Ils sont pour la plupart vieux, le visage patiné par les années d’inévitables coups bas qu’assène la vie politique même aux plus coriaces d’entre eux.
Il y a ceux qui connaissent bien Damas et sa banlieue, qui s’y sentent presque comme chez eux. Il y a ceux qui trempent dans les sables mouvants de la politique pour la première fois. Ceux-là pensent peut-être qu’ils pourront faire mieux que leurs prédécesseurs. Ou bien se disent-ils tout simplement qu’ils vont se la couler douce, faire le dos rond et attendre que ça passe.
Ce gouvernement est peut-être trop 8 Mars, pas assez 14 Mars. Il est peut-être trop prosyrien, pas assez dans la lignée des souverainistes.
Il a peut-être toutes les tares, tous les défauts qu’on voudra bien lui trouver. Mais une chose est sûre. Il a, au moins, le mérite d’exister.
Une évidence, certes, mais après cinq long mois durant lesquels le chaos s’est subrepticement installé aux quatre coins du territoire, il était peut-être temps que quelqu’un – n’importe qui ! – se dise en charge d’un pays qui n’en finit plus d’aller à la dérive.
Le citoyen lambda est désormais heureux de savoir qu’à la barre, il y a enfin un capitaine. Quelqu’un qu’il peut tenir pour responsable de sa misère quotidienne.