Les actions de Solidere sont sous-évaluées, selon la FFA

La banque privée FFA a publié hier un rapport sur la Société libanaise de reconstruction et de développement du centre-ville, Solidere, faisant état de sa situation financière, ainsi que de ses principales stratégies et perspectives de croissance. Un des principaux points relevés dans l’étude est la sous-évaluation des actions boursières de la compagnie. La valeur des titres de Solidere n’a cessé en effet de reculer au cours des derniers mois, sur fond de craintes liées à la situation au Liban et dans la région, enfonçant – pour la première fois depuis des années – le seuil des 15 dollars. La FFA estime de son côté la valeur réelle de ces actions à 22 dollars, prévoyant, en parallèle, une amélioration de la situation financière de la société dans les prochaines années, malgré un recul prévu l’an prochain, indique le rapport.
En effet, selon la FFA, les bénéfices nets de la société pour 2011 et 2012 devraient reculer à 128 et 82 millions de dollars, respectivement, avant de repartir à la hausse et atteindre 301 millions de dollars en 2013. Rappelons qu’en 2010, Solidere avait annoncé un bénéfice net de 196 millions de dollars, un chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2009.
Quant aux revenus de Solidere, ils ont augmenté en 2010 de 14 % en rythme annuel, atteignant 382 millions de dollars. En 2011, les revenus devraient diminuer de 32 %, à 258 millions de dollars, puis repartir à la hausse en 2013, atteignant 492 millions de dollars, prévoit le rapport. Cette baisse prévue durant l’année en cours et l’an prochain est due, selon la banque, à la situation générale du marché immobilier dans le pays qui connaît une importante stagnation de la demande et une multiplication des invendus des produits de standing élevé. À moyen terme, la FFA prévoit une amélioration des performances de la société à travers la redynamisation du marché immobilier et l’intensification des ventes de terrains.

Principales stratégies d’action de la société
Le rapport s’attarde, en parallèle, sur la stratégie à long terme de la compagnie. À cet égard, la FFA indique qu’une politique de diversification des revenus a été mise en place afin de compenser la diminution des ventes due à l’épuisement du stock de terrains ; en 2010, les revenus liés aux ventes de terrains comptaient encore pour 88 % du total des revenus de la société. Ceux-ci représentaient 92 % des recettes en 2007.
Solidere table ainsi sur un accroissement des revenus provenant de la location de terrains et d’espaces construits. Selon le rapport, la société cherche en effet à générer des revenus de location de quelque 100 millions de dollars d’ici à cinq ans. Pour ce faire, Solidere prévoit de s’étendre sur la partie nord des Souks de Beyrouth qui inclura un cinéma et un grand magasin. Le plan devrait également inclure des résidences à Saïfi, des bureaux à Mina el-Hosn et une boutique hôtel à Bachoura. Les dépenses nécessaires à la concrétisation de tous ces projets sont estimées à 500 millions de dollars, indique le rapport de la FFA.
La stratégie de diversification des revenus porte en outre sur une consolidation et une croissance des activités menées à l’étranger par Solidere International (SI) créée en 2007 et détenue à 39 % par Solidere, ajoute la FFA.
Rappelons que Solidere a jusque-là vendu 2,1 millions de m² de terrains constructibles et qu’il lui en reste à ce jour 1,9 millions, dont 0,4 million dans la zone traditionnelle. La société considère que le stock restant sera épuisé dans un délai de 15 ans, d’où les efforts menés pour diversifier les sources de revenus, indique le rapport de la FFA, selon lequel les principaux points forts de Solidere résident dans sa relative solidité financière, des marges opérationnelles importantes et un historique de résilience face aux défis politiques des dernières années. Quant aux points faibles de la compagnie relevés par la FFA, ils se résument notamment à sa forte dépendance vis-à-vis des ventes de terrains dans un périmètre foncier limité, et une clientèle restreinte et homogène. Enfin, les risques structurels qui menacent la compagnie sont la forte dépendance du secteur immobilier aux conditions macroéconomiques du pays ainsi qu’à la stabilité politique interne et régionale.