Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Gastronomie

Du kebab aux 5 étoiles, ou l’irrésistible ascension d’un Turc à Berlin

Un commerce lucratif car ce sandwich a permis à la famille Aygün de fonder un empire hôtelier.

La famille Aygün possède désormais six restaurants de kebab en Allemagne. Ohannès Eisele/AFP

Venue de Turquie dans les années 1970, la famille Aygün a commencé par vendre des kebabs dans une échoppe à Berlin. Le berceau de l'ascension des Aygün se trouve à Kreuzberg, quartier populaire où Mehmet, le patriarche, avait installé sa première broche à griller la viande, après avoir quitté les rivages de la mer Noire. Selon la légende familiale, il aurait eu le premier l'idée de mettre ces lamelles dans un pain rond, scellant ainsi le succès de ce hamburger d'un nouveau type, copié ensuite par plus d'un Turc cherchant fortune en Allemagne. Actuellement, près de 1 300 boutiques en vendent à Berlin, bien plus qu'à Istanbul, selon l'organisation des fabricants de « Döner » en Europe, Atdid. En Allemagne, pays de près de 82 millions d'habitants, près de deux millions de portions sont consommées par jour, d'après la même source. De son côté, le clan Aygün possède désormais six restaurants de kebab. « Nous servons des kebabs 24h/24 », raconte Aylin Arslaw, jeune Turque de Kreuzberg, âgée de 28 ans, cliente de toujours du premier d'entre eux, dont elle assure désormais l'administration. Y viennent s'y restaurer des familles turques, des ouvriers allemands, de jeunes fêtards affamés après une nuit passée à danser dans les clubs avoisinants.
Avec l'argent amassé, les Aygün ont investi dans l'hôtellerie. « Titanic » s'appelle la chaîne fondée qui compte cinq établissements. Un nom international que tout le monde retient. Une photo en noir et blanc du paquebot britannique de luxe qui a coulé en 1912 orne chaque chambre. « Le secret du succès familial : le travail, et encore le travail... Quand j'étais petit, j'ai rarement vu mon père le week-end », explique Aytaç Aygün, 24 ans et à la tête du dernier hôtel construit par le clan à Berlin et ouvert en avril dernier. « Et la très grande solidarité entre tous les membres de la famille », y compris ceux restés en Turquie qui ont fondé le premier « Titanic » à Istanbul. Le fleuron du groupe, 600 chambres de luxe, se trouve à Antalya, cité touristique des bords de la Méditerranée. « Il est en moyenne plein à 94 % », affirme Aygün junior. L'été, y séjournent des touristes allemands, l'hiver, des équipes de foot, notamment celles de première division de la Bundesliga du Werder de Brême et de Cottbus.
De l'avis d'Aytaç Aygün, tous les immigrés peuvent réussir en Allemagne. « Ce pays offre de très grandes possibilités », explique-t-il. Alors qu'il considère Berlin comme sa « patrie », il a gardé la nationalité turque et ne compte pas demander l'allemande. « Je n'en vois pas l'utilité », explique-t-il. Parmi les quelque 15,6 millions d'étrangers ou personnes d'origine étrangère en Allemagne, les 2,5 millions de Turcs forment la plus grande communauté.
Le succès du clan Aygün fait toutefois partie des rares exemples de réussites personnelles en Allemagne, comme celles du coprésident des écologistes allemands Cem Özdemir ou du cinéaste Fatih Akin. Les Turcs sont considérés comme les étrangers les moins bien intégrés : les enfants de la deuxième ou troisième génération ne maîtrisent parfois pas toujours bien la langue de Goethe, font moins d'études que les Allemands et occupent souvent des emplois moins qualifiés, selon différentes études publiées. Une formule qui ne s'applique pas aux Aygün : l'an prochain, ils comptent ouvrir un hôtel 5 étoiles dans le centre de Berlin.

(Source : AFP)
Venue de Turquie dans les années 1970, la famille Aygün a commencé par vendre des kebabs dans une échoppe à Berlin. Le berceau de l'ascension des Aygün se trouve à Kreuzberg, quartier populaire où Mehmet, le patriarche, avait installé sa première broche à griller la viande, après avoir quitté les rivages de la mer Noire. Selon la légende familiale, il aurait eu le premier l'idée de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut