Le comité de rédaction de la déclaration ministérielle aurait pu aller bronzer tranquillement et le texte être torché en moins de temps qu’il ne faut au parti de Dieu pour envahir Beyrouth.
En réalité, le débat de ces trois jours a uniquement porté sur le Hezbollah : sa nature, sa culture, ses objectifs et son programme de politique générale, ses desseins encore moins avouables, son comportement éminemment milicien, sa volonté délibérée et affichée de s’imposer en substitut de l’État, de jeter le Liban dans les marges voyoutes de la communauté internationale, son mépris abyssal des concepts les plus basiques (souveraineté, indépendance, démocratie, libertés, etc.) et son chantage mortifère : stabilité et sécurité vs justice et vérité.
Un débat uniquement sur le Hezbollah et, naturellement, sur son prête-nom, son enseigne honorable : Nagib Mikati. Un ricochet impitoyable et particulièrement douloureux pour celui qui se voit en Rafic Hariri septentrional et que ses coreligionnaires et collègues députés ont presque totalement dénudé, politiquement et communautairement.
Rarement les attaques auront été aussi frontales. Aussi décomplexées : être catapulté dans l’opposition sans que cela ne soit dû au verdict des urnes libère visiblement follement. Aussi millimétriques et métalliques. Après Samir Jisr, Mohammad Kabbani, Nabil de Freige et le volcan Marwan Hamadé, mardi, après Samer Saadé, Nadim Gemayel et l’impressionnant Nohad Machnouk, mercredi, c’était hier au tour de Bahia Hariri (son mépris était impérial : Ce gouvernement n’est pas venu chercher la confiance...), d’un Boutros Harb et d’un Georges Adwan implacables, d’un Samy Gemayel étonnant de maîtrise et de maturité, et, cerise sur le gâteau, d’un Fouad Siniora magistral en homme d’État impitoyable.
Une commedia dell’arte méditerranéenne à souhait (pugilats évités de justesse, mafiosismes en tout genre, vulgarité immanente, etc.) à l’issue de laquelle le Hezbollah (son arrogance, sa conviction d’être au-dessus de toute loi, ses certitudes d’airain et son arsenal le protègent) et, surtout, Nagib Mikati ont laissé des plumes. Les députés du parti chiite ont souvent perdu leurs nerfs entre énièmes et lassantes accusations de traîtrise et de fitna, et le Premier ministre, absolument lost in translation et quasiment ivre de colère contenue, n’arrivait plus à maîtriser d’ahurissants (parce que totalement inédits) problèmes d’élocution.
Les députés du 14 Mars se sont certes privés d’un incomparable plaisir énonciatif : asséner un par un un no thika hyperconstitutionnel qui aurait continué de hanter le gouvernement et son chef pendant d’interminables nuits, mais ils ont préféré l’image : en quittant l’hémicycle avant qu’un Nabih Berry extraterrestre n’appelle au vote, ils ont offert aux téléspectateurs celle d’un Parlement libanais transformé en Conseil du peuple (syrien par exemple), temple du parti unique, de la pensée unique et du vote unique.
L’Union européenne n’a pas tardé à réagir : Catherine Ashton s’inquiète déjà des intentions de ce gouvernement.
Boutros Harb a raison : Nagib Mikati a réellement du souci à se faire.
M Chebaklo (alias Alex Hage) Si tu ne veux pas me croire je ne vois pas pourquoi tu me pose des questions. Tu as bien lu le nom des personnes que je cite comme appartenant au camp que je soutiens et je ne pense pas qu'une traduction soit nécessaire. Et puis c'est vrai que le Baas et le PNSS soutien ce camp. Quand au camp que tu soutien, il est dirigé par une personne qui a la nationalité saoudienne. L'AS, un pays où on a autant de considération pour les femmes que pour les chameaux et où nous autres chrétiens sommes considérés comme mécréants. Alors franchement bienvenu au PNSS et au Baas et à tout parti qui souhaite soutenir le gouvernement. Ne t'inquiète pas pour M Makhoul avec qui j'échange depuis plusieurs années. Même si on est rarement d'accord je n'en respecte pas moins ces opinions, le reste n'est que rhétorique. On est en démocratie et s'il avait besoin d'un avocat ce n'est certainement pas toi qu'il aurait fait appel. Et enfin Alex ôte cette fausse barbe elle te ridiculise autant que tes écrits. Roy ALLAM
10 h 46, le 09 juillet 2011