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Syrie : l'armée ratisse le Nord, Londres somme ses ressortissants de partir

L'armée appuyée par des chars a étendu samedi ses opérations dans le nord-ouest syrien, proche de la Turquie, avec l'objectif d'étouffer toute contestation du régime, la Grande-Bretagne appelant ses ressortissants à quitter immédiatement la Syrie de crainte d'une escalade.

Les Syriens continuent de fuir vers la frontière turque, racontant leur terreur face aux "exactions" des soldats./

L'armée appuyée par des chars a étendu samedi ses opérations dans le nord-ouest syrien, proche de la Turquie, avec l'objectif d'étouffer toute contestation du régime, la Grande-Bretagne appelant ses ressortissants à quitter immédiatement la Syrie de crainte d'une escalade.

Entretemps, les Syriens enterraient leurs morts au lendemain de la répression par le régime du président Bachar al-Assad d'imposantes manifestations à travers le pays durant lesquelles 19 civils ont péri selon des militants des droits de l'Homme. Face à la persistance du régime à ignorer depuis plus de trois mois les appels internationaux à cesser d'écraser la contestation, Londres a appelé ses ressortissants à quitter la Syrie avertissant que l'ambassade à Damas pourrait ne pas être en mesure d'organiser leur évacuation si la situation se dégradait. "Les ressortissants britanniques devraient partir immédiatement par des vols commerciaux tant qu'ils fonctionnent encore normalement", estiment les Affaires étrangères dans un communiqué à Londres. Et les Etats-Unis et l'Union européenne poursuivent leurs efforts pour tenter d'accroître la pression sur le président syrien, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton jugeant inéluctable le changement en Syrie malgré la "brutalité" du pouvoir.

Cherchant à étendre leur contrôle sur la région nord-ouest, les soldats syriens appuyés par des chars ont pénétré le matin dans le village de Bdama, dans le gouvernorat d'Idleb, tout près de la frontière turque. Au moins six chars et 15 transports de troupes ont pénétré dans le village, a indiqué le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane, basé à Londres. Des jeeps militaires, qui selon lui transportent généralement des officiers, faisaient également partie du convoi. Des "tirs nourris ont été entendus dans le village" à l'entrée des troupes, a-t-il dit. Selon M. Abdel Rahmane, Bdama assure l'approvisionnement en produits de première nécessité, notamment la nourriture, des déplacés syriens ayant fui leurs villages et installés provisoirement du côté syrien de la frontière. Le village est situé à quelques km au nord de la ville de Jisr al-Choughour meurtrie par la répression et désertée par ses habitants qui ont pris la fuite en Turquie après l'intervention de l'armée la semaine dernière dans leur localité qui fut le théâtre de manifestations anti-régime. Dans le même gouvernorat, sept véhicules militaires ont pénétré dans la ville de Khan Cheikhoune, assiégée depuis plusieurs jours par l'armée, selon M. Abdel Rahmane. Devant l'avancée des troupes, les Syriens continuent de fuir vers la frontière turque, racontant leur terreur face aux "exactions" des soldats. Ils sont plus de 10 000 à s'être réfugiés en Turquie mais des milliers d'autres se sont installés du côté syrien de la frontière. Malgré la répression, des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté vendredi à l'appel de militants pro-démocratie qui, comme tous les vendredis, demandent à la population de descendre dans les rues après la prière musulmane hebdomadaire pour protester contre le régime. L'un des plus gros rassemblements a eu lieu à Hama (nord) où 100 000 personnes ont manifesté, selon M. Abdel Rahmane. Cependant les forces de sécurité étaient, comme d'habitude, prêtes à intervenir. Selon les Comités locaux de Coordination, une ONG syrienne qui chapeaute les militants organisant les manifestations, dix-neuf manifestants ont été tués par les forces qui ont ouvert le feu sur les contestataires. L'ONG a fourni une liste nominative de 12 et dit s'enquérir des noms des autres victimes. La "brutalité" du régime pourrait permettre à M. Assad "de repousser le changement en cours en Syrie, mais pas de l'inverser", écrit Mme Clinton dans une tribune publiée par le quotidien arabe Asharq Al Awsat. "Il n'y a pas de marche arrière possible", a-t-elle dit. Mme Clinton s'est entretenue par téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov, au sujet de sanctions contre le régime, la Russie, comme la Chine, rejetant pour le moment toute ingérence internationale en Syrie. Pour leur part, deux hauts responsables américains ont annoncé sous couvert de l'anonymat que les Etats-Unis cherchaient à faire poursuivre les responsables syriens pour "crimes de guerre". Depuis le début le 15 mars du mouvement de contestation sans précédent, 1 640 personnes ont été tuées -1 300 civils et 340 membres des forces de sécurité- et quelque 10 000 autres arrêtées, selon des ONG et l'ONU.

L'armée appuyée par des chars a étendu samedi ses opérations dans le nord-ouest syrien, proche de la Turquie, avec l'objectif d'étouffer toute contestation du régime, la Grande-Bretagne appelant ses ressortissants à quitter immédiatement la Syrie de crainte d'une escalade.
Entretemps, les Syriens enterraient leurs morts au lendemain de la répression par le régime du président Bachar...