Sehnaoui promet de « chambouler le paysage Internet » d’ici à trois semaines

Le fonds Berytech a annoncé hier, dans le cadre d’une conférence de presse parrainée par le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, le lancement d’une nouvelle vague d’investissements dans trois startups technologiques créées par de jeunes entrepreneurs.
La conférence a eu lieu en présence de nombreux cadres d’entreprise du secteur privé ainsi que de plusieurs entrepreneurs des pépinières d’entreprise Berytech.
À cette occasion, M. Sehnaoui a déploré l’existence de failles infrastructurelles, notamment celles propres au secteur de l’Internet, promettant qu’il allait s’atteler au règlement de ce problème en présentant notamment au Conseil des ministres d’ici deux à trois semaines un projet visant à réduire le tarif des services Internet offerts sur le marché.
M. Sehnaoui a par ailleurs, souligné que le Liban était capable de remporter sa « bataille économique » avec Israël dans le secteur des télécoms et des technologies de l’information grâce à la qualité des entreprises au sein de ce secteur. « Le Liban doit sortir du cercle vicieux dans lequel il est plongé, qui se résume à exporter du capital humain et importer des biens et services », a-t-il ajouté.
De son côté, le président de Berytech, Nicolas Chammas, a déploré l’état pitoyable d’Internet au Liban, notamment en termes de vitesse de connexion, critiquant les cabinets qui se sont succédé depuis 2006 pour leurs promesses non tenues en termes d’amélioration de l’infrastructure. « Aujourd’hui, avec la disponibilité du câble Imewe, le problème doit être résolu », a-t-il toutefois nuancé.

Plus d’un million de dollars d’investissements
M. Chammas a par ailleurs souligné que les trois nouveaux investissements de Berytech portent à neuf le nombre de placements effectués par le fonds depuis 2009. « Berytech apportera l’expertise et le savoir-faire de son équipe et de son réseau de partenaires aux entrepreneurs pour les accompagner dans le processus de développement de leurs entreprises », a-t-il expliqué.
Il a en outre indiqué que le montant de l’investissement dans les trois startups (Butterfly, YallaPlay et Wext) s’élevait à 1 050 000 dollars.
« Il y a quelques mois, Berytech avait investi dans une startup nommée Dermandar, qui offrait sur le marché un logiciel permettant d’assembler instantanément en mode panoramique des photos prises à l’aide d’un iPhone (...) Aujourd’hui, l’application de cette compagnie est classée parmi les meilleures applications photo sur le iTunes Store d’Apple – le nombre de téléchargements ayant dépassé le million », s’est-il félicité.

Les trois startups financées par Berytech
Au cours de la conférence, les trois startups nouvellement financées par Berytech ont présenté leurs projets. D’abord, Paul Chucrallah a présenté YallaPlay – fondateur du site populaire tarneeb.com – qui a atteint plus de trois millions de visiteurs et plus de 100 000 utilisateurs enregistrés. Les jeux de YallaPlay incluent une intégration aux réseaux sociaux et sont en format 3D.
De son côté, Rami Hajjar a présenté la compagnie Wext, qui est une application basée sur Internet et messagerie mobile, semblable à WhatsApp et le service Blackberry BBM. M. Hajjar a toutefois souligné que Wext présentait l’avantage de pouvoir fonctionner sur n’importe quel SmartPhone ou téléphone mobile normal, et cela avec n’importe quel type de connexion Internet (WAP, GPRS, WiFi...).
« Wext permet également à l’utilisateur d’envoyer et recevoir des fichiers audio et vidéo », a-t-il souligné.
Enfin, le projet de la compagnie Butterfleye a été présenté par Hind Hobeika ; celui-ci porte sur une technologie de pointe – toujours en attente de brevet – permettant de mesurer la fréquence cardiaque par le biais de lunettes de natation.
Rappelons enfin que la pépinière d’entreprises Berytech se charge de soutenir et d’héberger des start-ups et PME au sein de son siège.
En complément, le fonds Berytech, d’un montant de plus de 6 millions de dollars, sert à financer de jeunes compagnies spécialisées dans les nouvelles technologies. Le fonds investit de 100 000 à 1,2 millions de dollars par entreprise.
Ces différents investissements s’inscrivent dans la continuité de la politique de Berytech, qui avait notamment injecté 1,2 million de dollars en novembre dernier dans la compagnie ElementN, spécialisée dans les solutions de gestion électronique Web et mobile.