Abboud condamne l’attentat contre le restaurant Tyros et appelle les habitants à ne pas se laisser intimider

Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a condamné hier l’explosion qui a visé jeudi matin le restaurant Tyros à Tyr, pour la simple raison qu’il sert des boissons.
Dans un communiqué, le ministre a mis l’accent sur la liberté garantie par la Constitution libanaise, appelant à « ne pas se laisser intimider par les tentatives de la part de certains de semer la peur et la terreur pour empêcher la tenue du réveillon du Nouvel An et la distribution de boissons alcoolisées à des personnes adultes ».
Le ministère du Tourisme a également fait paraître un communiqué dans lequel il a souligné qu’il « respecte l’ensemble des croyances religieuses et spirituelles, mais que, concernant les institutions touristiques qui relèvent de sa tutelle, il laisse à l’individu la liberté de choisir ce qu’il souhaite consommer comme alimentation et boissons dans le cadre des droits qui lui sont garantis par la Constitution sur l’ensemble du territoire libanais ».
Par ailleurs, des représentants de la société civile de Tyr et de Bint Jbeil ont organisé hier une rencontre au Tyros pour « condamner les actes terroristes qui visent un certain nombre de restaurants ». Au nom des participants, le président du Forum culturel de Tyr, Nasser Farran, a employé des mots particulièrement sévères pour condamner la « répression lâche » contre ces restaurants de la part « des criminels et de ceux qui se cachent derrière eux ». Il a appelé toutes les composantes sociopolitiques de la ville à prendre position sur la question, les services de sécurité à protéger les restaurants et les citoyens à exprimer leur joie à leur manière pour fêter la nouvelle année, en vertu de leurs droits.
Le secrétaire général du Renouveau démocratique, Antoine Haddad, a pour sa part estimé que cet attentat entre dans le cadre des « messages politiques » à caractère sécuritaire à l’instar de l’explosion qui avait visé le contingent de la Finul dans la ville au début du mois. « C’est le régime syrien qui en profite », a-t-il dit, réfutant la thèse de la vente d’alcool.
Le Parti national libéral s’est pour sa part étonné du manque de réaction de la part des institutions sécuritaires et judiciaires concernées qui devraient logiquement sévir contre les terroristes, d’autant qu’il s’agit du troisième attentat du genre dans la ville.
Le chef du Rassemblement des jeunes de demain, Iyyad Ali el-Khalil, a également condamné l’attentat, le qualifiant d’acte terroriste qui vise à saper la sécurité et la stabilité de la ville et à porter atteinte à la convivialité et aux libertés individuelles.