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Couverture spéciale de la révolte en Libye - Diplomatie

Sarkozy et Cameron accueillis en héros en Libye

Pour le président français et le Premier ministre britannique, Kadhafi « est un danger » et le « travail (est) à terminer ».

À Tripoli, MM. Sarkozy et Cameron ont visité un hôpital où ils ont parlé avec des blessés. Stefan Rousseau/Pool/

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé hier que le dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, en fuite depuis le 23 août, était « un danger » et qu’il y avait donc « un travail à terminer », le Premier ministre britannique David Cameron promettant d’aider à sa traque. Les deux dirigeants ont fait ces déclarations lors d’une visite éclair en Libye, sept mois après le début de la rébellion que leurs deux pays ont soutenue contre le régime de M. Kadhafi, qui était au pouvoir depuis 1969. Qualifiée d’« historique » par des responsables français, cette visite est la première de dirigeants étrangers en Libye depuis la prise de la capitale le 23 août par les troupes du Conseil national de transition (CNT).
« Kadhafi est un danger, il y a un travail à terminer » en Libye, a affirmé M. Sarkozy, lors d’une conférence de presse commune à Tripoli avec David Cameron et les deux principaux dirigeants du CNT, Moustapha Abdeljalil et Mahmoud Jibril. « L’engagement » de l’OTAN en Libye « n’est pas terminé », a ajouté le chef de l’État français. M. Sarkozy a demandé qu’il n’y ait ni « vengeance » ni « règlements de comptes » en Libye et a appelé les pays ayant sur leur sol des Libyens recherchés à les livrer à la justice internationale. « Nous avons dit également au CNT que c’est aux Libyens de construire l’avenir, ce n’est pas à nous, c’est aux Libyens de choisir leurs dirigeants », a encore dit le chef de l’État français. Il a aussi souhaité que le CNT conserve son « unité », « le bien le plus précieux pour eux », et que « cette unité permette la période de transition, les prochaines élections et la prochaine Constitution ».
De son côté, le Premier ministre britannique a promis d’aider à retrouver le dirigeant libyen déchu : « Nous devons poursuivre la mission de l’OTAN jusqu’à ce que tous les civils soient protégés et jusqu’à ce que notre travail soit terminé. »
« Nous vous aiderons à trouver Kadhafi et à le présenter devant la justice », a-t-il ajouté. « Nous continuerons la mission de l’OTAN aussi longtemps que cela sera nécessaire sous le mandat de la résolution 1973 des Nations unies pour protéger les civils », a-t-il expliqué. « Ce travail n’est pas encore fini. Il y a encore des parties de la Libye sous le contrôle de Kadhafi », a-t-il rappelé, ajoutant : « Ceux qui pensent encore que Kadhafi a encore une place au gouvernement ou dans le pays doivent se défaire de cette idée. Il n’en a aucune. Il est temps pour lui de se rendre. »
MM. Sarkozy et Cameron ont visité un hôpital de la capitale libyenne, où ils ont été accueillis dans la liesse et où ils ont parlé avec des blessés. Comme on lui demandait si les slogans enthousiastes entendus sur son parcours (« one, two, three, viva Sarkozy ! ») lui faisaient plaisir, M. Sarkozy a répondu : « Ce n’est pas une question de plaisir, c’est extrêmement émouvant de voir les jeunes Arabes se tourner vers deux grands pays d’Occident pour leur dire merci. Ce qui prouve que l’affrontement entre l’Occident et l’Orient n’est pas du tout une fatalité. »
Les deux dirigeants se sont ensuite rendus à Benghazi, d’où était partie la révolte contre M. Kadhafi à la mi-février. Les deux dirigeants ont pris un bain de foule au milieu de centaines de Libyens agitant des drapeaux français et britanniques et faisant le « V » de la victoire. M. Sarkozy a assuré croire dans une « Libye unie, pas dans une Libye divisée », tandis que M. Cameron a jugé « extraordinaire de se retrouver dans Benghazi libéré, dans une Libye libre ». « Vous avez voulu la paix, vous avez voulu la liberté, vous voulez le progrès économique, la France, la Grande- Bretagne et l’Europe seront aux côtés du peuple libyen », a affirmé le président français.
Sur le plan économique, un porte-parole de M. Cameron a affirmé que la Grande-Bretagne allait débloquer « environ 600 millions de livres (688 millions d’euros) d’avoirs libyens qui étaient gelés par les résolutions des Nations unies ». Entre-temps, la Russie a annoncé vouloir que le Conseil de sécurité de l’ONU mette fin à la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Moscou, qui avait permis la mise en place de la zone d’exclusion en s’abstenant lors du vote en mars à l’ONU, a depuis vivement critiqué les forces occidentales, estimant qu’elles outrepassaient largement le mandat accordé par les Nations unies.
(Source : AFP)
Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé hier que le dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, en fuite depuis le 23 août, était « un danger » et qu’il y avait donc « un travail à terminer », le Premier ministre britannique David Cameron promettant d’aider à sa traque. Les deux dirigeants ont fait ces déclarations lors d’une visite éclair en Libye, sept...