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À La Une - Diplomatie

Une fois de plus, Ban appelle au désarmement du Hezbollah

Le secrétaire général des Nations unies a réitéré son appel en faveur du respect des engagements internationaux du Liban.

Ban avec Sleiman, à Baabda. Dalati et Nohra/

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a entamé hier sa visite de trois jours au Liban qu’il doit clôturer dimanche par l’inauguration d’une conférence sur les réformes et la démocratisation.

Lors d’une conférence de presse tenue en soirée à l’hôtel Phoenicia, M. Ban a évoqué la résolution 1701, les armes du Hezbollah et les réfugiés syriens au Liban. Le secrétaire général a entamé son intervention en soulignant l’importance de la présence de l’ONU au Liban, représentée notamment par l’Escwa et les différentes agences relevant de l’organisation internationale. Il a indiqué à ce propos avoir demandé aux autorités libanaises d’intensifier les mesures de sécurité autour des bâtiments onusiens, un souhait auquel le chef de l’État et le Premier ministre ont réagi positivement, a-t-il dit.

Évoquant ses entretiens avec les responsables libanais, il a indiqué avoir évoqué l’application des résolutions internationales ainsi que la situation en Syrie et ses répercussions au Liban.

 

Rappelant que le Liban a joué un rôle important ces dernières années au sein du Conseil de sécurité et de l’ONU en général, M. Ban a affirmé qu’il s’attend que le Liban s’acquitte de ses engagements internationaux, notamment le respect de la 1701, qui a permis, en collaboration avec l’armée libanaise et la Finul, de parvenir à une situation de stabilité au Liban-Sud depuis 2006, et ce malgré les quelques incidents qui ont eu lieu. Le secrétaire général a insisté cependant sur la nécessité de déployer plus d’efforts afin de garantir la souveraineté, qui, a-t-il dit, doit s’étendre à l’ensemble du territoire libanais. Et d’enchaîner à ce propos : « Il ne doit pas y avoir d’armes en dehors de l’État libanais. » M. Ban a affirmé avoir d’ailleurs encouragé le chef de l’État à relancer le dialogue national et à œuvrer en vue de trouver une solution aux armes qui se trouvent en dehors du contrôle de l’État libanais, un souhait qu’il a également réitéré devant le Premier ministre.

« L’ONU attend également du Liban qu’il coopère avec le Tribunal spécial », a également souligné le responsable onusien, avant d’insister encore une fois sur la nécessité pour le pays de « remplir tous ses devoirs à l’égard de la communauté internationale ».

 

Rappelant la contribution historique de Charles Malek en matière des droits de l’homme, il a invité Beyrouth à signer l’ensemble des conventions relatives aux droits de l’homme, dont celles qui ont trait à l’accueil et à la protection des réfugiés. Il a indiqué avoir d’ailleurs incité les responsables libanais à prendre les mesures nécessaires pour l’accueil et la protection des réfugiés syriens en s’abstenant de les rapatrier.

Le secrétaire général n’a pas oublié de rappeler que l’ONU continue d’œuvrer en vue d’une paix juste et globale au Proche-Orient pour l’établissement d’un État palestinien vivant aux côtés de l’État d’Israël.

À une question portant sur le renouvellement du protocole relatif au TSL signé entre l’ONU et le Liban, M. Ban a répondu que le mandat du tribunal, qui expire à la fin du mois de février, devrait être incessamment renouvelé, précisant que la durée du prochain mandat n’a pas encore été déterminée mais que les négociations entre le Liban et l’ONU « étaient actuellement en cours ». Il a cependant refusé de répondre à la question de savoir si le Liban pouvait apporter des modifications au texte de l’accord, laissant entendre qu’il n’était pas habilité à répondre à cette question pour l’instant et qu’il fallait examiner d’abord le statut juridique du document.

Prié de dire ce qu’il pensait des propos du Hezbollah dont un des responsables avait affirmé qu’il n’était pas le bienvenu, le secrétaire général a indiqué que dans les sociétés démocratiques, il était normal que les avis soient partagés autour notamment du secrétaire général de l’ONU, insistant sur le fait qu’il reste guidé dans sa mission par les valeurs universelles et par ses propres convictions.

 

 

Les rencontres officielles

À son arrivée, Ban Ki-moon s’est dirigé vers le palais de Baabda où il s’est entretenu avec le président de la République Michel Sleiman en tête à tête durant un quart d’heure, avant de poursuivre la discussion dans le cadre d’une réunion élargie qui a notamment regroupé, du côté libanais, le conseiller diplomatique du chef de l’État, Nagi Abi Assi, les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice, respectivement Fayez Ghosn, Chakib Cortbawi et Marwan Charbel, le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, et, du côté onusien, Terjé Roed-Larsen, en sa qualité de conseiller et de chargé du suivi de la 1559, le délégué du Liban auprès de l’ONU, Nawaf Salam, et le secrétaire adjoint pour les Affaires politiques des Nations unies, B. Lynn Pascoe.

Selon la chaîne LBC, le chef de l’État n’a évoqué à aucun moment le TSL devant la délégation onusienne, se contentant de souligner l’attachement du Liban au rôle de la Finul. Le chef de l’État a tenu à relever devant le responsable onusien que la crédibilité de la communauté internationale suppose le respect « sans sélectivité » des résolutions prises par l’organisation internationale, surtout celles qui ont trait à la Palestine.

M. Ban a salué de son côté l’engagement de Beyrouth en faveur de la 1701 et le respect du TSL, ainsi que le rôle assumé par le Liban en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, deux années durant.

Selon notre correspondante à New York, Sylviane Zehil, qui accompagnait le secrétaire général dans sa tournée, l’entretien aurait également porté sur la résolution 1559.

 

La délégation s’est ensuite rendue chez le Premier ministre Nagib Mikati, devant lequel M. Ban a insisté sur la nécessité d’assurer la sécurité à la frontière, invitant le Liban à œuvrer en vue du désarmement des milices. Le secrétaire général s’est engagé en outre à soulever avec les responsables israéliens la question des violations perpétrées par l’État hébreu au Liban.

À son tour, M. Mikati a fait valoir que le Liban respecte ses engagements internationaux même dans les circonstances les plus difficiles, citant au passage son engagement envers le TSL. Il a toutefois indiqué que cela n’était pas suffisant pour garantir la stabilité et la sécurité, appelant la communauté internationale « à faire face à Israël et à le contraindre à se conformer aux résolutions internationales ». Le Premier ministre a également insisté sur le fait que le Liban est désireux d’épargner au pays les éventuelles répercussions de la situation régionale.

 

M. Ban s’est ensuite entretenu avec le président du Parlement Nabih Berry, qui a mis l’accent sur l’importance de mettre un terme aux violations israéliennes. M. Berry a relevé que l’esprit du texte de la résolution 1701 requiert que l’ONU, qui est une force de maintien de la paix internationale, œuvre à délimiter les frontières maritimes du Liban tout comme elle l’avait fait pourla région frontalière au Liban-Sud.

En soirée, le secrétaire général a été retenu à dîner chez le chef de l’État, en présence notamment de MM. Mikati et Berry.

Demain, M. Ban devrait notamment rencontrer l’ancien chef d’État, Amine Gemayel, le leader druze, Walid Joumblatt, et un représentant du chef des Forces libanaises. Quant à sa visite prévue au siège de la Finul, au Liban-Sud, elle pourrait être annulée si les conditions météorologiques ne le permettent pas.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a entamé hier sa visite de trois jours au Liban qu’il doit clôturer dimanche par l’inauguration d’une conférence sur les réformes et la démocratisation.
Lors d’une conférence de presse tenue en soirée à l’hôtel Phoenicia, M. Ban a évoqué la résolution 1701, les armes du Hezbollah et les réfugiés syriens au Liban. Le...
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