Le député Samy Gemayel s’était fait l’écho de ces propos tenus par le général Rifi lors d’une réunion au Parlement. Selon M. Gemayel, le directeur général soupçonne l’ambassade de Syrie d’être impliquée dans la disparition d’au moins quatre figures de l’opposition syrienne, parmi lesquelles Chebli el-Ayssami, 86 ans.
Après avoir conféré avec M. Mansour au palais Bustros, l’ambassadeur Ali s’est exprimé devant la presse, niant les accusations « infondées » du général Rifi et affirmant que de tels propos « nuisent considérablement à la coordination entre les deux pays ».
« Ces propos ont été tenus sans preuves. Nous souhaitons que, s’il dispose de preuves, le directeur général en fasse état », a-t-il ajouté.
Plus globalement, M. Ali s’en est pris à « des personnalités et des parlementaires » de l’opposition, affirmant que l’ambassade de Syrie et la Syrie elle-même « sont surprises par le travail d’incitation auquel ces gens-là se livrent par le biais des médias ».
« Cela nécessite une relecture des conventions et des accords conclus entre les deux pays », a-t-il dit, en allusion au fait que les incursions militaires sont prévues par les accords en question, lesquels, rappelons-le, avaient été signés à l’époque de la tutelle syrienne sur le Liban.
« Cette relecture devrait être responsable et minutieuse, car ce problème se répercute tant sur la sécurité du Liban que sur celle de la Syrie, et les deux sont liées », a-t-il ajouté.
Selon lui, « la coordination existe, mais son efficacité devrait être plus grande ».
Réitérant la théorie du « complot américano-sioniste » qui frappe la Syrie et « cherche à affaiblir nos deux pays », l’ambassadeur a assuré que la Syrie « est sortie plus forte de l’épreuve ».
Âgé aujourd’hui de 86 ans, Chebli el-Ayssami avait été l’un des fondateurs du Baas, mais il avait quitté la Syrie en 1966 après des divergences avec le régime en place, avant même l’arrivée du clan Assad au pouvoir. Il s’est exilé depuis en Irak, en Égypte puis aux États-Unis, et n’était plus un opposant actif depuis 1992.
Arrivé le 19 mai dernier des États-Unis pour rendre visite à sa fille, comme chaque année, à Aley, il a disparu cinq jours plus tard.
Réunion de la commission militaire conjointe
Alors même que l’ambassadeur de Syrie accomplissait sa démarche au palais Bustros, l’armée libanaise a publié un communiqué annonçant qu’une réunion de la commission militaire conjointe libano-syrienne s’était tenue la veille sur l’un des points de passage à la frontière entre les deux pays, à Dabboussiyé.
Des officiers des deux parties ont pris part à cette réunion au cours de laquelle « la situation à la frontière a été examinée sous tous ses angles », selon le communiqué qui n’évoque pas expressément les récentes incursions militaires syriennes en territoire libanais. « Il a été convenu d’activer la coordination conjointe et de prendre des mesures supplémentaires sur le terrain pour empêcher les trafics et les infiltrations dans les deux sens sur les points de passage non légaux », indique encore le texte.
Sur un autre plan, alors qu’un ressortissant syrien blessé dans son pays a été transféré au Akkar pour y être hospitalisé, une manifestation se déroulait à Tripoli en signe de solidarité avec le peuple syrien.
Mon cher Ali, je regrette pour ce que je viens de dire, car je viens de lire qu'il y a des trafics d'armes, de trafiquants personnels, qui se font. Je maintiens que le Liban ne doit pas s'immiscer et doit arrêter les trafiquants. Amitiés. Anastase Tsiris
13 h 54, le 16 octobre 2011