Mais ce doux sentiment de précaire sécurité, de temporaire autosatisfaction ne devrait pas occulter les responsabilités que se doivent d’assumer les citoyens d’une part, et les dirigeants de ce pays d’autre part, lorsqu’il est question de la situation qui prévaut en Syrie.
D’ailleurs, qualifier ce qui s’y déroule de simple « situation » est intrinsèquement réducteur, voire irresponsable. C’est un drame, un massacre.
Néanmoins, dans les méandres souvent nauséabonds de la politique, les amalgames sont rapides et faciles à faire. Défendre les droits de l’homme les plus élémentaires revient aujourd’hui, en 2011, à être le porte-voix d’obscurs groupuscules terroristes qui ne cherchent qu’à renverser le pouvoir.
Telle est, du moins, la version officielle damascène qui trouve écho dans les milieux officiels beyrouthins.
Dans son ouvrage intitulé Les Identités meurtrières, Amin Maalouf rappelle à qui veut bien l’entendre que les amalgames, les généralisations sont, bien que commodes et faciles, très peu en accord avec la réalité.
Or, la réalité aujourd’hui en Syrie, c’est celle-ci : un mépris total de la vie humaine. Ce n’est même pas la peine d’invoquer la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce qui s’y passe le démontre bien, comme l’a d’ailleurs si bien dit – une fois n’est pas coutume, là aussi... – le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Le président syrien Bachar el-Assad a perdu toute humanité. Mais ce n’est pas lui seul, en tant que personne, qui est à blâmer. C’est tout le système sur lequel est fondé ce régime, un système fondé et qui n’a survécu que grâce à la délation et la terreur.
Se faire complice du massacre est bien pire que de le perpétrer. Aujourd’hui, les Libanais de tous bords, citoyens et dirigeants, ont enfin – après trente ans de tutelle syrienne – la liberté d’expression et la marge de manœuvre nécessaires pour se tenir aux côtés d’un peuple qui souffre. Ne pas attendre qu’il soit trop tard serait également une bonne idée.
Comme disait Antoine Sabbagha, on ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arriere. Le peuple Syrien dans sa majorite ecrasante depuis 1975 a bien profite du pres ou du loin de la situation que le peuple Libanais a subit depuis. Du cote economie, la livre Libanaise valait deux fois et demi une livre syrienne. Les Syriens ont assiste pendant 35 ans en regardant le malheur du peuple Libanais , en voyant le Pere Assad et le Fils et ceux qui les entourent, humilie la majorite du peuple Libanais , massacrer, voler, assassiner, sans bouger le petit doigt, tout ca par jalousie ou par faiblesse et ignorance. Ils ne savaient pas que ce monstre qui l'ont laisse faire va un jour se retourner contre eux. Et voila ce qui a ete fait aujourd'hui.
07 h 55, le 11 août 2011