Rechercher
Rechercher

Liban - Texto

Le grand chambardement

Qu’est-ce que cela peut faire du bien.
Certes, et sur de nombreux plans, le chemin est encore long. Et laborieux. Mais, il convient de garder quand même à l’esprit le chemin parcouru et le nombre d’embûches monumentales déjà franchies.
D’abord, le 14 Mars, désormais cantonné à l’opposition, est affranchi de l’inévitable langue de bois qu’il convient d’adopter dès qu’un courant politique accède au pouvoir dans ce pays. Ce qui, en soi, est une avancée non négligeable.
Ensuite, le branle-bas de combat par-delà la frontière est aidant, les tenants du pouvoir ne savent plus très bien jusqu’où s’étend leur marge de manœuvre et risquent, à tout moment, de payer le prix fort, pour s’être montrés plus royalistes que le roi dans leur apologie du régime syrien, et alors que ce dernier s’entête à s’acharner contre son propre peuple.
Enfin, dernier élément d’une trilogie digne d’une quasi-dream team, le secret judiciaire a été levé d’une grande partie de l’acte d’accusation émis par le tribunal spécial pour le Liban.
Ce qui veut dire qu’inexorablement, l’étau se resserre autour des assassins et de tous ceux qui n’imaginaient même pas dans leurs rêves les plus fous que le monde arabe serait un arrêt obligatoire pour la reddition des comptes. Qui aurait en effet un jour imaginé un Hosni Moubarak alité comparaître derrière les barreaux du box des accusés, dans une cour pénale de la banlieue du Caire ?
Et dans la même logique, qui aurait un jour cru qu’un assassinat politique au Liban attirerait l’attention de la justice internationale ? Très peu d’observateurs auraient osé l’espérer, sachant qu’en pleine gloire, Bachir Gemayel a été assassiné et ce crime n’a suscité que l’indignation des Libanais. Bien après, un autre président – tout juste en exercice – René Moawad, a subi le même sort, sans que cela ne fasse sourciller la communauté internationale.
Il aura fallu que quelqu’un s’en prenne à celui qui n’était plus en 2005 qu’un ancien Premier ministre, pour mettre la justice internationale en branle. Parce que le monde a changé et la donne, au Moyen-Orient, avec. Et pas seulement à cause du carnet d’adresses internationales rempli à craquer de feu Rafic Hariri.
À n’en plus douter, la région et le Liban avec, vit une période charnière de grand chambardement. Après la Tunisie, l’Égypte, c’est au tour de la Syrie de prendre le chemin du printemps arabe. Un printemps, faut-il le rappeler, dont les bases ont été jetées à Beyrouth le 14 février, puis le 14 mars 2005. Et dont les fruits commencent seulement, depuis hier, à germer.
Qu’est-ce que cela peut faire du bien.Certes, et sur de nombreux plans, le chemin est encore long. Et laborieux. Mais, il convient de garder quand même à l’esprit le chemin parcouru et le nombre d’embûches monumentales déjà franchies.D’abord, le 14 Mars, désormais cantonné à l’opposition, est affranchi de l’inévitable langue de bois qu’il convient d’adopter dès qu’un...
commentaires (1)

Donc le TSL va s'intéresser à deux autres assassinats ou tentatives d'assassinats, mais seulement dans la mesure où ils sont liés au seul qui mérite en soi-même investigation: celui du 14 février 2005. Je veux la chute du régime syrien mais je ne soutiendrai jamais un tel tribunal pour qui les dizaines de milliers de civils libanais morts sous les bombardements du régime de Hafez el Assad comptent moins qu'un seul homme.

Philippe MAROUN

13 h 39, le 20 août 2011

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Donc le TSL va s'intéresser à deux autres assassinats ou tentatives d'assassinats, mais seulement dans la mesure où ils sont liés au seul qui mérite en soi-même investigation: celui du 14 février 2005. Je veux la chute du régime syrien mais je ne soutiendrai jamais un tel tribunal pour qui les dizaines de milliers de civils libanais morts sous les bombardements du régime de Hafez el Assad comptent moins qu'un seul homme.

    Philippe MAROUN

    13 h 39, le 20 août 2011

Retour en haut