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Cinema-

Nadine Labaki : « Le cinéma est mon moyen d’expression »

Scène du film de Nadine Labaki « Et maintenant on va où ? » (DR)

« Au Liban, on ne fait pas de films pour raconter simplement des histoires mais pour essayer de changer les choses. » C'est ainsi que s'exprime la réalisatrice et actrice Nadine Labaki à son retour de Cannes.
Sa seconde œuvre, Et maintenant on va où ?, sélectionnée dans « Un Certain regard » et ayant obtenu le prix Chalais et une mention au prix œcuménique, évoque les disparités et les inimitiés humaines, le rôle des femmes dans la société ainsi que l'absurdité de la guerre. « Au-delà de tout, c'est un film qui parle de sacrifices », précise Labaki. À quel point une femme peut-elle se sacrifier pour sauvegarder son ou ses hommes lorsque ceux-ci décident de prendre les armes ?
Sous forme de conte où les chansons occupent une place primordiale et portent la narration à une dimension de fable, Nadine Labaki, encadrée de ses deux coscénaristes, Jihad Hojeily et Rodney el-Haddad, signe une œuvre cinématographique qu'on ne peut labelliser ni populaire ni cinéma d'auteur. La cinéaste libanaise a réinventé ses propres codes pour illustrer son engagement envers le 7e art. « Je suis très impliquée dans mon travail. C'est ma seule et unique façon de porter ma voix et de participer à la marche de mon pays, avoue-t-elle tout simplement. C'est pourquoi je ne m'imagine pas sans jouer, d'une part, et sans réaliser, de l'autre. »
« Si la réalisation me permet de m'exprimer, jouer un rôle me laisse par ailleurs la liberté de me fondre dans plusieurs caractères. Le cinéma me permet de vivre plusieurs vies, ajoute-t-elle, et comme je déteste la routine, cela me sied totalement. » Pour elle, jouer dans ses propres films lui permet d'être plus proche de ses acteurs et de leur donner des instructions. « J'aime être partout, dit-elle en rigolant. Bien que très encadrée, je sens que je suis la seule à posséder la vraie portée de mes images. »
Nadine Labaki ne va pas par quatre chemins pour parler de sa passion pour le cinéma. Simple, elle reconnaît que ses œuvres ne sont pas parfaites. « Elles sont une série d'essais vers la perfection. » « Mais, ajoute-t-elle, il ne faut pas oublier que je n'ai réalisé que deux films et quelques clips, et que je ne suis pas native d'un pays fort en industrie cinématographique. J'ai beaucoup à apprendre. »
De Caramel à Et maintenant on va où ?, sa caméra, nourrie de diverses expériences, a mûri. Forte de son équipe d'irréductibles qui la suivent là où elle va, de sa productrice Anne Dominique Toussaint qui a un jour cru en elle, de son choix instinctif pour des acteurs amateurs non professionnels, sans oublier la musique de son époux Khaled Mouzannar, « toujours à l'écoute de mes moindres émotions », Nadine Labaki continue à filmer, à interpréter des rôles et surtout à narrer des récits qui, un jour, ne changeront certainement pas le monde, mais du moins le nôtre.
« Au Liban, on ne fait pas de films pour raconter simplement des histoires mais pour essayer de changer les choses. » C'est ainsi que s'exprime la réalisatrice et actrice Nadine Labaki à son retour de Cannes. Sa seconde œuvre, Et maintenant on va où ?, sélectionnée dans « Un Certain regard » et ayant obtenu le prix Chalais et une mention au prix œcuménique, évoque les...

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