Certes, le pire a été évité de justesse hier à Jdeideh. Mais ne sommes-nous pas en droit de nous demander que sont donc allés faire les partisans du régime syrien en plein cœur du Metn ? Brandissant des banderoles et des images du président Bachar el-Assad, de Hassan Nasrallah et de Michel Aoun, des dizaines de partisans du Hezbollah, du parti Baas prosyrien et du Parti syrien national social (PSNS) ainsi que des travailleurs syriens ont observé un sit-in sous les yeux effarés des habitants de la région qui n’en revenaient pas. « Je passais par hasard par Roueissate, confie une femme originaire de la région, quand, soudain, je vois un rassemblement de jeunes portant des portraits du présisdent Assad et un long drapeau syrien, et scandant à tue-tête “Vive Bachar, ma 3enna gheir khayar” (Vive Bachar, nous n’avons pas d’autre choix que lui). Ils tentaient de se frayer un chemin pour se diriger vers la place centrale de Jdeideh, mais les forces de sécurité présentes en masse dans le périmètre les en ont empêchés. Le spectacle était effrayant et ne nous ressemble pas. Je me suis approchée de l’un des membres de la sécurité pour lui demander comment le ministère de l’Intérieur a accepté de donner un permis à ces manifestants, je n’ai pas reçu de réponse. J’ai rebroussé chemin en pestant contre ce pays. »
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Ibrahim Kanaan, député du Metn du bloc de la Réforme et du changement, a assuré que « la provocation et l’exploitation sont nuisibles ». « Le Metn s’est toujours caractérisé par sa pluralité au niveau politique, dit-il. En tant que député de cette région, je considère que tout le monde à le droit d’exprimer ses opinions à condition de le faire dans le cadre de la loi. Nous sommes dans un pays libre, démocratique, je ne comprends donc pas tout ce tollé général. Seul l’État a le droit de décider ce qui est faisable ou pas, ce qui jure avec la loi ou pas. La surenchère gratuite ne conduit nulle part. Le Metn comprend des courants politiques de diverses allégeances, laissons tout le monde s’exprimer librement dans les limites de ses droits. » Il a toutefoiss précisé que ce n’est pas le « bon timing » pour faire ce genre de manifestations, « la situation étant très tendue ».
Serge Dagher, président du comité des médias au sein des Kataëb, a déclaré : « Avec tout le respect que nous devons au Hezbollah, aux prosyriens et aux aounistes, il est certain que ce qui s’est passé hier à Jdeideh n’est pas sain et est en contradiction avec l’ambiance générale qui y prévaut. Ce sit-in de soutien au régime syrien est une simple provocation dans une région où la plupart des citoyens préfèrent ne pas s’immiscer dans les affaires internes de la Syrie. Les passions sont exacerbées actuellement, c’est pourquoi il est préférable d’éviter les attitudes qui peuvent mener le pays vers l’inconnu. Nous considérons que l’essentiel est de préserver la paix civile et que de tels agissements ne versent pas dans ce sens. » Et de conclure avec véhémence : « Le Hezbollah ne peut plus continuer à imposer son point du vue là où il le désire. »
C'est trop tard pour le CPL. Je vois que Ibrahim Canaan, André Jabbour et les autres, sauf peut-être Mario Aoun, sont incapables de mesurer l'ampleur de leur défaillance. La rue chrétienne en a marre de Hezbola partout où qu'ils soient! Dites adieu aux élections de 2013 vous et votre hezb hors-la-loi.
18 h 33, le 31 juillet 2011