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Grenouillage

Elle n'a pas encore démarré sur les chapeaux de roue, mais elle a déjà emprunté les chemins tortueux des combines, des arrangements « sous la table », des promesses faites aujourd'hui et reniées demain.
Elle n'a pas encore dressé son carnet de route, mais elle s'est déjà attaquée au passage obligé de « l'examen de sang », celui qui permet au chef du clan de s'assurer de la loyauté du candidat, de son immunité face au chant des sirènes adverses.
La campagne électorale, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, s'avance en terrain incertain, hésite entre alliances et mésalliances, dévoile au fil des jours les contours d'un parcours fait de mensonges et de trahisons.
De meetings survoltés en rassemblements des poings levés, les rouleaux compresseurs de la démocratie clanique déblaient déjà les espaces monochromes des « avenirs radieux » unanimement promis.
Inutile d'aller sur le terrain, de se mêler aux foules convaincues, aux discoureurs peu convaincants : le spectacle, le vrai, c'est sur le petit écran de nos misères qu'il se déroule, c'est dans les monologues télévisés du « m'as-tu vu » qu'il assure les grandes audiences, qu'il réussit les guichets fermés.
Sélectionneurs implacables de candidats, les meneurs du « reality show », imbus de leur pouvoir discrétionnaire, accordent les bons ou les mauvais points au gré de leurs changements d'humeur, des nouveaux intérêts surgis de nulle part.
L'hypocrisie suinte de leurs pores, de leurs yeux, de leurs propos mielleux ; les aficionados applaudissent à tout rompre, les autres, les « revenus de loin », sont partagés entre larmes et fous rires.
Et c'est sans sourciller que ces commandeurs des temps modernes décrètent le renvoi d'alliés devenus encombrants, la « mise à mort » de comparses d'un jour, réexpédiés, vite fait bien fait, dans l'anonymat de la nuit. Des laissés-pour-compte jetés comme de vieilles chaussettes dans les oubliettes de l'histoire.
Un jeu de massacre « dans l'intérêt bien compris du citoyen » : on en a déjà eu la preuve par le passé, les exemples sont légion aujourd'hui, et le meilleur est à venir.
Un calvaire appelé à durer encore plus de deux mois, mais ne nous y trompons pas : c'est l'homme qui rit, c'est la femme qui pleure qui, le jour venu, feront la différence. S'il est vrai que les grenouilles se prennent souvent pour des bœufs, il est non moins vrai qu'à l'heure du choix, c'est la réalité qui s'impose, c'est la fiction qui se délite.
Grenouilles ou bœufs, cela, vous en conviendrez, n'est nullement une vacherie ! Juste l'expression d'un souhait : qu'en ce jour décisif du 7 juin, les hommes qui pleurent, les femmes qui rient réussissent à ramener les « commandeurs » à leurs véritables proportions... 
Elle n'a pas encore démarré sur les chapeaux de roue, mais elle a déjà emprunté les chemins tortueux des combines, des arrangements « sous la table », des promesses faites aujourd'hui et reniées demain.Elle n'a pas encore dressé son carnet de route, mais elle s'est déjà attaquée au passage obligé de «...
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