Rechercher
Rechercher

À La Une - Nucléaire

L'Iran a travaillé sur la conception d'une arme nucléaire, accuse l’AIEA

La "sévérité" du rapport éloigne le scénario d'une attaque contre Téhéran, selon des médias israéliens.

Une photo d’archives de Mahmoud Ahmadinejad visitant le centre nucléaire de Natanz. Photo AFP

L'Iran a travaillé sur la conception d'une bombe nucléaire et mené d'autres recherches et essais relatifs à de telles armes, déclare l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans un rapport publié mardi.

"L'agence a de sérieuses inquiétudes concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien", écrit l'AIEA, dont le siège est à Vienne, dans ce document très attendu, disant s'appuyer sur des informations "crédibles". "Ces informations indiquent que l'Iran a mené des activités visant à développer un engin explosif nucléaire". "Avant 2003, ces activités se sont déroulées dans le cadre d'un programme structuré" et "certaines activités pourraient toujours être en cours".

L'Iran, pour le développement de certaines de ses activités nucléaires litigieuses, a bénéficié de l'aide "d'un réseau nucléaire clandestin", estime l'agence onusienne, une allusion correspondant à des informations de presse selon lesquelles un savant russe et des experts pakistanais auraient prêté main forte à Téhéran.

 

Pour ce rapport, l'AIEA indique avoir bénéficié d'informations fournies par dix pays membres -- vraisemblablement des services secrets - et disposer aussi de ses propres sources, en particulier de photos satellitaires.

 

L'AIEA exhorte l'Iran à se mettre "sans délai" en rapport avec elle afin de clarifier ces informations, listées en annexe du rapport.

Dénonçant un document aux mobiles politiques, Téhéran a rejeté mardi le rapport onusien, rapporte l'agence officieuse Fars. "Le rapport de (l'AIEA) est déséquilibré, manque de professionnalisme et répond à des mobiles politiques", a déclaré Ali Asghar Soltanieh, représentant de l'Iran auprès de l'AIEA cité par Fars.

Le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, avait par avance rejeté mardi toute accusation sur un programme nucléaire militaire de son pays. Selon lui, l'AIEA, qui enquête depuis environ huit ans sur le programme iranien, n'a "aucune preuve sérieuse".

 

Washington et ses alliés occidentaux n'avaient pas caché leur intention d'utiliser le rapport de l'AIEA pour durcir encore leurs sanctions individuelles contre l'Iran et essayer de convaincre Moscou et Pékin, jusqu'alors réticents, de renforcer celles de l'ONU, qui a déjà infligé à l'Iran depuis 2007 quatre séries de sanctions économiques et financières.

Le rapport doit être discuté lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA des 17 et 18 novembre à son siège à Vienne.

 

La Russie a exprimé dès mardi soir sa "forte déception" de constater que le rapport sur l’Iran a été "transformé en une nouvelle source de tensions". La Russie, qui affirme dans son communiqué ne pas avoir "reçu le texte complet du rapport", s'interroge sur "la capacité" de l’AIEA à "assurer la confidentialité" de ses documents.

 

Depuis plusieurs semaines, des diplomates occidentaux ont indiqué dans la presse que le rapport fait écho aux soupçons sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien, ce que Téhéran a toujours nié.

Le président israélien, Shimon Peres, avait en conséquence averti dimanche que "la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran - ennemi juré d'Israël - était plus proche qu'une option diplomatique".

Cette option semble toutefois remise en question aujourd’hui, après la publication du rapport, estiment plusieurs médias israéliens.

La "sévérité sans précédent" du rapport va permettre à Israël d'attendre "quelques semaines ou quelques mois" afin de voir si la communauté internationale se décide à prendre des "sanctions paralysantes" visant notamment le boycott total de la Banque centrale iranienne ainsi que des exportations de pétrole, ont indiqué les chaînes privées la "2" et la "10" en citant des responsables.

 

Interrogé par l'AFP, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est refusé à faire le moindre commentaire. "Nous étudions le rapport", s'est contenté d'affirmer un responsable en indiquant qu'un communiqué serait publié "plus tard".

Le ministre de la Défense Ehud Barak avait pour sa part déclaré à la radio publique quelques heures avant la publication du rapport qu'Israël "n'a pas encore décidé d'une opération militaire contre l'Iran (...) Nous ne voulons pas de la guerre".

Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman cité par le quotidien Maariv avait également prôné des sanctions internationales "très sévères et paralysantes" contre l'Iran durant des débats à huis clos le ministre des Affaires étrangères.

 

L'Iran a travaillé sur la conception d'une bombe nucléaire et mené d'autres recherches et essais relatifs à de telles armes, déclare l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans un rapport publié mardi.
"L'agence a de sérieuses inquiétudes concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien", écrit l'AIEA, dont le siège est à Vienne, dans ce...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut