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Actualités - Syrie

Renforts blindés à Jisr al-Choughour ; aujourd'hui, "mardi de la renaissance"

Des transports de troupes et de blindés faisaient route mardi vers une ville du nord-ouest de la Syrie, en proie à des manifestations hostiles au régime et à des violences sanglantes, faisant craindre une répression encore plus brutale, selon des militants des droits de l'Homme.

La télévision d'État a montré des photos de soldats tués selon elle dans la ville./

Parallèlement, des militants pro-démocratie ont lancé sur Facebook un appel à manifester pour une journée baptisée "le mardi de la renaissance", demandant à l'armée de protéger les citoyens "des agents" du régime.
Près de trois mois après son lancement le 15 mars, le mouvement de contestation continue de s'amplifier et le régime du président Bachar el-Assad tente toujours, malgré les protestations et sanctions internationales, de l'écraser au prix d'une répression qui a fait des centaines de morts.
"Treize transports de troupes font route vers la ville de Jisr al-Choughour", théâtre depuis samedi d'un ratissage de l'armée, a indiqué un militant sur place. "Ils sont partis d'Alep", au nord-est de Jisr al-Choughour "survolée toute la nuit par des hélicoptères", a-t-il ajouté.
Lundi, les autorités, qui attribuent les troubles dans le pays à "des gangs armés", ont affirmé que 120 policiers avaient été tués à Jisr al-Choughour, dont 80 au QG de la Sécurité, par ces "groupes armés".
La télévision d'État a montré des photos de soldats tués selon elle dans la ville et le ministre de l'Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, a averti que "l'État agira avec fermeté face aux attaques armées".
Selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, "une opération sécuritaire et militaire de grande envergure doit être lancée dans des villages de la région de Jisr al-Choughour, après des informations sur la présence de centaines d'hommes armés".
Mais deux militants sur place, contactés par l'AFP à Nicosie, ont démenti les informations sur des "groupes armés" en affirmant que les policiers avaient été tués lors d'une mutinerie au QG de la Sécurité dan la ville située dans le gouvernorat d'Idleb.
Un communiqué publié sur Facebook et signé "des habitants de Jisr al-Choughour", affirme aussi que "la mort des agents et des soldats sont la conséquence de dissidences au sein de l'armée" et démentent la présence d'hommes armés dans leur région.
Les journalistes étrangers ne peuvent circuler librement en Syrie et par conséquent il est difficile de confirmer de source indépendante ces informations.
Depuis vendredi, des dizaines de manifestants ont été tués dans cette ville connue pour être un fief des Frères musulmans dans les années 1980 et frontalière de la Turquie.
Fuyant la répression, au moins 40 Syriens sont entrés en Turquie lors du week-end dernier et l'un d'eux a succombé à ses blessures par balle, a indiqué une source diplomatique turque, en faisant état au total de "259 réfugiés syriens en Turquie, dont 35 hospitalisés".
Une source humanitaire a fait état de trois décès parmi les réfugiés syriens depuis le 20 mai.
Dans un nouvel appel à manifester "pacifiquement" mardi, les militants de la "Syrian Revolution 2011", moteur de la contestation, ont encore une fois demandé à l'armée de "défendre (les manifestants) face aux tirs des agents" du régime.
Ils ont donné des consignes aux manifestants "dans les villes menacées par les assauts du régime, notamment Idleb", leur demandant de "brûler des pneus" et de "bloquer les routes avec des pierres" pour empêcher selon eux l'arrivée des renforts militaires.
Face à cette situation chaotique, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé que son pays et d'autres puissances occidentales étaient désormais prêtes à risquer un veto de la Russie, un allié du régime syrien, à l'ONU sur leur projet condamnant la violence en Syrie.
Amnesty International a jugé "impératif que le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a été très silencieux sur ce sujet, vote une condamnation des massacres", l'exhortant à porter l'affaire devant la Cour pénale internationale.
Les opposants et militants des droits de l'Homme syriens estiment que la priorité dans l'immédiat est l'arrêt de la répression "brutale et sauvage" de la contestation, disent ne pas faire confiance au pouvoir malgré l'annonce des réformes et la plupart appellent au départ de M. Assad.
Le régime a déjà annoncé la levée de l'état d'urgence, la création d'une commission sur le multipartisme et une amnistie générale mais il a parallèlement continué de mater les manifestants.
Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1 100 civils dont des dizaines d'enfants ont été tués depuis le 15 mars.
Parallèlement, des militants pro-démocratie ont lancé sur Facebook un appel à manifester pour une journée baptisée "le mardi de la renaissance", demandant à l'armée de protéger les citoyens "des agents" du régime.Près de trois mois après son lancement le 15 mars, le mouvement de contestation continue de s'amplifier et le régime du président Bachar el-Assad tente toujours,...