Rechercher
Rechercher

Liban

« La Furie des glandeurs » : trash, impertinent... prudent

À 23 ans, Zeina Bassil a fondé « La Furie des glandeurs » pour donner aux illustrateurs de sa génération une plate-forme d’expression.

En avril dernier, le paysage médiatique libanais s’est enrichi d’un fanzine bimestriel : La Furie des glandeurs. À l’origine de ce projet, Zeina Bassil, une étudiante de 23 ans, admiratrice de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné.
« Il n’existait pas de plate-forme au Liban pour que les jeunes illustrateurs puissent faire du dessin de presse et de la critique sociale », explique-t-elle. Tous les deux mois, une poignée de dessinateurs, différents à chaque numéro, livre son regard sur un thème imposé. Le premier numéro traitait des bourgeois bohèmes, les « bobos », le second de l’été. « Le rythme de parution nous interdit de suivre l’actualité d’aussi près que nous le voudrions, mais cela ne nous empêche pas d’aborder les grandes thématiques. » Dans un des dessins, immeubles et grues s’alignent en ombres chinoises, presque menaçants, accompagnés de ce texte en arabe : « Parce qu’ils ont décidé de voir la mer, on ne peut plus voir le ciel. »
Le ton est volontiers décalé, voire provocateur et les dessins sont parfois trash. La couverture du second numéro représente une femme nue à tête de canard. Un carré noir lui masque le sexe, tandis qu’un tampon « censored » à l’encre rouge lui barre la poitrine. Cela ressemble à s’y méprendre à une critique ouverte des censeurs de tout poil, et pourtant, Zeina Bassil reconnaît sans peine qu’elle a fait viser la couverture par la censure, pour s’assurer « qu’il n’y aurait pas de problème ». Paradoxal? Pas forcément. « L’important pour nous aujourd’hui, c’est d’exister, avoir un moyen d’expression. Les règles existent et il faut composer avec elles, les caresser pour qu’elles puissent se relâcher. Chaque société a ses limites, mais on peut toujours trouver un moyen d’aborder ces sujets. »
Aujourd’hui, la consigne est d’éviter de parler de politique ou de religion, mais Zeina Bassil ne désespère pas d’y parvenir « un jour ». « À l’heure actuelle, on traite les sujets de manière biaisée, mais nous attendons le moment de pouvoir les traiter frontalement. » En attendant, La Furie des glandeurs  entend bien continuer de flirter avec les tabous, le plus loin possible, mais si possible sans tomber.
En avril dernier, le paysage médiatique libanais s’est enrichi d’un fanzine bimestriel : La Furie des glandeurs. À l’origine de ce projet, Zeina Bassil, une étudiante de 23 ans, admiratrice de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné. « Il n’existait pas de plate-forme au Liban pour que les jeunes illustrateurs puissent faire du dessin de presse et de la critique sociale »,...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut