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À La Une - Accident

Naufrage en Italie : course contre la montre pour retrouver des survivants

Sauvetage miraculeux de trois rescapés.

L'accident s'est produit vendredi soir quand le Costa Concordia, transportant 4.229 personnes, a heurté un rocher près de l'île du Giglio. Filippo MONTEFORTE/

Les sauveteurs étaient engagés dimanche dans une course contre la montre pour retrouver des survivants dans l'épave du paquebot de croisière géant Costa Concordia, gisant sur le flanc près d'une île italienne.


Une note d'espoir est intervenue en fin de matinée: le bilan potentiel des victimes a fortement diminué. En effet, "des recoupements et contrôles ont permis de réduire le nombre de disparus à 17, 11 passagers et 6 membres d'équipage", a expliqué le président de la région Toscane Enrico Rossi à l'AFP.
Mais même si le nombre de disparus a été ainsi divisé de moitié, étant ramené à 17 alors qu'il était question jusque là de 34 à 36, le temps est compté pour les éventuels passagers et matelots piégés dans des cabines à l'air forcément confiné sous la surface des eaux.


Après un couple de jeunes mariés sud-coréens extraits de leur cabine dans la nuit, un troisième rescapé, le commissaire de bord Marrico Giampietroni, a pu sortir de l'épave couchée et à demi-immergée à une trentaine de mètres de la rive. Les pompiers avaient entendu "des bruits" puis "une voix" dès 06H00 GMT. Le survivant a une jambe cassée mais "il est sauvé", a indiqué à l'AFP un responsable de la capitainerie du port de Santo Stefano, situé en face du Giglio.
Le bilan officiel reste pour le moment de trois morts et d'une quarantaine de blessés.

 

Le navire de luxe long de 300 mètres, a fait naufrage vendredi soir après avoir heurté un rocher vers 21H30 (20H30 GMT), avec quelque 4.229 personnes à bord dont plus de 3.200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d'équipage d'origines diverses.


En attendant de trouver d'autres rescapés, la polémique sur le naufrage, qualifié par la presse italienne de "Croisière de la mort" (Repubblica) et comparé au "Titanic" (Il Messagero), qui a fait naufrage il a y juste un siècle, enflait autour des responsabilités du commandant, incarcéré samedi pour homicide multiple et abandon de navire, et de la désorganisation de l'évacuation.

 

Le procureur en chef de Grosseto, Francesco Verusio, a confirmé dimanche à l'antenne de la télévision SkyTG24 que le commandant Francesco Schettino a quitté le paquebot "bien avant que tous les passagers soient évacués", ajoutant que "la route suivie par le navire n'était pas la bonne".

Selon certains médias italiens, le commandant a été retrouvé, exténué, sur le rivage vers 23H40 (22H40 GMT) alors que les derniers passagers ont été évacués vers 5H00 GMT, selon les pompiers.

 

De nombreux témoins ainsi que les garde-côtes ont souligné aussi que le navire naviguait trop près des côtes de la petite île du Giglio, située en face du littoral du sud de la Toscane. Selon certains, il effectuait une sorte de parade surnommé l'"inchino", la révérence, toutes lumières allumées et à grand renfort de sirènes pour saluer les 800 habitants du Giglio. La boîte noire indiquant la trajectoire suivie a été trouvée dimanche et devrait permettre de faire la lumière sur ce point.


D'après le procureur de Grosseto, le commandant "s'est approché de manière très maladroite de l'île du Giglio, a heurté un rocher qui s'est encastré dans le flanc gauche, faisant s'incliner le navire et embarquer énormément d'eau en l'espace de deux, trois minutes".


Selon les éléments recueillis, le commandant a alors manoeuvré de manière à rapprocher le navire du petit port de l'île, venant s'échouer à une cinquantaine de mètres du rivage.


Dimanche, deux Japonais qui avaient échappé aux identifications de samedi, se sont manifestés à Rome.
Selon le préfet local Giuseppe Linardi, les recoupements entre la liste des occupants du bateau et celle des sauveteurs qui ont accueilli samedi la majorité des évacués sous une tente dans le port de Santo Stefano, sont "complexes". "Il y a beaucoup d'étrangers et il est possible que des noms aient été mal retranscrits", a-t-il dit.


Des sources de l'ambassade colombienne ont indiqué à l'AFP qu'il y avait "10 à 15 membres d'équipage colombiens et qu'ils vont tous bien, ils sont dans un hôtel à Grosseto". "Le consulat s'active pour leur fournir de nouveaux papiers d'identité car ils ont tout perdu", a-t-on précisé de mêmes sources.


Depuis Londres, le secrétaire aux Affaires étrangères William Hague a indiqué que les 35 Britanniques -23 passagers et 12 membres d'équipage- "ont été recensés et en bonne santé". De même que 566 passagers allemands dont une dizaine ont brièvement reçu des soins dans des hôpitaux italiens, selon un porte-parole de Costa en Allemagne, qui a précisé qu'ils avaient en moyenne entre 45 et 65 ans.


Selon le Département d'Etat américain, "il y avait 126 Américains à bord et il n'y a pas eu d'informations sur d'éventuels blessés".


Les plus de 4.000 rescapés ont été transférés samedi du Giglio vers le port de Santo Stefano puis rapatriés pour la plupart vers leurs villes d'origine en Italie et à l'étranger.


Des plongeurs spécialisés en spéléologie des pompiers et de la marine militaire poursuivaient leur exploration de l'épave dimanche, aidés par une météo clémente.


Luca Cari, porte-parole des pompiers, a expliqué à l'AFP que les recherches sur l'épave du Costa Concordia sont rendues difficiles par la très forte inclinaison du paquebot couché sur un flanc à 90 degrés et semi-immergé.
Toute une série d'obstacles bloquent leur passage: portes fermées, escaliers brisés et éléments d'ameublement entassés.


Mobilisé aux côtés d'une vingtaine de collègues, Daniele un plongeur de la marine militaire, interrogé par l'AFP a jugé "possible que des bulles d'air se soient formées dans la partie immergée" et que des survivants puissent s'y trouver.
Concernant la possibilité que les serrures électroniques des cabines se soient bloquées quand l'électricité sur le bateau a été coupée, Daniele a souligné que "normalement un système hydraulique permet de rouvrir chaque porte".

 

 

Au moment de l'accident, les passagers étaient en train de dîner ou pour certains déjà au lit. De nombreux témoins ont décrit des "scènes d'apocalypse" et de "panique" avec des bousculades entre touristes cherchant à monter sur les chaloupes, au milieu de cris et pleurs de la cinquantaine d'enfants et des nombreux retraités participant à la croisière. Selon des passagers, certains se sont battus pour trouver des gilets de sauvetage, parfois défectueux, et les membres d'équipage n'arrivaient pas à faire descendre les chaloupes.
Dans la panique, des dizaines de passagers se sont jetés à l'eau, ce qui explique pourquoi sur la quarantaine de blessés, beaucoup ont des bras ou jambes cassées.

Les sauveteurs étaient engagés dimanche dans une course contre la montre pour retrouver des survivants dans l'épave du paquebot de croisière géant Costa Concordia, gisant sur le flanc près d'une île italienne.
Une note d'espoir est intervenue en fin de matinée: le bilan potentiel des victimes a fortement diminué. En effet, "des recoupements et contrôles ont permis de réduire...

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