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Liban - Rencontre

Ankara et Téhéran doivent œuvrer pour empêcher une guerre sunnito-chiite, selon un cadre du parti turc AK au pouvoir

Une délégation de jeunes responsables du parti AK, celui du Premier ministre turc, a visité le Liban afin d’y rencontrer des autorités de tous bords et de consolider les relations bilatérales. « L’Orient-Le Jour » les a rencontrés.
Dans un Moyen-Orient en plein bouleversement, la Turquie, puissance émergeante, joue un rôle de plus en plus prépondérant, soutenue pour ce faire par un Occident qui a besoin de faire contrepoids à la puissance iranienne. Comment l’AK, le parti au pouvoir, voit-il les développements régionaux et notamment en Syrie ? « La population réclame avec ardeur davantage de liberté et le droit de demander des comptes à ses dirigeants, répond Can Acun, l’un des responsables au sein de l’AK. Aux yeux de notre parti, il est primordial de donner la voix au printemps arabe et de laisser ces populations opprimées pendant de si longues années s’exprimer librement. Nous encourageons la démocratisation de cette partie du monde, d’autant plus que nous la vivons dans notre pays et pouvons donc constituer un exemple dans ce sens. »
Les mesures d’apaisement prises par Bachar el-Assad peuvent-elles encore sauver son régime ? Can Acun préfère ne pas se prononcer sur ce point, « mais, dit-il, il est évident que les manifestants ne se laissent pas impressionner, ni par les répressions ni par les exactions commises à leur encontre. D’autre part, si dans un premier temps le régime s’est montré inflexible face aux demandes légitimes de la population, il semble que certaines concessions vont dans le bon sens ». Quant à la question des Syriens qui se sont réfugiés en Turquie en attendant que les choses se décantent dans leur pays, toujours selon Can Acun, ils ont été non seulement bien reçus, mais tout a été mis en œuvre pur faciliter leurs conditions de vie. « Le pays s’est mobilisé pour mettre en place une chaîne de solidarité sous le slogan “partagez vos jouets avec vos frères”, je ne vous dis pas combien cette campagne a porté ses fruits. »
Le rôle d’Ankara devient de plus en plus prépondérant dans la région, pour plusieurs raisons dont la principale est que le pays est désormais sur la bonne voie, selon le partisan de l’AK. Et ce sur plusieurs plans, aussi bien politique qu’économique. « Dans un premier temps, la Turquie a donné la priorité à ses alliés occidentaux, mais actuellement, vu les difficultés par lesquelles passent les pays arabes, nous avons voulu être à leurs côtés indique Can Acun. Ce qui nous lie à ces pays est une même culture, une même histoire, des relations économiques étroites... » Comment peut-on qualifier les relations entre la Turquie et l’Iran à l’heure actuelle ? D’après notre interlocuteur, depuis le XVIe siècle celles-ci sont stables. Toutefois, Ankara a des réserves en ce qui concerne le dossier nucléaire de Téhéran qui suscite « des appréhensions légitimes » chez les responsables. Cela ne signifie pas pour autant que la Turquie encourage les sanctions imposées contre l’Iran, elle considère que le dialogue constitue la meilleure voie pour arriver à une solution qui convient à tous. D’autre part, insiste le jeune responsable du parti au pouvoir, « le rôle majeur que nos deux pays peuvent et doivent jouer, c’est d’éviter par tous les moyens qu’une guerre intercommunautaire n’éclate entre chiites et sunnites. En fin de compte, la Turquie considère qu’un Moyen-Orient en paix, des pays stables, une économie en voie de développement, une société en progrès sont susceptibles de constituer les piliers majeurs de la région ».
Pour ce faire, la Turquie est-elle prête à être le médiateur entre la Syrie et peut-être d’autres pays de la région et Israel pour des pourparlers indirects de paix ? « Ankara, dit-il, a accepté l’existence de l’État israélien, mais depuis l’affaire du navire de la liberté – les Israéliens avaient tiré sur ce navire turc qui avait défié l’embargo imposé sur Gaza pour assurer des aides humanitaires aux Palestiniens – nous attendons des excuses et des compensations qui ne viennent pas. Une fois ce litige réglé, nous serons en effet prêts à faire le nécessaire pour rapprocher les points de vue. »
Dans un Moyen-Orient en plein bouleversement, la Turquie, puissance émergeante, joue un rôle de plus en plus prépondérant, soutenue pour ce faire par un Occident qui a besoin de faire contrepoids à la puissance iranienne. Comment l’AK, le parti au pouvoir, voit-il les développements régionaux et notamment en Syrie ? « La population réclame avec ardeur davantage de liberté et le droit...

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