Avez-vous déjà essayé de vous présenter un vendredi, peu avant dix heures, dans une administration publique, pour une quelconque formalité ?
Un couple de personnes âgées du Metn a récemment fait les frais de son souci d’exactitude. Désireux de régler sa facture d’eau, il s’est rendu au bureau de l’Office des eaux d’une grande localité de la région.
Mais quelle ne fut sa surprise de se voir fraîchement accueilli par la fonctionnaire de permanence, irritée de devoir entamer une nouvelle opération. Car il est connu de tous : le vendredi, les administrations publiques ferment leurs portes à onze heures précises. À part qu’il n’était que dix heures moins dix... Soit une heure et dix minutes avant la fin de l’horaire officiel de travail.
C’est d’abord avec gentillesse que le vieux couple consciencieux a tenté d’amadouer la fonctionnaire récalcitrante, indiquant qu’il y avait plus que largement le temps de terminer la formalité. Mais la fonctionnaire ne l’a pas entendu de cette oreille. Non seulement elle a signifié son refus catégorique, mais elle a accompagné ce refus de gestes d’exaspération, à la limite de l’impolitesse, qui ont laissé pantois les deux vieux.
C’est ensuite avec force supplications que ces derniers ont essayé de faire plier la fonctionnaire. Mais sans parvenir à convaincre cette dernière, trop pressée de prendre congé et qui s’apprêtait à congédier froidement le vieil homme et son épouse. Tout en affichant une froide indifférence, malgré l’âge avancé du vieil homme qui avait fait le déplacement à grand-peine.
Seule l’intervention d’une citoyenne outrée, témoin de la scène, déterminée à empêcher que le vieux couple se laisse marcher sur les pieds, a eu raison de la fonctionnaire récalcitrante. Fonctionnaire qui n’en continuait pas moins de vociférer que personne au monde ne pouvait la forcer à s’exécuter.
Car visiblement, au pays du Cèdre, nul n’a à cœur le respect des horaires dans les administrations publiques ou, pire encore, des personnes âgées. Pas plus les fonctionnaires que leurs supérieurs.
Après tout, que valent les droits du citoyen face aux caprices de fonctionnaires qui, sous prétexte qu’ils sont mal payés, n’en finissent pas de faire la pluie et le beau temps dans la fonction publique ?