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Culture - Perspective

Quid de la musique au Liban après l’ère Walid Gholmieh?

Le roi est mort, vive le roi. Décédé en juin dernier à 73 ans, maestro Walid Gholmieh a laissé un vide immense après avoir accompli un travail titanesque auprès de trois institutions musicales nationales dont il était aussi l’âme et le moteur : le Conservatoire national supérieur de musique, l’Orchestre philharmonique libanais et l’Ensemble de l’orchestre arabe. Trois institutions aujourd’hui en quête de direction. Pas de guerre de succession au vrai sens du terme car le « triumvirat » en une seule personne n’aura pas lieu faute de remplaçant de taille. Mais une fragmentation du poste pour continuer le chemin déjà tracé.

La saison 2011-2012 sera tout aussi riche que celle de l’année dernière pour les concerts de l’Orchestre philharmonique libanais, assurent les responsables.

Pour élucider la situation, avant la reprise de la rentrée, rencontre avec Hanna el-Amil, président du CNSM par intérim ainsi, qu’une petite discussion à bâtons rompus avec quelques musiciens concernés par le futur des trois institutions citées.
Dans la grande salle du CNSM à Sin el-Fil où siégeait Walid Gholmieh, Hanna el-Amil, haut fonctionnaire administrateur, occupe momentanément le bureau vacant. Que les parents d’élèves se tranquillisent: le CNSM fonctionne en toute régularité et les mordus de solfège grouillent dans les escaliers et les corridors. Jusqu’à présent, plus de 4800 élèves sont dûment inscrits dans tous les établissements sur tout le territoire libanais. Et Hanna el-Amil d’enchaîner: «Et même nous voulons faciliter, moderniser et améliorer les modalités d’inscription et de programmation grâce à l’Internet.» Ainsi, des horaires aux détails des cours en passant par l’obtention des notes, les élèves pourront être renseignés par un simple clic de souris. Cela pour le côté pédagogique. Ensuite, pour avoir une tête au haut de la hiérarchie du CNSM, nulle personne n’est encore pressentie et on attend incessamment la désignation d’une personne par le Conseil des ministres, sur proposition du ministre de la Culture. Pour ce qui est des concerts de l’Orchestre philharmonique libanais, rien n’a changé et la saison pour 2011-2012 sera tout aussi riche que celle de l’année dernière. Un programme des manifestations, établi par feu Gholmieh, est toujours de rigueur et d’actualité. Cela débute le vendredi 30 septembre avec maestro Czepiel et se termine le vendredi 15 juin. Quant aux concerts prévus pour être dirigés par feu Gholmieh, ils sont reportés, pour être sous la houlette de quatre musiciens de l’institution qui se sont partagé les partitions. À peu près vingt-cinq concerts sont par conséquent à l’affiche avec même des chefs d’orchestre étrangers invités pour des performances de qualité. Avec une volonté de jouer davantage des œuvres de compositeurs libanais, sur conseils d’un comité qui s’entend en la matière, bien entendu. Quant à la désignation du chef de l’OPL, le choix n’est pas encore fait. On pense à une direction bicéphale avec chef d’orchestre et directeur artistique. Cela aura lieu quand le CNSM aura un nouveau directeur; il pourra ainsi désigner les nouveaux responsables. Il est évident aussi qu’on maintiendra les soirées de musique de chambre, les mardis soirs, qui ont drainé et fidélisé tout un public.
Par ailleurs, l’Ensemble de l’orchestre arabe est toujours en activité et il est actuellement sous une direction bipolaire placée sous l’égide d’Antoine Farah et d’André Hajj. Et même former une troisième personne, le cas échéant, pour partager la relève et élargir la direction, n’est pas à exclure. Là aussi, les répétitions vont déjà bon train et la saison 2011-2012, fournie avec plus de 18 manifestations, ouvre ses portes aux adeptes de la musique orientale, le jeudi 22 septembre à l’amphithéâtre Aboukhater, et se termine le jeudi 28 juin. Voilà pour les grandes lignes de la politique du Conservatoire national supérieur de musique, de l’Orchestre philharmonique libanais et de l’Ensemble de l’orchestre arabe; «et nous tenons à préciser que nous voulons absolument œuvrer pour le meilleur de ces trois institutions tout en continuant à parfaire ce que maestro Gholmieh a déjà tracé...»
Pour élucider la situation, avant la reprise de la rentrée, rencontre avec Hanna el-Amil, président du CNSM par intérim ainsi, qu’une petite discussion à bâtons rompus avec quelques musiciens concernés par le futur des trois institutions citées.Dans la grande salle du CNSM à Sin el-Fil où siégeait Walid Gholmieh, Hanna el-Amil, haut fonctionnaire administrateur, occupe...

commentaires (2)

K. Chémali (ci-dessus) a raison. Toute la vie culturelle et artistique s'en ressentirait et contraindrait aussi les festivals qui n'ont plus d'international que le nom à plus de rigueur dans la programmation et plus d'exigence artistique.

Saury Jacques

12 h 58, le 08 septembre 2011

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Commentaires (2)

  • K. Chémali (ci-dessus) a raison. Toute la vie culturelle et artistique s'en ressentirait et contraindrait aussi les festivals qui n'ont plus d'international que le nom à plus de rigueur dans la programmation et plus d'exigence artistique.

    Saury Jacques

    12 h 58, le 08 septembre 2011

  • Si le Liban valorisait vraiment la musique, ou réalisait simplement son importance à forger l'esprit d'un peuple, un budget conséquent serait alloué à l'orchestre national et au conservatoire national et une recherche INTERNATIONALE lancée pour trouver un chef et un directeur capables de relever le niveau musical au-dessus de la médiocrité ambiante actuelle. Car malgré le travail remarquable de Mr. Gholmieh, Dieu ait son âme, notre pays restait malheureusement à un niveau très amateur en musique classique, bien en deçà de ce qui serait considéré comme acceptable dans les pays développés. Comment peut-on s'attribuer des noms pompeux comme "orchestre philharmonique" ou "CNSM" alors qu'il n'y a encore ni philharmonie, ni salle de concert digne de ce nom, ni même un seul bâtiment correct pour abriter le conservatoire? Sans parler de la qualité de l'enseignement et des élèves. Le ridicule tue, dit-on, mais au Liban on en a pas peur! Monsieur le Ministre de la Culture et mesdames et messieurs les décideurs des budgets, une occasion en or vous est présentée aujourd'hui pour changer cette donne et nous doter enfin d'une institution musicale qui ferait honneur à notre pays! Nous en avons grandement besoin, pour notre rayonnement intérieur et extérieur. Ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité! Nos voisins du sud l'ont compris, eux, il y a belle lurette...Nous espérons contre toute espérance, que vous saurez cette fois-ci prendre les bonnes décisions.

    Kamal Chémali

    23 h 36, le 07 septembre 2011

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