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À La Une - Révolte

Élections municipales syriennes : l’opposition dénonce une « comédie »

Le scrutin se passe dans le calme, selon les autorités ; les militants prodémocratie parlent de « comédie » qui a « échoué ».

Le régime syrien, confronté depuis près de neuf mois à une révolte populaire violemment réprimée, a organisé hier des élections municipales, malgré la campagne de désobéissance civile lancée par les militants prodémocratie. Plus de 14 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner leurs représentants dans les municipalités, le premier scrutin organisé depuis le début, le 15 mars, du mouvement de contestation. Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 et ont fermé à 22h00.

« Les élections se déroulent dans le calme, dans un climat démocratique, et il y a une bonne affluence », a déclaré le chef du Haut Comité des élections, Khalaf al-Ezzawi. Dans les bureaux de vote à Damas, les électeurs étaient de plus en plus nombreux au fil de la journée, selon des responsables sur place. L’agence SANA a toutefois rapporté une tentative de vol de quatre urnes « par des hommes armés encagoulés » dans la région de Tall Kalakh. Les urnes ont été récupérées et « le vote se poursuit d’une manière normale », a assuré l’agence.

 

Selon les autorités, les municipales se déroulent en vertu de la nouvelle loi électorale pour « renforcer le principe de la décentralisation » et se tiennent « à la date prévue conformément au programme de réformes ». « Cela prouve la détermination des dirigeants et du peuple syriens à avancer » dans les réformes, a déclaré Adnane Mahmoud, le ministre de l’Information, en rappelant que des élections législatives étaient prévues en février. Mais un opposant, sous le couvert de l’anonymat, s’est dit « étonné » que des élections puissent se tenir dans un tel contexte de crise. « Ces élections n’intéressent pas les villes qui se sont soulevées », a-t-il dit, en évoquant en particulier les habitants « terrés chez eux » dans certains quartier de Homs. Selon lui, le scrutin n’a pu se tenir que « dans des régions qui ne se sont pas encore soulevées contre le régime », en particulier à Alep et dans de nombreux quartiers de Damas. Selon la page Facebook Syrian Revolution 2011, « la comédie des élections » a ainsi échoué à Deir ez-Zor, où les rues sont restées désertes et où le taux de participation « n’a pas dépassé 1 % ». Une vidéo postée sur YouTube montre des électeurs déposant dans l’urne des bulletins « Chute du régime » ou « Dégage » dans un village de cette région. À Idleb, « les autorités ont contraint des dizaines de citoyens à aller voter », selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

 

Plus de 5 000 morts depuis mars

Le mouvement de contestation a été lancé pour réclamer des réformes démocratiques, mais face à la détermination du régime à le mater, les manifestants exigent désormais le départ du président Assad. Ce dernier a promis une ouverture à la démocratie, en particulier la fin de l’état d’urgence et de l’hégémonie du parti Baas, mais les forces de sécurité et l’armée ont continué à réprimer la contestation. Selon un nouveau bilan publié hier par l’ONU, la répression a fait plus de 5 000 morts depuis mars. Plus de 14 000 personnes ont en outre été arrêtées et 12 400 ont fui le pays.

Ces violences, qui ont fait près de 70 morts au cours des trois derniers jours, se sont poursuivies hier. Des affrontements opposaient des soldats dissidents à des forces de sécurité dans les provinces d’Idleb et de Deraa, selon l’OSDH. Dix civils, dont un adolescent de 14 ans, ont été tués dans la région de Homs par les tirs des forces de sécurité ou par des éclats d’obus. Dans le quartier de Baba Amro à Homs, trois membres d’une famille blessés après une fuite de gaz ont péri faute de soins à cause des opérations de la sécurité. Quatre civils ont en outre été tués et sept autres blessés à Idleb par les tirs des forces de sécurité, et un jeune homme de 30 ans a été tué par les forces de l’ordre dans la province de Hama. De son côté, la chaîne al-Jazira, citant des militants, a indiqué qu’au moins 18 personnes au total ont été tuées hier par les forces de sécurité.

En outre, hier, la grève générale entamée dimanche à l’appel des opposants se poursuivait dans plusieurs régions.

(Sources : agences et rédaction)

 

Le régime syrien, confronté depuis près de neuf mois à une révolte populaire violemment réprimée, a organisé hier des élections municipales, malgré la campagne de désobéissance civile lancée par les militants prodémocratie. Plus de 14 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner leurs représentants dans les municipalités, le premier scrutin organisé depuis...

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