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Liban

L’opposition s’apprête à la confrontation dans l’arène du Parlement

Les regards seront braqués à partir de ce matin sur l’hémicycle du Parlement pour le coup d’envoi du débat de confiance. Une cinquantaine de députés ont demandé à prendre la parole, et les parlementaires du 14 Mars se sont réparti les rôles pour mener campagne contre la ligne de conduite politique du gouvernement. « L’Orient-Le Jour » a sondé les milieux du 14 Mars pour dégager les grandes lignes des interventions de l’opposition prévues durant ce débat de confiance.
Comme promis lors de la réunion du Bristol, les parlementaires du 14 Mars vont s’engager dans le débat parlementaire autour de la déclaration ministérielle en axant leurs interventions sur deux points essentiels : les engagements internationaux du gouvernement et les armes du Hezbollah.
En marge de la rencontre du Bristol tenue dimanche, les composantes du 14 Mars se sont entendues sur la nécessité d’avoir une position unifiée lors du débat parlementaire.
Ce qui est désormais sûr et certain, c’est que les parlementaires de l’opposition ne souhaitent pas verser dans la provocation gratuite. La répartition des rôles sera maître de la situation pour éviter que les discours ne soient répétitifs. Un grand éventail d’approches est à prévoir, celles-ci se caractérisant toutes par de véritables mises en garde : le gouvernement Mikati n’aura pas les mains libres pour mener le Liban vers l’inconnu, parole de l’opposition.
Selon l’un des piliers de la révolution du Cèdre, un membre actif du Parlement mais qui préfère garder l’anonymat, les parlementaires du mouvement indépendantiste se sont entendus sur plusieurs points. « Contrairement à ce que le 8 Mars a essayé de diffuser, nous ne nous préparons pas à une séance d’injures et d’accrochages, déclare-t-il. Ceci n’est pas dans nos habitudes. Nous allons garder un sang-froid absolu mais une fermeté sans faille. Nous allons détailler les périls qui menacent le Liban, convenant du fait que le gouvernement de Nagib Mikati est à la fois faible, dépendant du Hezbollah, et qu’en définitive le discours de sayyed Hassan Nasrallah a prévalu sur la déclaration ministérielle. »
Et de poursuivre : « Au-delà de M. Mikati et des membres du gouvernement, c’est l’ensemble de la situation libanaise que nous allons aborder, en insistant sur le fait que le déni de justice internationale va d’abord détruire la notion d’égalité et les bases du Pacte libanais. Sans justice, aucune stabilité ne peut être garantie. La porte est ouverte à toutes les éventualités, aux délits et aux crimes, et à l’isolement du Liban sur le plan international. Nous allons franchement accuser le Hezbollah et ses alliés de conduire le pays vers une situation ressemblant à ce qui prévalait dans les pays arabes, une situation qui est en voie de changement actuellement. À l’heure où les populations arabes se rebellent, ils souhaitent établir au Liban ce qui est aujourd’hui dépassé dans toute la région », conclut le parlementaire.
Le vice-président des Forces libanaises, Georges Adwan, répond de façon directe et incisive à nos questions. « Nous nous sommes tous entendus sur le fait qu’il est inutile dans le contexte actuel de nous perdre dans les détails, affirme-t-il. Les questions relatives à l’économie, au développement, à l’environnement... ne seront pas évoquées. Nos interventions seront principalement axées sur un point essentiel : l’attitude Politique du gouvernement – et j’insiste sur ce P en majuscule. L’engagement du cabinet envers les résolutions internationales, notamment la clause relative au TSL, les armes du Hezbollah, voilà ce à quoi nous nous attaquerons. Nous ne laisserons pas la nouvelle majorité conduire le Liban vers l’inconnu, vers une confrontation avec la communauté internationale. Nous défendrons le Liban avec tous les moyens démocratiques dont nous disposons. »
L’ancien ministre Élie Marouni confirme que les Kataëb ont coordonné leur point de vue avec leurs alliés, insistant sur le fait que l’opposition n’accordera pas sa confiance au gouvernement Mikati. « Il est non seulement nécessaire mais indispensable que le cabinet s’engage à respecter les résolutions internationales et le TSL, a déclaré Élie Marouni. Sans quoi, il n’y aura pas de stabilité ni de sécurité. Les crimes politiques impunis poussent les assassins à récidiver. Le parti a des martyrs qui ont payé de leur vie pour le Liban. Il est temps de mettre un frein à tous ces crimes. La question des armes est également principale à nos yeux, et à chaque déclaration ministérielle nous avons exprimé des réserves sur la question des armes illégitimes. »
Ce qui met Mohammad Kabbara hors de lui c’est que le Premier ministre qu’il va devoir « affronter » lors de ce débat parlementaire est celui-là même avec qui il a mené bataille lors des dernières législatives. « Nagib Mikati est devenu député grâce aux voix de nos partisans, martèle le député du courant du Futur. Et le voilà qui essaie par tous les moyens de se retourner contre nous. Ce que je souhaite dire, c’est que le Liban est dans une nouvelle phase, celle de la vérité et de la justice. Nous attendons avec impatience les mandats qui vont être émis par le TSL contre le régime syrien et contre tous ceux qui sont impliqués dans l’assassinat de Rafic Hariri au Liban. C’est pourquoi nous considérons nécessaire l’engagement du gouvernement envers ce TSL. Un gouvernement qui, nous devons bien le préciser, comprend des assassins. »
Khaled Daher clame lui aussi haut et fort que l’opposition va affronter par tous les moyens ce qu’il appelle « le coup d’État » du gouvernement Mikati. « Toutes les lignes rouges ont été dépassées par ce cabinet qui souhaite enterrer le TSL, s’attaquer à tous ceux qui ont payé de leur vie pour que vive le Liban et instaurer le concept d’impunité, s’indigne le député du Futur. Le gouvernement n’a qu’un souhait, faire du Liban un pays-voyou qui vit en marge de la légalité. Nous ferons le nécessaire pour le faire chuter. Peut-on respecter un gouvernement qui s’est retourné contre la légalité de son pays et celle de la communauté internationale ? » s’est interrogé en conclusion Khaled Daher.
Comme promis lors de la réunion du Bristol, les parlementaires du 14 Mars vont s’engager dans le débat parlementaire autour de la déclaration ministérielle en axant leurs interventions sur deux points essentiels : les engagements internationaux du gouvernement et les armes du Hezbollah.En marge de la rencontre du Bristol tenue dimanche, les composantes du 14 Mars se sont entendues sur la...

commentaires (3)

Tout ce qu'on peut espérer,c'est que nos "politiques" fassent preuve d'un peu de retenue.le rapport de forces est aujourd'hui ce qu'il est...çà peut changer demain(je veux dire en 2013) et à mon avis,çà changera certainement.Le 14 mars devrait avoir pour objectif ces élections.A condition que le 8 du même mois ne dérive pas sur des eaux inacceptables pour la communauté internationale.Alors,il faut que ce débat soit telévisé.Impérativement.Les Libanais jugeront durement ceux qui en feront une foire d'empoigne.Quel que soit leur bord.N'est ce pas,M.Kabalan?

GEDEON Christian

05 h 01, le 05 juillet 2011

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Commentaires (3)

  • Tout ce qu'on peut espérer,c'est que nos "politiques" fassent preuve d'un peu de retenue.le rapport de forces est aujourd'hui ce qu'il est...çà peut changer demain(je veux dire en 2013) et à mon avis,çà changera certainement.Le 14 mars devrait avoir pour objectif ces élections.A condition que le 8 du même mois ne dérive pas sur des eaux inacceptables pour la communauté internationale.Alors,il faut que ce débat soit telévisé.Impérativement.Les Libanais jugeront durement ceux qui en feront une foire d'empoigne.Quel que soit leur bord.N'est ce pas,M.Kabalan?

    GEDEON Christian

    05 h 01, le 05 juillet 2011

  • Plus l’ arène est resserrée sur le 8 mars plus les combats seront furieux pour le 14 . A suivre de près donc un nouveau drame folklorique . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    02 h 32, le 05 juillet 2011

  • Les hommes de manière général contrôlent passablement leurs passions quand ils sont contrariés. Ce qui est comique dans la situation présente c'est que l'article énonce à titre liminaire la volonté des quatorze-marsistes d'exercer un self-control irréprochable en ne versant pas dans des "provocations gratuites" alors que par la suite on lit qu'un tel s'en fout comme de sa première chemise des droits sociaux du peuple et veut se concentrer sur la Politique (donc politicienne), qu'un autre entend rappeler au PM ce qu'il doit au Futur et qu'encore un nous parle de coup d'état monté par la majorité des libanais contre son camp. Eh bien il faut croire que ce beau monde aura du mal à tenir ses promesses lors des débats parlementaires qui seront tout sauf constructifs. Roy ALLAM

    roy ALLAM

    19 h 19, le 04 juillet 2011

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