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Cinema- - Entre parenthèses

Un arbre, une palme

Cannes a honoré à juste titre un des plus grands cinéastes de notre temps. En remettant la Palme d'or à Tree of Life de Terrence Malick, le festival le plus prestigieux mais aussi le plus éclectique du monde a su discerner entre bons films et œuvres créatives. Dans cet arbre de vie où Malick s'emploie à explorer la création humaine, mais aussi divine, un vent de spiritualité a soufflé de nouveau sur la Croisette. Empêtré dans ses petits (ou grands soucis quotidiens), l'homme oublie souvent (très souvent) de célébrer la vie. Le cinéaste américain (d'origine libanaise et dont on n'a plus vu une seule photo de lui depuis 30 ans) rectifie la vue jusque-là embrouillée. Durant plus de trente minutes, c'est la terre dans toute sa beauté qui se déploie à nos yeux. Volcans et laves en éruption, vent dans les branches, émulsion de terre, mais aussi vagues rebondissantes et eau bouillonnante. Les quatre éléments sont représentés dans toute leur beauté (sans effets visuels s'il vous plaît, n'en déplaise aux détracteurs).
De la planète et de ses astres et étoiles, le cinéaste introduit le regard dans la vie intime des êtres vivants jusqu'à en explorer les infimes détails. De la terre donc au petit pied d'homme avec ses particules charnelles et, de télescope au microscope, la caméra de Malick sonde l'infiniment grand à l'infiniment petit.
Dans cette plage de beauté où les êtres déambulent sans aucun repère chronologique, où les allers-retours dans le passé et le présent se confondent pour ne plus former qu'un seul magma de vie, le cinéaste nous réconcilie avec la vie. Oubliée la pédophilie traitée dans le film Michael de Markus Schleinzer, ou les problèmes du petit des Dardenne dans Le Gamin à vélo. Ou encore tous ces abandonnés de la DAS dans Polisse de Maïwenn. Oubliés encore les Sleeping Beauty et tous les Kevin du monde, ainsi que la Melancholia de Lars Von Trier, l'absence de foi des sociétés contemporaines s'estompe, phagocytée par ce manque de spiritualité.
L'arbre de vie de Terrence Malick, sublime visuellement, a les racines fermes et noueuses. L'« enfant » du cinéaste est le seigneur de la terre. Cette terre que le Créateur lui a donné en cadeau. Il ne craint rien, car il en est le roi, ou, comme on le dit en arabe, le « Malak ».
Cannes a honoré à juste titre un des plus grands cinéastes de notre temps. En remettant la Palme d'or à Tree of Life de Terrence Malick, le festival le plus prestigieux mais aussi le plus éclectique du monde a su discerner entre bons films et œuvres créatives. Dans cet arbre de vie où Malick s'emploie à explorer la création humaine, mais aussi divine, un vent de spiritualité...

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