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À La Une - Syrie

Situation humanitaire "horrible" à Homs, ville bombardée et assiégée

Le régime libère plus de 550 détenus, mais persiste dans la répression.

Une vidéo diffusée sur YouTube montrant des soldats syriens en pleine action à Homs.

Le régime syrien a libéré samedi plus de 550 personnes arrêtées lors de la répression du mouvement de contestation, un premier signe de mise en application du plan arabe de sortie de crise. Quelque "553 personnes arrêtées lors des événements en Syrie et qui n'ont pas de sang sur les mains ont été libérées", a annoncé l'agence officielle Sana, en soulignant que ces libérations étaient survenus à l'occasion de la fête musulmane d'Al-Adha. Sana a en outre fait état de "la libération récente de 119 autres détenus", sans fournir de détails.

 

L'annonce de ces libérations est intervenue après une mise en garde de la Ligue arabe, qui a appelé à appliquer son plan en Syrie, accepté par le pouvoir à Damas, prévenant d'une "catastrophe" si les violences continuaient. Selon le N.2 de la Ligue arabe, Ahmed Ben Hilli, M. Assad dispose de deux semaines pour ouvrir le dialogue avec l'opposition à compter de la date de son acceptation du plan, c'est-à-dire jusqu'au 16 novembre. "La violence aurait dû s'arrêter le jour même où ils ont accepté le plan".

 

Les opposants syriens, qui continuent de réclamer le départ du président Bachar al-Assad, et les pays occidentaux ont exprimé des doutes sur l'engagement du régime à appliquer le plan qu'il a accepté le 2 novembre, d'autant que la répression a fait plus de 50 morts depuis.

Ce plan prévoit un arrêt total des violences, la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la répression, le départ de l'armée des villes et la libre circulation des observateurs et médias internationaux, avant l'ouverture d'un dialogue entre le régime et l'opposition.

 

Les associations syriennes de défense des droits de l'Homme et l'ONU chiffrent à plusieurs milliers le nombre de personnes arrêtées dans la répression de la révolte lancée le 15 mars. Plus de 3.000 autres ont été tuées, selon les Nations unies.

Vendredi, les autorités ont promis une amnistie aux détenteurs d'armes qui se rendraient à la police avec leurs armes jusqu'au 12 novembre et qui n'auraient "pas commis d'assassinats". Mais les Etats-Unis, qui continuent de réclamer un départ de M. Assad, ont dit "ne conseiller à personne de se rendre aux autorités du régime en ce moment". Ce qui a irrité le pouvoir syrien, qui a dénoncé les "ingérences" de Washington accusé de "soutenir le terrorisme pratiqué par les groupes armés".

 

Aux yeux de l'opposition et de l'Occident, le régime de M. Assad a perdu sa crédibilité en cherchant à mater la révolte dans le sang après avoir promis des réformes qui ne se sont pas concrétisées et libéré seulement quelques centaines de détenus en juin malgré l'annonce d'une amnistie générale.

 

Parallèlement aux libérations, les forces du régime ont poursuivi leurs opérations de ratissage et dispersé par la force les rassemblements, au lendemain d'un vendredi sanglant au cours duquel 23 personnes ont péri, dont neuf à Homs (centre), haut lieu de la révolte.

Au moins treize civils sont morts samedi par balles à Homs, alors que quatre "miliciens" pro-régime ont été tués dans des accrochages avec des déserteurs présumés à Saraqeb (nord-ouest), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Des chars syriens ont continué samedi à pilonner la ville assiégée de Homs, ont rapporté des opposants et des habitants. "Des bâtiments entiers ont été pulvérisés par les tirs de blindés. Le pain manque et les gens qui sont touchés en pleine rue succombent à leurs blessures sur place car personne ne peut leur venir en aide", a déclaré Samer, un activiste à Homs.

"La situation humanitaire à Bab Amro est horrible. Les habitants se disent complètement assiégés et affirment que leurs réserves en nourriture et en médicaments s'épuisent", a déclaré Rami Abdelrahman, président de l'OSDH, interrogé au téléphone par Reuters.

Les autorités affirment qu'elles combattent à Homs des bandes armées accusées du meurtre de civils et de dignitaires de la ville. Les médias officiels ont fait état cette semaine de la mort de plusieurs "terroristes" et de saisies d'arsenaux.

 

En outre, les services de sécurité ont arrêté jeudi l'avocate Asma Sassa (28 ans) alors que le metteur en scène Nidal Hassan a disparu à Damas, selon la Ligue syrienne des droits de l'Homme. Les proches de M. Hassan "estiment qu'il a été enlevé par la Sécurité en raison" de son soutien à la révolte.

 

Des images diffusées sur YouTube et qui auraient été filmées en diverses villes de Syrie montrent des milliers de manifestants agitant des drapeaux. Certains scandent: "Mère, ne pleure pas, les jours de Bachar sont comptés".

 

Une vidéo tournée à Taybet al Imam, près de Hama, montre une foule marchant dans la principale artère de la ville. Les bâtiments sont recouverts d'immenses drapeaux de la Syrie d'avant le régime baasiste accompagnés du drapeau adopté par les insurgés libyens ayant renversé Mouammar Kadhafi.

"Le peuple veut l'exécution d'Assad", ont scandé des manifestants à Deir Baalba, près de Homs.

 

Le régime syrien a libéré samedi plus de 550 personnes arrêtées lors de la répression du mouvement de contestation, un premier signe de mise en application du plan arabe de sortie de crise. Quelque "553 personnes arrêtées lors des événements en Syrie et qui n'ont pas de sang sur les mains ont été libérées", a annoncé l'agence officielle Sana, en soulignant que ces...
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