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Hanoi et Bagdad...

Finie la politique de l'autruche, terminés les faux-fuyants, balayée l'hypocrisie générale, celle qui, systématiquement, renvoyait aux calendes grecques l'heure de vérité, celle de toutes les vérités.
Les dés ne sont plus pipés et c'est à découvert que les pions sont avancés, que l'objectif final est glorieusement affiché : un échec et mat, un knock-out dont il serait impossible de se relever.
La confrontation a été voulue par le Hezbollah, elle a été fertilisée, abreuvée par le Courant patriotique libre, planifiée, scénarisée par le tandem syro-iranien.
Pressions musclées, menaces armées, intimidations, insultes de charretier, tout a été mis en œuvre pour attiser la peur, créer la panique, humilier des communautés entières sommées de choisir entre le suicide ou l'asservissement, l'immolation sur l'autel du négationnisme ou le parjure.
Le revolver sur la tempe, le Liban est invité, en toute démocratie, à entrer dans la sphère du déni et du reniement. Déni de justice, reniement de tout ce qui a fait du pays du Cèdre un îlot de lumière dans une région gangrenée par le totalitarisme, l'autocratie et le despotisme.
Un déni et un reniement qui, s'ils venaient à se concrétiser, placeraient le Liban au ban de la communauté internationale, le marqueraient du sceau de l'infamie : un État renégat qui refuse de tenir ses engagements, qui considère le Conseil de sécurité des Nations unies comme une succursale israélienne et qui place les États-Unis et tous les pays européens réunis dans le même sac diabolisé.
Exagéré tout cela ? Bien sûr que non : le coup de force en cours a été déclenché par un parti qui ne cache ni son aversion des institutions légitimes internationales et de l'Occident ni ses desseins putschistes : placer le Liban dans l'orbite syro-iranienne, le mettre à mal avec les régimes arabes modérés, pour qui il a le plus profond mépris, et en faire le fer de lance du combat, illimité dans le temps, contre Israël et les « suppôts de l'impérialisme ».
Le Liban, dans ces conditions, verrait les organisations mondiales suspendre leur assistance, les États-Unis arrêter leur aide militaire à l'armée (ce qui arrangerait très bien le Hezbollah) et les États du Golfe, qui hébergent des centaines de milliers de Libanais, reconsidérer leurs relations avec un pays tombé sous la coupe de forces hostiles.
Si le scénario du pire venait à se concrétiser, si les humiliations répétées devaient se traduire par des heurts intercommunautaires, c'est à l'émergence d'un sunnisme fondamentaliste animé par el-Qaëda qu'on assisterait, c'est à une irakisation rampante qu'on risquerait d'être confronté, faite d'attentats et de contre-attentats terroristes.
Tout cela sous le regard satisfait d'un Israël qui ne pouvait espérer plus et qui a averti que si le Liban se retrouvait phagocyté par le Hezbollah, il aurait alors les coudées franches pour prendre tout le territoire libanais pour cible, pour attaquer aussi bien des positions militaires que des édifices publics.
Beyrouth-Hanoi, Beyrouth-Bagdad : est-ce là l'avenir que les Libanais souhaitent pour leur pays, est-ce là la vocation du Liban-phare, du Liban pluriel ouvert sur le monde, en paix avec lui-même et avec les autres ?
Si le scénario du pire venait à se réaliser, si le Liban venait à basculer dans l'horreur, l'histoire retiendra que c'est une partie chrétienne qui a joué le rôle du cheval de Troie, que c'est une ambition aveugle qui a permis que l'irréparable se produise.
Faut-il donc que la justice soit rendue, que la Vérité soit enfin révélée sur un champ de ruines ? Il sera alors trop tard, bien trop tard, pour s'en mordre les doigts...
Finie la politique de l'autruche, terminés les faux-fuyants, balayée l'hypocrisie générale, celle qui, systématiquement, renvoyait aux calendes grecques l'heure de vérité, celle de toutes les vérités.Les dés ne sont plus pipés et c'est à découvert que les pions sont avancés, que l'objectif final est glorieusement affiché : un échec et mat, un knock-out dont il serait impossible...
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