Assises de l’opposition à Zghorta ; les protecteurs des accusés « deviendront des complices », selon Fatfat

Composée des députés Ahmad Fatfat, Samir Jisr, Hadi Hobeiche, Ammar Houri ainsi que du secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, et du coordinateur de ce courant pour la région, Tarek Ajaj, une délégation du courant du Futur a effectué hier une tournée dans le caza de Zghorta, qu’elle a entamée par une visite au cimetière où repose le président assassiné, René Mowad, en l’église Notre-Dame de Zghorta. Elle a été accueillie à son arrivée par le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Mowad, l’ancien député Jawad Boulos, l’avocat Youssef Doueihy et un responsable des Forces libanaises, Mario Beayni, aux côtés d’habitants de la région.
Un accueil populaire chaleureux a été réservé à la délégation à son arrivée à Ehden, à la résidence du président Moawad, où une réunion politique s’est tenue. S’exprimant devant ses hôtes, le chef du Mouvement de l’indépendance a affirmé que « la relation avec le courant du Futur est plus profonde qu’une simple alliance entre forces politiques, parce qu’elle est fondée sur des liens de sang et de martyre pour la défense d’une même cause ».
Prenant à son tour la parole, M. Fatfat a souligné que « les assises de Zghorta consacrent la coopération politique établie au sein de l’ensemble des forces du 14 Mars au Liban, sur base des slogans qu’elles défendent, à savoir la préservation de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance du Liban ». Selon lui, celles-ci ont été « davantage mises en relief avec la publication de l’acte d’accusation (dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri), fondé sur des preuves scientifiques et non pas sur des propos et des analyses politiques ».
Qualifiant de « regrettables » les propos tenus dans les rangs du 8 Mars, consécutivement au discours, mercredi, de l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, qui a dissocié les quatre accusés et le Hezbollah, M. Fatfat a réagi violemment au discours télévisé du leader de ce parti qu’il a accusé d’« édifier des murs de haine et de rancune entre les Libanais ». « Au lieu de livrer les quatre accusés au Tribunal spécial pour le Liban, il les a désignés comme étant de nobles résistants. Il est en train d’agir comme il avait réagi dans le passé lorsqu’il avait éliminé la résistance nationale pour en faire une résistance sectaire et communautaire, lorsqu’il avait dirigé ses armes qu’il prétendait pointer contre Israël, contre les forces démocratiques libanaises et lorsqu’il avait occupé Beyrouth, sous des prétextes politiques, afin de se soulever contre des décisions gouvernementales qui ne lui convenaient pas », a fulminé le député, estimant que « cette rancune ne peut êtré réglée qu’à travers une consécration de la justice au Liban ».
« La vérité a éclaté au grand jour aujourd’hui. Reste la justice », a-t-il poursuivi avant de reprendre à son compte les propos de M. Hariri, soulignant la nécessité que la procédure judiciaire suive son cours et mettant en garde contre une protection des accusés « qui fera de leurs protecteurs des complices ».
Au terme de la réunion, un iftar a été donné en l’honneur de la délégation, en présence de l’ancienne ministre, Nayla Moawad, de l’ancien député, César Moawad, du secrétaire général des Forces libanaises, le brigadier Wehbé Katicha, et secrétaire général des Kataëb, Michel Khoury.
Dans l’allocution qu’il a prononcée pour l’occasion, M. Hariri s’est arrêté sur le discours de l’ancien Premier ministre, mercredi, mettant en relief la volonté du courant du Futur de « surmonter sa douleur et de tendre la main à la partie adverse afin de parvenir à une réconciliation nationale authentique, protégeant le Liban et renforçant le concept de l’État ».