Trois Libanais tués par des tirs de l’armée syrienne à Wadi Khaled

Trois Libanais ont été tués hier soir par l’armée syrienne à Wadi Khaled, à plus de 100 mètres de la frontière syrienne, après que des soldats syriens aient ouvert le feu sur la voiture qui les transportait. Il s’agit de Kassar Abou Zeid el-Youssef, son frère, Mohammad, et Maher Abou Zeid el-Youssef, leur cousin. Selon le député Mouine el-Meraabi, proche parent des défunts, l’un des jeunes hommes tués, Maher Abou Zeid, possède un commerce dans la région, sur la voie publique.
Citant un témoin non identifié, l’AFP a toutefois donné une autre version des faits. « Nous avons vu des soldats syriens ouvrir le feu sur la voiture au moment où elle traversait le poste-frontière de Raydani », un point de passage officieux, a affirmé ce témoin.
Mais cette version est également démentie par un autre député de la région, Khaled Daher, qui assure que des soldats syriens se sont infiltrés en toute impunité du côté libanais de la frontière et ont tiré sur la voiture en territoire libanais. L’auto prise sous le feu syrien se trouve d’ailleurs toujours en territoire libanais, a-t-il souligné.
Contacté par L’Orient-Le Jour, le député Meraabi a tiré à boulets rouges sur le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, en se demandant « s’il avait déjà reçu (de Damas) la déclaration à faire pour justifier cet acte ». Même son de cloche du côté du député Daher, pour qui le ministre Ghosn est en train de justifier les agressions commises par le régime syrien dans le Nord et dans la Békaa. « C’est un ministre qui obéit au régime syrien », a noté M. Daher à L’Orient-Le Jour. « Il est en train d’exposer, par ses propos, toute une région du Liban », a-t-il ajouté, estimant qu’il est en train, de par ce fait, de « torpiller la souveraineté du pays ». Le député a placé tout cela dans le contexte « d’une volonté du président syrien Bachar el-Assad d’exporter le chaos au Liban ».
Khaled Daher a estimé que les autorités syriennes devraient convoquer l’ambassadeur de Syrie pour lui donner un avertissement et l’inciter à mettre fin aux agressions syriennes sur le territoire libanais, ou, au moins, protester officiellement contre ces agressions. « Pourquoi le régime syrien ne s’en prend-il pas à des ressortissants jordaniens ou turcs ? Tout simplement, parce qu’en Jordanie et en Turquie, il y a des autorités réelles qui inspirent le respect », a-t-il conclu.
Plus tôt dans la soirée, la frontière libanaise avait également essuyé des tirs en provenance du territoire syrien, au niveau du point de passage de Bqayaa, également à Wadi Khaled.