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À La Une - Syrie

Damas accuse les Occidentaux de vouloir "démanteler" le pays

Washington presse la Chine de soutenir une résolution à l'ONU.

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, prononçant son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies. Emmanuel Dunand/  

L'armée syrienne s'est déployée, lundi, à Qousseir, près de Homs (centre), un des foyers de la contestation contre le régime du président Bachar el-Assad, ainsi qu'à Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque, ont rapporté des militants. "Quatre soldats à Maar Chamsa, dans le gouvernorat d'Idleb, ont été tués par balles alors qu'ils fuyaient le camp militaire de Wadi Deif", a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la même région, les forces de l'ordre "ont pris d'assaut les villages à l'est de la ville de Saraqeb. Elles ont érigé des barrages et fait des recherches, arrêtant 17 personnes", a ajouté l'organisation. "La tension est grande dans la province de Homs. L'armée est déployée dans des villages de la région de Qousseir (au sud de Homs), où deux corps non identifiés ont été retrouvés dans le fleuve Assi", indique égalemement l'observatoire.

Au nord de Homs, "la sécurité a dressé de nombreux barrages sur les routes menant à Rastan, où des tirs de mitrailleuses lourdes étaient entendus ce matin", ajoute l'OSDH.

Par ailleurs, l'adjoint du doyen de la faculté d'architecture de l'Université al-Baas à Homs, Mohammad Ali Aqil, et le directeur de l'école militaire de pétrochimie, Naël Dakhil, ont été assassinés lundi par des inconnus à Homs, selon l'OSDH.

 Dans la ville rebelle de Hama, à 210 km au nord de Damas, "un civil a succombé et trois autres ont été blessés par des tirs dimanche soir sur la route de Mhardé-Hilfaya", ont rapporté des militants. Et les corps de quatre civils disparus le 16 septembre pendant une campagne de perquisitions, ont été remis lundi à leurs familles à Hilfaya dans la province de Hama, selon l'OSDH.

 Dans la province de Deraa (sud), "des tirs intensifs ont été entendus toute la nuit après l'incendie du bâtiment du Conseil municipal" attribué aux milices fidèles au régime à Daël, selon des habitants. Et des étudiants ont manifesté dans plusieurs villes de la province.

L'agence de presse syrienne Sana a annoncé de son côté la saisie "d'armes et de munitions" dans une maison à Nassib (sud), près de la frontière jordanienne, et la découverte d'une voiture remplie "d'armes israéliennes et d'explosifs" à Homs.

 

 

Incident à la frontiere avec le Liban

 

 

Deux bus en provenance de Syrie transportant des Libanais, dont certains alaouites, ont été attaqués samedi soir à coups de pierre par les habitants de la localité à majorité sunnite, Al-Arida, à la frontière nord du Liban, a-t-on appris de sources concordantes. Les habitants d'Al-Arida, où se situe un passage officiel entre les deux pays, se sont rassemblés sur plusieurs points sur la voie proche du point de contrôle et ont barré la route aux bus, les attaquant par des jets de pierre, selon un responsable des services de sécurité. La source n'a pas fait état de blessés.

Une source au sein d'un parti prosyrien libanais, le Parti arabe démocratique (alaouite), a indiqué à l'AFP que les passagers du bus étaient des "civils, et parmi eux se trouvaient des alaouites" (branche du chiisme).

A la suite de l'incident, l'armée libanaise qui s'est déployée dans la zone a demandé aux deux bus de rentrer en Syrie en attendant que la situation se calme.

D'après des habitants du nord du Liban, les passagers des bus étaient des partisans libanais du régime du président syrien de Bachar el-Assad.

 

 

Washington en appelle à Pékin


Tandis que l'Europe et les Etats-Unis font pression en faveur de sanctions de l'ONU contre la Syrie, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a affirmé dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies que les manifestations sont devenues un "prétexte pour des interventions étrangères". Les Occidentaux essayent de semer "le chaos total" en Syrie en vue de "démanteler" le pays, a-t-il accusé. M. Mouallem a ajouté que des gouvernements étrangers cherchaient à saboter la coexistence entre les différents groupes religieux en Syrie. "Comment pourrions-nous expliquer autrement les provocations médiatiques, le financement et l'armement de l'extrémisme religieux?" a-t-il dit. "Quel autre but cela pourrait-il servir que de semer un chaos total qui aboutirait au démantèlement de la Syrie?" Le  chef de la diplomatie syrienne a assuré que le peuple syrien était "déterminé à rejeter toute forme d'intervention étrangère".

 

De son côté, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a pressé la Chine de soutenir une action du Conseil de sécurité sur la Syrie lors de sa rencontre lundi avec le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi, a indiqué un responsable américain. Leur conversation "a porté sur le nécessité d'une résolution ferme du conseil de sécurité de l'ONU qui appelle à la fin de la violence", a déclaré cette source, sous condition d'anonymat. .

M. Yang a de son côté adressé une mise en garde voilée contre toute action internationale contre la Syrie. "La communauté internationale doit respecter la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie, agir et réagir avec prudence afin d'éviter de nouveaux bouleversements qui menaceraient la paix régionale", a plaidé le chef de la diplomatie chinoise. Pékin "souhaite que les différentes parties syriennes fassent preuve de retenue pour éviter toute forme de violence et de nouvelles effusions de sang et apaiser au plus vite la situation", a-t-il souligné.

 

Par ailleurs, les Etats-Unis ont salué lundi "la retenue" de l'opposition syrienne face à la répression sanglante des manifestations. "Il n'est pas surprenant, étant donné le niveau de violence ces derniers mois, que l'on commence à voir des militaires et des membres de l'opposition (...) commencer à recourir à la violence contre l'armée en un acte d'auto-préservation", a dit Mark Toner, un porte-parole du département d'Etat. Jusqu'à présent, a-t-il ajouté, "l'opposition a montré une retenue extraordinaire face à la brutalité du régime". "Il va de soi que plus le régime va réprimer, tuer et emprisonner, plus il est probable que ce mouvement pacifique deviendra violent", a-t-il poursuivi.

 

 

Paris proteste

 

D'un autre côté, la France a protesté auprès de Damas après l'agression dont a été victime samedi son ambassadeur en Syrie, a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères. "Nous condamnons cette agression. Les autorités syriennes sont responsables de la sécurité de nos personnels et c'est dans ce sens que nous avons protesté ce (lundi) matin auprès de l'ambassadrice de Syrie en France", Lamia Shakkour, a déclaré lors d'un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero.

Selon des témoins, l'ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, et sa délégation ont été la cible samedi matin de jets d'oeufs et de pierres à l'issue d'un entretien avec le patriarche grec-orthodoxe Ignace IV dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas.

L'armée syrienne s'est déployée, lundi, à Qousseir, près de Homs (centre), un des foyers de la contestation contre le régime du président Bachar el-Assad, ainsi qu'à Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque, ont rapporté des militants. "Quatre soldats à Maar Chamsa, dans le gouvernorat d'Idleb, ont été tués par balles alors qu'ils fuyaient le camp militaire de Wadi Deif", a...
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