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À La Une - Répression

L'opposition syrienne réclame une protection internationale pour les civils

Damas accuse Washington d'être impliqué dans les troubles en Syrie ; L'armée a investi Homs où les tués et les blessés se comptent par dizaines.

 

Dimanche, au premier jour de la fête de l'Adha, des manifestations ont eu lieu à travers le pays, comme ici près de Deraa (sud). Handout/

L'opposition syrienne a demandé lundi à l'ONU, à l'Organisation de la conférence islamique et aux organisations internationales et arabes à "agir pour arrêter le massacre que le régime commet à Homs en assurant une protection internationale aux civils".

 

Le CNS (Conseil national syrien), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition, réclame dans un communiqué "l'envoi immédiat d'observateurs arabes et internationaux à Homs pour qu'ils surveillent la situation sur le terrain et empêchent le régime de continuer à commettre ses massacres barbares". "Nous demandons aux organisations (...) d'appliquer les lois internationales ayant trait à une ville sinistrée", poursuit-il en parlant de Homs, devenue un haut lieu de la contestation du régime.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a dit qu'il discuterait avec ses partenaires de l'ONU de cet appel à la protection internationale. "Le comportement du régime est inacceptable, on ne peut pas lui faire confiance", a-t-il dit.

 

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a cependant écarté lundi l'option d'une intervention militaire en Syrie, préférant un renforcement de la pression internationale sur le régime pour qu'il cesse sa répression sanglante. La situation en Syrie est "bien plus complexe" que celle qui prévalait en Libye avant l'intervention de l'OTAN, a expliqué M. Hague.

Au cours d'un point de presse à Strasbourg, le ministre britannique a toutefois qualifié de "totalement inacceptables" les actes de répression menées par le régime syrien, malgré son accord à un plan arabe de sortie de crise. Evoquant les sanctions déjà appliquées par l'Union européenne, M. Hague a estimé qu'il fallait envisager "des sanctions supplémentaires dans les jours et les semaines à venir".

 

Pour sa part, la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un des groupes qui chapeautent la contestation, a appelé la Ligue arabe à "retirer son initiative et à protéger les civils conformément aux lois internationales".

"Les Arabes ne doivent pas miser sur un régime répressif, sadique et terroriste en lui donnant un délai d'une semaine", a indiqué la CGRS, décrétant jeudi prochain "journée de grève générale en Syrie pour soutenir Homs".

Les opposants ont surnommé Homs, troisième ville du pays qui a donné le plus de "martyrs", "capitale de la Révolution" syrienne. Homs est la dernière grande ville dont les autorités n'ont pas pris entièrement le contrôle, après Lattaquié, Hama, Deir Ezzor et Banias.

 

Selon des ONG syriennes, l'armée a lancé avant l'aube une attaque d'envergure contre les quartiers de Homs.

D'après le CNS, "les corps jonchent le sol" dans la ville où l'armée a eu recours à "l'artillerie lourde, aux roquettes et à l'aviation". "L'armée encercle Homs pour le 5e jour consécutif afin de briser la volonté de ses habitants qui ont osé rejeter l'autorité du régime", a ajouté le CNS.

Selon l'Observatoire syrien de droits de l'Homme (OSDH), "les forces armées sont entrées dans le quartier de Baba Amro après des affrontements entre l'armée et des déserteurs présumés" qui ont fait des "dizaines de morts et de blessés dans les deux camps". Les habitants ont aperçu un camion "rempli de corps", a indiqué l'ONG, précisant que l'armée a également "commencé à démolir les magasins".

Ailleurs à Homs, trois civils, dont une fillette de huit ans, ont été tués par les tirs des forces de sécurité.

 

Parallèlement, dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), des soldats se sont déployés sur la route internationale Khan Cheikhoune/Maaret al-Noomane. "Ils contrôlent les voitures à la recherche" de militants, après de violents affrontements nocturnes entre soldats et déserteurs présumés près du village de Hiche.

L'Armée libre de Syrie (ALS), un mouvement d'opposition armée, a revendiqué sur Twitter une opération près de Hiche : "L'un de nos bataillons a attaqué une patrouille d'agents de la sécurité et de Chabbiha (milices pro-régime), tuant neuf de ses éléments et blessant 20".

Dimanche, 19 personnes ont péri dans la répression, au premier jour de la fête d'Al-Adha.

 

L'ONU a dit en octobre craindre une "guerre civile" dans le pays, en chiffrant à plus de 3.000 le nombre de personnes tuées dans la répression depuis huit mois.

 

Les autorités syriennes ont accusé, par ailleurs, les États-Unis d'être impliqués dans les troubles en Syrie et demandé l'aide de la Ligue Arabe, dans une lettre adressée à l'organisation pan-arabe, selon un communiqué de la Ligue publié lundi.

Dans cette lettre, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, accuse Washington "d'être impliqué actuellement dans les évènements sanglants en Syrie" et demande à la Ligue "de condamner cette implication et de faire le nécessaire pour y mettre fin".

 

La Syrie, qui avait accepté "sans réserves" mercredi un plan arabe de sortie de crise, réclame parallèlement l'aide de la Ligue "pour créer l'atmosphère appropriée pour appliquer l'accord", selon le communiqué.

Le plan arabe de sortie de crise prévoit un arrêt total des violences, la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la répression, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation des observateurs et médias, avant l'ouverture d'un dialogue entre le régime et l'opposition.

Mais depuis son acceptation par Damas, les forces du régime ont continué les opérations sécuritaires, faisant plus de 70 morts en majorité à Homs (centre).

 

Face à l'escalade de la répression, la Ligue arabe a accusé le pouvoir syrien d'avoir failli à ses engagements et annoncé une réunion "d'urgence" le 12 novembre au Caire.

L'opposition syrienne a demandé lundi à l'ONU, à l'Organisation de la conférence islamique et aux organisations internationales et arabes à "agir pour arrêter le massacre que le régime commet à Homs en assurant une protection internationale aux civils".
 
Le CNS (Conseil national syrien), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition, réclame dans un communiqué "l'envoi...

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