par ailleurs, sur le plan politique, Burhan Ghalioun, le chef du Conseil national syrien (CNS), le plus important groupe de l'opposition, a affirmé samedi au Caire que la mission des observateurs arabes était incapable de présenter un rapport "objectif" sur la réalité des événements en Syrie.

"J'ai transmis au secrétaire général de la Ligue arabe le point de vue du CNS selon lequel les conditions ayant été à l'origine de la création de cette mission, les moyens dont elle dispose et les circonstances qui entourent sa tâche ne lui permettent pas de présenter un rapport objectif, reflétant la situation réelle en Syrie", a dit M. Ghalioun à la presse.

M. Ghalioun était présent au Caire samedi pour tenter de faire pression sur la Ligue arabe, à la veille de la présentation par le chef des observateurs, Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, de son rapport sur cette mission entamée le 26 décembre en Syrie.

 

Selon le chef adjoint de la cellule de la Ligue arabe chargée de la mission, Ali Jaroush, "tout indique que la mission (...) sera prolongée d'un mois car le premier mois n'a pas suffi, puisqu'il a été en partie consacré aux préparatifs logistiques".

Pour sa part, la porte-parole du CNS, Bassma Kodmani, a déclaré à la presse que le CNS soutenait le transfert du dossier des violences en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU.

"Si la Ligue arabe décide elle-même la saisine du Conseil de sécurité, les chances de succès de cette démarche seront plus grandes et les opposants (à une résolution) comme la Russie ne peuvent ignorer la demande arabe", a-t-elle ajouté.

 

Des soldats déserteurs syriens ont pris le contrôle de la ville de Douma, située à 20 km de la capitale Damas, a annoncé samedi soir à l'AFP le président l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdelrahmane.
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