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Couverture spéciale de la révolte en Libye - Repères

Les principales figures politiques de la rébellion libyenne

Le Conseil national de transition (CNT) a été officiellement créé le 27 février à Benghazi (est), dans les jours qui ont suivi la révolte populaire contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Depuis début mars, il se veut un « comité de gestion des crise », et est actuellement présidé par Moustapha Abdel Jalil.

Le CNT compte officiellement une quarantaine de membres, désignés en théorie sur leur expérience et sur la base de la répartition géographique. Pour des raisons de sécurité, les noms d’un certain nombre de membres -essentiellement des juristes, avocats, et professeurs d'université- ont été gardés secret.

En mai dernier, le CNT a mis en place un Bureau exécutif qui agit comme une sorte de gouvernement. Le bureau exécutif ("Executive Board" selon sa définition en anglais) est chargé de la gestion des territoires sous contrôle rebelle dans l'Est, en attendant la prise de Tripoli, la chute du colonel Kadhafi et la mise en place d'un véritable gouvernement national. Il est dirigé par Mahmoud Jibril, numéro deux de la rébellion, qui joue le rôle de Premier ministre. Le bureau exécutif est composé de quatorze membres, ministres en charge des Affaires internationales, de l'Intérieur, des Finances et du pétrole, des médias ou encore de l'Environnement... La plupart de ces ministres sont des technocrates, mais certains sont des figures plus politiques, souvent d'anciens réformistes du régime issus notamment de la Fondation Saïf al-Islam.

Théoriquement, le CNT, organe politique à la tête de la rébellion, et son bureau exécutif sont deux entités bien distinctes. Mais dans les faits, et dans le flou général qui entoure encore le mouvement rebelle, le partage des responsabilités n'est pas aussi clair.

 

Moustapha Abdel Jalil, président du Conseil national de transition (CNT). Né en 1952 dans la ville de Bayda, dans l’est de la Libye, il sort diplômé du département Charia et Loi de la faculté d’études islamiques de l’Université de Libye en 1975. Trois ans plus tard, il devient juge, avant d’être nommé, en 2002, président de la Cour à Bayda, puis de devenir, en 2007, ministre de la Justice. C’est à ce titre qu’il avait confirmé la peine de mort des infirmières bulgares accusées d'avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants de Benghazi sur ordre d'Israël et des Etats-Unis.

 

 

Photo Reuters

 

Moustapha Abdel Jalil ne s’en montrait pas moins critique à l’égard de la politique du colonel Kadhafi en matière de droit de l’Homme. Dans un rapport publié en avril 2010, l’ONG Human Rights Watch(HRW) indique que « Moustapha Abdel Jalil a publiquement demandé, au cours de l’année écoulée, la libération de plusieurs centaines de prisonniers que les responsables de l’agence de sécurité intérieure refusent de libérer alors même que ces détenus ont achevé leur peine ou qu’ils ont été acquittés par la justice ». Un câble diplomatique américain datant de janvier 2010 révélé par Wikileaks, indique néanmoins que HRW estimait que M. Abdeljalil était plus motivé, dans son opposition au système, par son point de vue conservateur que par un agenda purement réformiste.

Toujours en 2010, lors de la session annuelle du Congrès général du peuple, Moustapha Abdel Jalil va plus loin encore, critiquant certains aspects de la politique répressive du régime et déclarant son intention de démissionner. Il se voit opposer une fin de non-recevoir par Mouammar Kadhafi. Il finit par claquer la porte le 21 février 2011, en signe de protestation contre « l’usage excessif de la violence par l’Etat contre des manifestants non armés ».

« Nous sommes comme les peuples des autres pays, et nous recherchons les mêmes choses, a déclaré M. Abdeljalil après avoir rejoint la rébellion. « Nous voulons un gouvernement démocratique, une Constitution juste, et nous ne voulons plus être isolés du reste du monde ».

 

Mahmoud Jibril est le président du comité exécutif du CNT (le bureau exécutif est chargé de la gestion des territoires sous contrôle rebelle) et le chef des relations diplomatiques. Né en 1952, Mahmoud Jibril est diplômé en science politique et titulaire d’un doctorat en planification stratégique et prise de décision de l’université de Pittsburg, Pennsylvanie(Etats-unis), où il a enseigné.

 

 

Photo Reuters

 

M. Jibril a été membre du gouvernement de Kadhafi de 2007 à 2011. Il a notamment dirigé le Conseil national du développement économique visant à encourager les investissements et la croissance.

Qualifié de « réformateur » dans certains câbles diplomatiques américains, M. Jibril est également considéré par les Etats-Unis comme un « interlocuteur sérieux qui comprend la perspective américaine ».

Mahmoud Jibril a rejoint la rébellion dès les prémices de la révolte, en mars 2011. Il a notamment multiplié les voyages à l’étranger afin de décrocher la reconnaissance officielle du CNT par la communauté internationale.

 

Abdessalem Jalloud, est un ancien compagnon du colonel Kadhafi (les deux hommes sont passés par la même académie militaire à Benghazi) et l'un des principaux officiers ayant participé au coup d'Etat contre le roi Idris qui a porté Mouammar Kadhafi au pouvoir en 1969. Longtemps, il a été considéré comme le numéro deux du régime, avant de tomber en disgrâce au milieu des années 1990. Abdessalem Jalloud a rejoint la rébellion le 20 août, et appelé, le lendemain, la tribu de Kadhafi à renier « le tyran ».

 

Photo Reuters

 

« Abdessalem Jalloud a abandonné la politique, de son propre gré, depuis un bon moment et il passait la plupart de son temps à l'étranger pour des soins, dans la mesure où il souffre de maladies cardiaques. Il n'y a rien qui mérite d'être mentionné au sujet d'Abdessalem Jalloud », a commenté l'agence libyenne après l’annonce de la fuite de M. Jalloud.

Le 23 août, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini a déclaré qu’Abdessalem Jalloud « a toutes les qualités pour être l'un des protagonistes de la transition vers la nouvelle Libye ».

 

Abdel-Hafiz Ghoga est le porte-parole et vice-président du CNT depuis le 27 février 2011. Avocat spécialiste des droits de l’Homme à Benghazi, Abdel-Hafiz Ghoga s’est illustré en représentant les familles des victimes du massacre de la prison d'Abu Salim en 1996. Dans cette prison, les gardiens auraient maté une rébellion en tirant sur les détenus. Un massacre qui aurait coûté la vie à 1 200 personnes. Abdel-Hafiz Ghoga a été arrêté le 19 février dernier, juste après le début de la contestation contre le régime de Kadhafi. Il a été relâché quelques jours plus tard. Seif el Islam, l’un des fils de Mouammar Kadhafi, l’a accusé d’avoir trahi son pays.

 

Photo AFP

 

Dans un premier temps, M. Ghoga s’est proclamé porte-parole du conseil intérimaire, une organisation concurrente de cette crée par Moustapha Abdeljalil. Puis, après la fusion des deux groupes, il est devenu vice-président et porte-parole du CNT.

Le Conseil national de transition (CNT) a été officiellement créé le 27 février à Benghazi (est), dans les jours qui ont suivi la révolte populaire contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Depuis début mars, il se veut un « comité de gestion des crise », et est actuellement présidé par Moustapha Abdel Jalil.
Le CNT compte officiellement une quarantaine de membres, désignés en...