En prenant la défense du régime baassiste de Bachar el-Assad, sous prétexte de défendre la présence chrétienne en Syrie et au Liban, et en soulignant sans détour que le Hezbollah devrait être désarmé « après » le retour des Palestiniens à leurs foyers en Palestine (donc pratiquement jamais ...), Mgr Raï a adopté concrètement une ligne de conduite aux antipodes des constantes historiques de Bkerké, fondées sur la sauvegarde des libertés publiques, donc de la liberté des peuples, et le respect des droits de l’homme – tout homme. En prenant fait et cause pour le régime baassiste tout en occultant totalement les victimes civiles qui tombent quotidiennement sous le poids de la répression sanglante qui vise le peuple syrien, Mgr Raï s’est nettement démarqué de ces constantes qui sont, dans une perspective historique, la raison d’être des chrétiens du Liban, et des chrétiens d’Orient en général.
Plusieurs pôles du 14 Mars, notamment le député Georges Adwan et l’ancien député Farès Souhaid, coordinateur du secrétariat général du 14 Mars, ont soulevé hier ce point précis, tout en évitant de s’en prendre à la personne même du patriarche en versant dans les abus de langage dont se rendaient coupables les leaders chrétiens du 8 Mars – Michel Aoun et Sleimane Frangié, plus précisément – lorsqu’ils exprimaient leur désaccord au sujet des prises de position du patriarche Nasrallah Sfeir.
Dans le camp adverse, les alliés (libanais) du régime baassiste ont par contre porté aux nues le patriarche Raï, rendant un vibrant hommage à ses dernières prises de position. Le député Talal Arslane a même été jusqu’à avancer que le patriarche maronite, à travers ses déclarations, contribue à « juguler les dérives colonialistes des pays occidentaux dont le seul souci est d’imposer leur hégémonie » sur la région (sic ! ).
Dans la pratique, en défendant de la sorte le pouvoir syrien et en se prononçant curieusement pour le maintien sine die de l’arsenal militaire du Hezbollah (jusqu’au retour des Palestiniens à leurs foyers, en Palestine ...), Mgr Raï s’est positionné sur la scène locale dans le camp du 8 Mars. Bien au-delà du bien-fondé ou du caractère inopportun d’une telle attitude, c’est le rôle et la mission que Mgr Raï s’est lui-même fixés après son élection à la tête de l’Église maronite qui risquent d’être remis en question si le patriarche ne rectifie pas le tir et ne s’explique pas au sujet de sa ligne de conduite. D’entrée de jeu, Mgr Raï s’est en effet posé, après son élection, en rassembleur des chrétiens, et plus particulièrement des leaders chrétiens, dans une optique de reconstruction nationale et de relance d’un débat sur un nouveau pacte de coexistence. En se positionnant comme il l’a fait en France, il remet en cause ce rôle de rassembleur. Car il est permis de douter que les leaders chrétiens du 14 Mars puissent accepter de continuer à réagir positivement aux initiatives du maître de Bkerké si celui-ci ne tient nullement compte du point de vue défendu par une très large fraction de l’opinion chrétienne, qui ne peut tirer un trait aussi simplement sur la politique systématique de répression, de marginalisation et de liquidation physique que le régime que défend Mgr Raï a pratiquée pendant trente ans à l’égard des chrétiens du Liban. Sans compter que l’on voit mal comment une composante essentielle du tissu social libanais – en l’occurrence les sunnites, pour appeler les choses par leur nom – pourraient envisager une collaboration constructive avec le patriarche qui a fait montre de suspicion à leur égard en soulignant qu’ils ne manqueraient pas de s’allier avec un nouveau pouvoir (sunnite) à Damas.
En se plaçant dans un contexte purement politicien, la bombe lancée par Mgr Raï, si elle n’est pas neutralisée rapidement par le maître de Bkerké, vient ajouter ainsi un nouveau sujet de discorde à une conjoncture libanaise déjà fort complexe, avec toutes ses imbrications régionales qu’elle sous-tend. Ce nouveau facteur conflictuel ne peut que compliquer encore plus la tâche du cabinet Mikati qui se débat déjà dans les dossiers épineux de l’électricité et du financement du Tribunal spécial pour le Liban. Pour l’heure, la « bombe Raï » occulte quelque peu, certes, ces deux dossiers, mais aussi bien le débat sur le développement du réseau électrique que la question de l’engagement du Liban à assurer sa part dans le financement du tribunal international restent malgré tout au centre de la polémique locale. Sans compter les discussions qui pointent à l’horizon au sujet de la nouvelle loi électorale.
Dans un tel contexte de crise nationale profonde, le patriarche maronite aurait pu, aurait dû, jouer le rôle de rassembleur pour tenter de rétablir les ponts, au moins entre les pôles chrétiens, pour plancher sur les grands problèmes qui se posent à la collectivité chrétienne. En se positionnant comme il l’a fait en France, Mgr Raï devient, lui, un nouveau problème au lieu d’être un acteur efficace dans la recherche de dénominateurs communs entre les composantes du tissu social, libanais et chrétien.
Un patriarche a la tete d'une communaute maronite qui a remise ses armes a l'etat libanais se permet de cautionner l'armement de la communaute chiite. Mais ce monsieur est il tombe sur la tete? Sommes nous des miserable dhimmis pour confier notre defense a la communaute chiite? NON NON et NON ma communaute est integre et prospere aux etats-unis, en france, au canada ou la majorite des maronites font parti integrante de ces societes. Nous sommes une communaute historiquement ouverte sur le monde, ouverte sur l'occident et notre patriarche veut nous mettre dans un axe ennemi du monde entier! ennemi de la france, ennemi de l'amerique, ennemi de l'occident en general. A quand votre cri "mort a l'amerique, mort a israel" tant qu'on y est?
09 h 27, le 11 septembre 2011