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Cinema- - Au Métropolis Empire Sofil

« Juste le temps de vivre », du 19 au 25 janvier

L’Institut français et l’association Métropolis présentent une programmation englobant certains titres célèbres des films français des années 60 sous le nom de « La Nouvelle vague » au Métropolis Empire Sofil à partir de ce soir.

Catherine Deneuve dans « Les Parapluies de Cherbourg ».

Le terme « Nouvelle vague » apparaît sous la plume de Françoise Giroud dans L’Express du 3 octobre 1957, dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Il est repris par Pierre Billard en février 1958 dans la revue Cinéma 58. Cette expression est attribuée aux nouveaux films distribués en 1959 et principalement ceux présentés au Festival de Cannes de cette année-là.
Le coup d’envoi fut donné par Le coup du berger de Jacques Rivette en 1956, mais en fait le rejet du cinéma français officiel remonte à l’Occupation et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du cinéma américain.
La revue Les Cahiers du cinéma sert d’école aux critiques qui vont bientôt s’emparer de la caméra. En 1958 ou 1959, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol et Éric Rohmer réalisent leurs premiers longs-métrages.
Certains cinéastes partagent les mêmes valeurs, même s’ils ne sont pas issus de la critique comme Jacques Rozier, Jacques Demy, Jean-Pierre Melville, Jean Rouch, Louis Malle et Roger Vadim. Maurice Pialat le rebelle ne se reconnaîtra jamais dans un mouvement, tandis qu’Alain Resnais attendra pour réaliser son Hiroshima mon amour.
On voit apparaître une nouvelle façon de produire, de tourner, de fabriquer des films qui s’oppose aux traditions et aux corporations. L’invention du Nagra, magnétophone portable, celle de la caméra 16 mm, légère et silencieuse, le goût des tournages en extérieur imposent une nouvelle esthétique plus proche du réel.
Cette rupture entre cinéma de studio et cinéma extérieur est illustrée notamment dans La Nuit américaine de François Truffaut (1973). Par ailleurs, les réalisateurs brisent certaines conventions, notamment les conventions de continuité. C’est ainsi que, dans À bout de souffle, Godard coupe les blancs dans un dialogue, ou encore dans La Jetée où Chris Marker présente une sorte de diaporama, une succession d’images fixes avec un narrateur unique et un fond sonore léger. Il ne s’agit pas uniquement de rompre avec une tradition par provocation, mais bien de faire ressentir quelque chose de nouveau au spectateur, ou encore de représenter une face de la « réalité ».
Sans être à l’origine du mouvement, de nouveaux réalisateurs se reconnaissent alors dans la lignée de la Nouvelle vague.
Ce sont principalement Jean Eustache, Jacques Doillon, André Téchiné et un peu plus tard Bertrand Tavernier, Claude Sautet et Michel Deville. L’arrivée d’une nouvelle génération d’acteurs (Jean-Paul Belmondo, Brigitte Bardot, Anna Karina, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Alexandra Stewart, Anne Wiazemsky, Chantal Goya, Jean-Pierre Léaud, Jeanne Moreau, André Dussollier, Henri Serre...) fut aussi un des éléments déterminants.
Robert Bresson dira : « L’avenir du cinématographe est à une race neuve de jeunes solitaires qui tourneront en y mettant leur dernier sou et sans se laisser avoir par les routines matérielles du métier. »

Programme

Jeudi 19, ouverture

Présentation ou Charlotte et son steak, court-métrage d’Éric Rohmer (1960, 12 mn, 35 mm).
Avec Jean-Luc Godard, Andrée Bertrand (voix de Anna Karina), Anne Coudret (voix de Stéphane Audran).
Ce court-métrage d’Éric Rohmer a été tourné en 1951, mais n’a été sonorisé et doublé qu’en 1960.
Alors qu’il accompagne Clara à la gare, Walter s’invite chez Charlotte dans le but de l’embrasser.

Le Beau Serge, de Claude Chabrol (1958, 1h38, 35 mm, noir et blanc, français sous-titré anglais).
Avec Gérard Blain, Jean-Claude Brialy et Claude Chabrol.
Prix du meilleur réalisateur, Festival international du film de Locarno (1958) et prix Jean-Vigo (1959).
Après plusieurs années d’absence, François retourne à Sardent, son village natal. Il y retrouve son ami Serge qui, de son mariage avec Yvonne, a eu un enfant trisomique mort-né. Serge a depuis sombré dans l’alcool et François doit l’aider.
C’est avec ses deux films, Le Beau Serge et Les Cousins, que Claude Chabrol lance le mouvement de la Nouvelle vague.

Vendredi 20 janvier

Tirez sur le pianiste, de François Truffaut (1960, 1h18, Beta, noir et blanc, français sous-titré anglais).
Avec Charles Aznavour, Marie Dubois et Nicole
Berger.
Edouard Saroyan, un grand pianiste, décide de mettre fin à sa carrière après le suicide de sa femme. Il devient alors Charlie, un pianiste renfermé qui travaille dans un bar parisien où une serveuse, Lena, tombe amoureuse de lui. Mais quand des gangsters s’en prennent à son jeune frère, la vie de Charlie va sombrer dans le chaos.

Samedi 21 janvier

Paris nous appartient, de Jacques Rivette (1961, 2h17, 35 mm, noir et blanc, français sans sous-titres).
Production François Truffaut, Claude Chabrol.
Avec Betty Schneider, Giani Esposito et Françoise Prévost, et la participation de François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Demy.
Festivals et prix : Sutherland Trophy, British Film Institute Awards (1962).
Été 1957, Paris. Un groupe de jeunes s’apprête à monter Périclès de Shakespeare. Anne, une étudiante qui se joint à la troupe, perturbe les répétitions lorsqu’elle commence à flirter avec un des garçons. Philip, un Américain victime du maccarthysme, suscite l’angoisse au sein du groupe lorsqu’il raconte le complot qui a provoqué le suicide de Juan.

Dimanche 22 janvier

Cléo de 5 à 7, d’Agnès Varda (1962, 1h30, 35 mm, noir et blanc, français sous-titré anglais).
Avec Corinne Marchand et Michel Legrand.
Sélection officielle, Festival de Cannes, et prix Méliès 1962.

Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au Café de Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de chez elle au parc Montsouris, Cléo vit quatre-vingt-dix minutes particulières. Son amant, son musicien, une amie puis un soldat lui ouvrent les yeux sur le monde.
« J’ai voulu combiner justement le temps objectif des pendules qu’on voit partout, et puis le temps subjectif, comment Cléo l’éprouve pendant le temps du film. » (Agnès Varda)

Lundi 23 janvier

Muriel, ou le temps d’un retour, d’Alain Resnais (1963, 1h57, 35 mm, couleur, français sous-titré anglais).
Avec Delphine Seyrig et Jean-Pierre Kérien.
Prix de la critique, Mostra de Venise. Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine (Delphine Seyrig), Mostra de Venise (1963).
Hélène, jeune veuve depuis quelques années, vit à Boulogne-sur-Mer avec son beau-fils Bernard, tout juste revenu de la guerre d’Algérie. Elle invite Alphonse, son amour de jeunesse, à venir passer quelques jours. Celui-ci arrive avec Françoise, vingt ans, qu’il fait passer pour sa nièce. Mais la cohabitation entre tous n’est pas chose acquise, surtout quand le passé ressurgit dans le quotidien.

Mardi 24 janvier

Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy (1964, 1h30, 35 mm, couleur, français sous-titré anglais).
Avec Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo.
Palme d’or, Festival de Cannes, et prix Louis-Delluc (1964).
Geneviève Emery aime Guy Fouché, mais sa mère, marchande de parapluies à Cherbourg, ne voit pas d’un très bon œil cet amour avec un jeune garagiste qui n’a même pas fait son service militaire. Guy est mobilisé en Algérie et Geneviève se donne à lui avant son départ, promettant d’attendre son retour. Mais elle tombe enceinte.

Les Parapluies c’est un film contre la guerre, contre l’absence, contre tout ce qu’on déteste et qui brise un bonheur. » (Jacques Demy).

Mercredi 25 janvier

Alphaville (Une étrange aventure de Lemmy Caution), de Jean-Luc Godard (1965, 1h39, noir et blanc, français sous-titré anglais).
Avec Eddie Constantine, Anna Karina et Akim Tamiroff.
Ours d’or, Festival international du film de Berlin (1965).
Envoyé par les « Pays extérieurs » vers la cité futuriste d’Alphaville, l’agent secret Lemmy Caution doit enquêter sur la disparition de son prédécesseur, mais aussi capturer le professeur Von Braun qui contrôle d’un bras de fer la cité par le biais d’Alpha 60, un cerveau-ordinateur. Caution découvre que Von Braun considère les « Pays extérieurs » comme un danger sur Alphaville et cherche à les détruire.
Le terme « Nouvelle vague » apparaît sous la plume de Françoise Giroud dans L’Express du 3 octobre 1957, dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Il est repris par Pierre Billard en février 1958 dans la revue Cinéma 58. Cette expression est attribuée aux nouveaux films distribués en 1959 et principalement ceux présentés au Festival de Cannes de...
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