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Actualités - Révolte

Syrie : le régime envisage le multipartisme, 40 morts pour la seule journée de dimanche

Les forces de sécurité ont tué au moins 40 personnes en Syrie dimanche, notamment dans le nord-ouest, au moment où Damas a semblé enclin à accéder à une revendication phare de l'opposition: l'accès au multipartisme.

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1 100 civils ont été tués et au moins 10 000 personnes ont été interpellées depuis le début du mouvement./

Ce n'est toutefois pas la première fois que le régime du président Bachar el-Assad annonce des mesures d'apaisement depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars.
Et comme lors des fois précédentes, cela ne s'est pas accompagné de l'arrêt de la répression féroce: 35 personnes -27 civils et 8 agents des forces de l'ordre- ont été tuées à Jisr al-Choughour (nord-ouest), et dans les villages voisins où des opérations militaires et sécuritaires ont lieu depuis samedi, selon le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel-Rahmane.
Deux civils ont péri dimanche dans la ville côtière de Jablé, touchés par des tirs des forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur des manifestants. Ces derniers réclamaient la libération d'un cheikh appréhendé par les autorités.
À Deir Ezzor (centre-est), les forces de l'ordre ont tiré également sur des manifestants qui défilaient devant un bâtiment du parti Baas au pouvoir, tuant trois d'entre eux.
Les habitants d'Hama, à 210 km au nord de Damas, poursuivent quant à eux depuis samedi une grève générale de trois jours après la mort vendredi de 60 civils. Dimanche soir, une manifestation y a réuni près de 100 000 personnes, ont indiqué des habitants à l'AFP.
Par ailleurs, à Douma, dans la périphérie de Damas, les forces de l'ordre ont remis dimanche soir à ses parents le corps d'un homme qui avait été placé en détention il y a un mois, selon M. Abdel-Rahmane.
Pressé par la communauté internationale de stopper ce bain de sang, Damas avait promis mardi dernier une amnistie générale et plus de 450 prisonniers politiques et de conscience, dont certains étaient emprisonnés depuis 25 ans, ont été libérés, selon l'Observatoire.
Et dimanche, le régime a annoncé la création d'une commission qui sera chargée d'élaborer un projet de loi sur les partis politiques, selon l'agence officielle Sana. Le multipartisme est une revendication essentielle des opposants.
Le parti Baas, au pouvoir en Syrie depuis 1963, est selon la constitution" le dirigeant de l'État et de la société".
Depuis le début de ces manifestations, les autorités ont également levé en avril l'État d'urgence en vigueur dans le pays depuis près de 50 ans. Tout en continuant d'envoyer l'armée dans les villes touchées par la contestation.
Lundi, six organisations des droits de l'Homme de Syrie ont dénoncé "le recours excessif à la force pour disperser les rassemblements pacifiques des citoyens syriens sans armes".
Ces ONG, dont l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie, et le Comité kurde de défense des droits de l'Homme, ont appelé le gouvernement à "arrêter la spirale de violence et d'assassinats dans les rues syriennes".
Elles ont demandé une commission d'enquête "indépendante et transparente pour dévoiler les responsables de la violence".
Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1 100 civils ont été tués et au moins 10 000 personnes ont été interpellées depuis le début du mouvement.
Au niveau international, les pays occidentaux, réunis à Vienne, veulent sanctionner la Syrie, soupçonnée d'activité nucléaire illicite. Ils ont proposé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU.
Ce n'est toutefois pas la première fois que le régime du président Bachar el-Assad annonce des mesures d'apaisement depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars.Et comme lors des fois précédentes, cela ne s'est pas accompagné de l'arrêt de la répression féroce: 35 personnes -27 civils et 8 agents des forces de l'ordre- ont été tuées à Jisr al-Choughour (nord-ouest), et...