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À La Une - Portrait

Les bijoux poésie de Alia Mouzannar

Le bijou, aux yeux de Alia Mouzannar Mogabgab, est un poème, un message d’amour, un dialogue avec la peau. Un message bien reçu puisqu’elle a été l’une des heureuses finalistes du fameux concours international HRD Awards 2011.

Alia Mouzannar à Shanghai auprès d’un mannequin qui exhibe son bracelet « Folding in Love ».

Née dans une famille de célèbres bijoutiers, Alia Mouzannar Mogabgab a trouvé son propre langage poétique, tout en usant des rimes héritées presque inconsciemment de son oncle, le regretté Aziz, et de son père, Walid Mouzannar. Et surtout, souligne-t-elle, « la passion du beau et de l’élégance. »
« Tout a commencé quand je suis née ! » La jeune artiste, créatrice de bijoux à la fois nostalgiques et contemporains, trouve ses inspirations en elle et autour d’elle. Outre la bijouterie, son père, gastronome, cuisinier émérite et écrivain qui ne se prend pas au sérieux, lui a montré la voie tout en la laissant s’exprimer avec son propre style. Son frère Khaled, musicien que l’on ne présente plus, son époux, le talentueux et atypique galeriste Fadi Mogabgab, sa mère Leila, chanteuse à ses moments perdus, sont autant d’êtres et d’éléments qui l’enveloppent d’une ambiance naturellement artistique.
Alia a démarré son parcours par six ans d’architecture d’intérieur à l’ALBA. Quelques mois à faire « tout et n’importe quoi » plus tard, du graphisme et de l’architecture d’intérieur, elle prend conscience de la nécessité, « un devoir », de pérenniser l’héritage. Elle apprend le métier de bijoutier en créant, en observant. En travaillant la technique, les pierres, le goût et le contact avec la clientèle. Intriguée et fascinée par l’ « inutilité du bijou », cette fausse réputation qui lui colle à la peau, elle en découvre des aspects méconnus : « Le bijou est une part de la personnalité de celui qui le porte, une part de son histoire également. Un souvenir, une promesse, une émotion. Il nous accompagne dans tous les moments importants de la vie, les joies et les célébrations. C’est cette dimension poétique qui m’a interpellée, la charge affective que l’on peut y mettre et qu’il véhicule. »
Encadrée par une équipe, père, oncle, cousins, qui l’a portée, supportée, accompagnée et aidée à aboutir à sa propre vision, elle a pu, au bout de nombreux mois, donner son souffle au label familial. Neuf ans déjà que l’aventure a commencé. « J’apprends tous les jours », précise-t-elle. Une première collection Alia pour Aziz et Walid Mouzannar en 2006, baptisée « Galets », et une autre en 2010, très organique, intitulée « Arabesques », lui permettent de jouer dans la cour des grands. « J’aime les différentes matières, le dialogue entre elles. J’aime les choses précieuses, surtout quand elles sont faciles à porter, et j’aime le côté unique de l’objet. Le bijou, poursuit-elle, est une sculpture vivante qui réagit avec un corps. »
En 2010, Alia Mouzannar Mogabgab décide de participer au prestigieux concours international organisé tous les deux ans par le non moins prestigieux HRD Antwerp, une importante plate-forme ouverte à des artistes venus de 32 pays différents jugés sur leur créativité. Lancé en 1984, le Antwerp Diamond High Council Awards a pour objectif de stimuler l’univers contemporain du diamant en Belgique. Depuis 1988, il s’articule autour d’un thème précis. Cette année, « Toi et Moi » était le maître mot. Huit cents participants, à la première étape, et 1 396 croquis qui ont été soumis en octobre dernier, dont seuls 29 ont été retenus. Dès novembre, les lauréats ont exécuté leur bijou qui fait, depuis, le tour du monde. « Comment séparer une entité et réunir les différences ? J’ai réalisé, explique-t-elle, un bracelet que j’ai baptisé “Folding in Love” , composé de deux parties. La première, féminine, en diamant, et l’autre, masculine, en graphite. Un bijou d’amour pour deux personnes. Un bijou vivant et interactif. Un dialogue entre deux matériaux différents issus d’une même matière vivante. Un dialogue entre Toi et Moi : liés et indépendants. Pour ainsi réinterpréter, à chaque fois, le bijou en fonction de son amour. »
C’est à Shanghai que Alia, deuxième au classement, s’est rendue le 11 décembre pour récolter honneurs et bonheurs. Fière d’être l’une des 5 finalistes et la première Libanaise à être arrivée à ce niveau de la compétition, elle avoue avec le sourire : « En remportant cette reconnaissance internationale, je me dis que je suis sur la bonne voie ! »
Née dans une famille de célèbres bijoutiers, Alia Mouzannar Mogabgab a trouvé son propre langage poétique, tout en usant des rimes héritées presque inconsciemment de son oncle, le regretté Aziz, et de son père, Walid Mouzannar. Et surtout, souligne-t-elle, « la passion du beau et de l’élégance. » « Tout a commencé quand je suis née ! » La jeune artiste,...

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