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Couverture spéciale de la révolte en Libye

Kadhafi à l’Occident : J’ai avec moi cinq millions de Libyens prêts au martyre

Le groupe de contact reconnaît le CNT et prévient le régime que les opérations militaires ne cesseront pas pendant le ramadan.

Les pays de l’OTAN et les puissances arabes membres du groupe de contact sur la Libye, réunis à Istanbul, ont reconnu hier le Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés comme seule instance représentative du peuple libyen. Les puissances occidentales ont parallèlement annoncé qu’elles allaient accroître la pression militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi et prévenu qu’il n’y aurait pas de pause pendant le ramadan, qui commence cette année le 1er août.
La reconnaissance des insurgés de Benghazi comme « autorité gouvernante légitime en Libye » est d’importance : elle pourrait conduire au déblocage de milliards de dollars d’avoirs libyens actuellement gelés (plus de 34 milliards de dollars sont gelés aux États-Unis). Une vingtaine de pays, dont la France, la Grande-Bretagne et l’Italie, considéraient déjà le CNT comme unique représentant du peuple libyen. « Jusqu’à la mise en place d’un cabinet de transition, les États-Unis reconnaîtront le CNT en tant qu’autorité gouvernementale légitime en Libye, et nous traiterons avec lui sur cette base », a annoncé la secrétaire américaine d’État Hillary Clinton.
Mouammar Kadhafi a rapidement dénoncé cette initiative des pays du « groupe de contact ». « Reconnaissez un million de fois le soi-disant Conseil national de transition, cela n’a aucune portée pour le peuple libyen qui va piétiner vos décisions », a déclaré M. Kadhafi dans un message relayé par haut-parleurs à des milliers de ses partisans rassemblés à Zliten, une ville visée par les rebelles à 150 km à l’est de Tripoli. « Personne ne peut représenter le peuple libyen, même pas Kadhafi. Le peuple va donc piétiner vos décisions et vous dire “zut” », a poursuivi le colonel Kadhafi dans son quatrième message à ses partisans depuis le 1er juillet.
Le dirigeant libyen a par ailleurs de nouveau défié l’OTAN qui bombarde ses forces depuis mars en lui donnant « une dernière chance ». « J’ai avec moi cinq millions de Libyens prêts au martyre. Je ne leur ai pas encore donné le feu vert pour marcher sur vous, je vous donne une dernière chance de cesser vos opérations et je demande aux traîtres de Benghazi (fief de la rébellion dans l’Est) de se rendre ou de se sauver du pays », a-t-il affirmé.

L’après-Kadhafi
Quatre mois après les premières frappes alliées sur les structures de l’armée régulière libyenne, des informations circulent selon lesquelles le dirigeant libyen pourrait accepter de se retirer en échange de garanties. Si un tel scénario se concrétisait, resterait à trancher la question de l’avenir personnel de Mouammar Kadhafi, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Cet aspect de la question libyenne va être confié à une équipe dirigée par l’émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, le Jordanien Abdoul Elah al- Khatib. « Ils décideront non pas si Kadhafi doit quitter le pouvoir, mais comment et quand », a précisé le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini.
La réunion d’Istanbul a par ailleurs abordé l’après-Kadhafi : « La formation d’un gouvernement provisoire devra être rapidement suivie de la convocation d’un Congrès national formé de représentants de toutes les branches de la Libye. »
Sur le terrain, les insurgés tiennent toujours la localité d’al-Kaoualich, à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli, et visent désormais Gariane, verrou sur la principale route menant jusqu’à la capitale. L’idée de combattre pendant le ramadan ne refroidit pas leurs ardeurs. « Le prophète Mahomet a mené de grandes batailles pendant le ramadan à La Mecque, aucun facteur religieux ne nous dissuadera donc de lutter pour notre liberté », a déclaré Mahmoud Chammam, un des porte-parole du CNT présents à Istanbul.
(Source : agences)
Les pays de l’OTAN et les puissances arabes membres du groupe de contact sur la Libye, réunis à Istanbul, ont reconnu hier le Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés comme seule instance représentative du peuple libyen. Les puissances occidentales ont parallèlement annoncé qu’elles allaient accroître la pression militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi...