"Le fait que le Hezbollah et ses alliés disposent de 18 (des 30 portefeuilles) ne signifie pas que le Liban basculera dans le camp radical en ce qui concerne ses relations avec la communauté internationale", a affirmé M. Mikati dans une interview exclusive à l'AFP.
Il s'exprimait quelques heures après l'annonce de la formation de son gouvernement après cinq mois de négociations ardues.
Il a souligné qu'un tiers des ministres ont été nommés par le président de la République, par le leader druze Walid Joumblatt et par lui-même, ce qui empêche le Hezbollah et ses alliés de prendre le contrôle du gouvernement.
Washington jugera le nouveau gouvernement libanais "sur ses actes"
Par ailleurs, les États-Unis ont réagi prudemment lundi à la constitution du gouvernement, annonçant qu'ils jugeraient cette équipe "sur ses actes".
"Nous le jugerons sur ses actes", a commenté Mark Toner, le porte-parole du département d'État, avant de citer une liste d'attentes américaines.
"L'important, à nos yeux, est que le nouveau gouvernement libanais se conforme à la constitution du Liban, qu'il renonce à la violence, notamment aux tentatives de chercher vengeance contre d'anciens responsables gouvernementaux, et qu'il respecte ses obligations internationales, y compris les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et son engagement envers le Tribunal spécial" pour le Liban (TSL), a-t-il énuméré.
Le 22 mai, le président américain Barack Obama avait encore accusé le Hezbollah de "pratiquer l'assassinat politique".
Le Syrie est aussi soupçonnée dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. Les États-Unis soutiennent l'enquête sur ce dossier du TSL mis en place par l'ONU, et contre lequel le Hezbollah mène une lutte politique acharnée.
En avril, le Wall Street Journal annonçait que les Etats-Unis avaient discrètement cessé leurs livraisons d'armes aux forces armées libanaises, l'administration assurant ensuite qu'"aucune décision de gel" n'avait été prise.
Les plus commentés
Mort de Raïssi : un deuil de trois jours décrété au Liban
La mort de Raïssi : enjeux et conséquences
Les médias iraniens annoncent la mort du président Raïssi dans un accident d'hélicoptère