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À La Une - Portrait

Seif el-Islam, fils "réformateur" et symbole de la répression

Avant le déclenchement de la révolte en Libye, il paraissait vouloir normaliser les relations avec l'Occident et moderniser son pays.

Seif el-Islam est recherché par les nouvelles autorités depuis août. Paul Hackett /

Seif el-Islam, fils le plus influent du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi auquel il semblait appelé à succéder, était présenté comme un "réformateur" avant de devenir le symbole de la répression sanglante de soulèvement populaire.

 

Arrêté dans le sud de la Libye par des anciens rebelles selon les nouvelles autorités, cet homme d'influence de 39 ans était en cavale depuis la chute de la capitale libyenne aux mains des opposants le 23 août.

 

Homme svelte aux allures de playboy, il paraissait vouloir normaliser les relations avec l'Occident et moderniser son pays. Mais dès le déclenchement de l'insurrection à la mi-février, il n'a eu de cesse de tenir un langage guerrier, tentant bec et ongles de sauver le régime dictatorial de son père.

"Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle", affirmait-il ainsi le 20 février, en évoquant un complot venu de l'étranger.

Il était ensuite apparu sur une vidéo, fusil à la main, haranguant des partisans du régime. Et six mois plus tard, il affirmait encore que le régime "n'abandonnerait pas la bataille".

Donné pour capturé en août par la rébellion, il était réapparu souriant et plein de défi dans Tripoli.

 

Seif el-Islam fait l'objet depuis le 27 juin d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Il est accusé d'avoir joué un "rôle-clé dans la mise en œuvre d'un plan" conçu par son père visant à "réprimer par tous les moyens" le soulèvement populaire.

 

Il n'occupait pas de fonction officielle proprement dite mais a plusieurs fois représenté la Libye dans le cadre de négociations internationales, notamment lors des accords d'indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie en 1988 et du DC-10 d'UTA en 1989.

Se présentant comme ambassadeur de l'humanitaire aussi bien en Libye qu'aux quatre coins du monde à travers l'association caritative qu'il a créée en 1997, il s'est aussi fait connaître lors de sa médiation dans l'affaire des infirmières bulgares libérées en 2007.

Un mois plus tard, il exposait un projet de modernisation de son pays, relançant les spéculations sur la question de la succession.

 

Anglophone, germanophone et parlant un peu français, s'exprimant avec calme et pondération, il est alors dépeint dans la presse étrangère comme le nouveau visage respectable d'un régime longtemps accusé de soutien au terrorisme.

 

Seif el-Islam a également mené campagne pour l'ouverture de son pays aux médias privés. Il lance en août 2007 la première chaîne de télévision privée ainsi que les deux premiers journaux privés du pays.

Mais un an après, il annonce son retrait de la vie politique, affirmant avoir mis le "train des réformes sur les rails".

 

Cet amateur de pêche sous-marine, de chasse au faucon et de randonnées à cheval dénonce une bureaucratie pléthorique contre laquelle il a dû mener "des batailles" pour imposer ses réformes. Il affirme qu'il intervenait dans les affaires de l'Etat par "obligation", en l'absence d'institutions.

Après 2009, son programme de réformes connaît des revers, notamment dans le domaine de la presse. Et fin 2010, sa Fondation annonce son retrait de la vie politique pour se consacrer désormais aux œuvres de bienfaisance à l'étranger.

 

Né le 25 juin 1972 à Tripoli, le "Glaive de l'Islam" -son nom en arabe- est le fils aîné de la seconde épouse de Mouammar Kadhafi et le deuxième de ses huit enfants.

Célibataire à la mise branchée, il a étudié la gestion à Vienne où il a noué une amitié durable avec Jörg Haider, le chef de la droite populiste, et à Londres où il a obtenu un doctorat de la prestigieuse London School of Economics.

Seif el-Islam, fils le plus influent du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi auquel il semblait appelé à succéder, était présenté comme un "réformateur" avant de devenir le symbole de la répression sanglante de soulèvement populaire.
 
Arrêté dans le sud de la Libye par des anciens rebelles selon les nouvelles autorités, cet homme d'influence de 39 ans était en cavale depuis la...

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