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Liban - Texto

Anne, ma sœur Anne...

... ne vois-tu rien venir ? (Les contes de Perrault)
Eh ben non. Toujours rien. Pas de gouvernement en vue, crise syrienne oblige.
Au moins, maintenant, c'est clair. Les gouvernements du Liban se défont mais surtout se font à l'extérieur, et ce sont à présent les responsables eux-mêmes qui le disent, sans peur du ridicule.
Or, des deux côtés de l'échiquier politique, cet immobilisme est d'une absurdité totale.
La nouvelle majorité, comme l'aiment à l'appeler certains, est en train de se torpiller elle-même en laissant apparaître son inconsistance. Bousculée sur le devant de la scène par un scénario qui s'est voulu un juste dosage de tour de passe-passe institutionnel et de démonstration de force, elle se retrouve aujourd'hui paralysée par ses propres contradictions. Sinon, comment expliquer le refus persistant du Hezbollah de jouer les médiateurs entre Nagib Mikati et Michel Aoun, lequel continue de faire grimper le seuil de ses revendications ministérielles ?
Le camp du 14 Mars - ou ce qu'il en reste - accuse ses rivaux et notamment le Hezbollah d'être à l'origine du vide gouvernemental qui prévaut actuellement, sans toutefois chercher à y trouver une solution. Pas plus tard qu'hier, le député Jean Oghassabian déclarait de Meerab que le Hezbollah est à l'origine du vide et que le 14 Mars refuse de se poser en complice de ce vide institutionnel. Des propos certes louables mais qui restent insuffisants car personne au sein de cette nouvelle opposition n'a tenté de remédier au blocage en faisant des propositions constructives. La néo-opposition se borne tout simplement à répéter que devant son incapacité à mettre sur pied un nouveau cabinet, le Premier ministre désigné n'a plus d'autre choix que de jeter l'éponge pour laisser la place - idéalement - au Premier ministre sortant Saad Hariri ou à n'importe quelle personnalité mandatée par le 14 Mars.
Ce que ce camp ne dit pas, pourtant, c'est que cet appel à démissionner lancé en direction de Nagib Mikati n'est absolument pas équitable car il fait fi d'un élément que de nombreux haririens veulent occulter : le gouvernement actuellement démissionnaire a mis 6 longs mois avant de voir le jour.
En bref, des deux côtés, la mauvaise foi l'emporte, une attitude qui ne camoufle qu'à peine une volonté d'immobilisme en attendant de voir venir, plus à l'Est...
Un choix puéril, irresponsable et qui n'est pas de nature à répondre à l'intérêt suprême du pays. Un pays qui a souffert plusieurs siècles durant d'une succession d'occupations étrangères et dont les dernières en date ne sont autres que l'occupation israélienne et la tutelle syrienne. Celle-ci a pris fin en 2005, non sans de grands sacrifices. Pourquoi ne pas saisir aujourd'hui l'occasion de s'affranchir cette fois politiquement des voisins de l'Est, alors qu'ils sont justement empêtrés dans une crise politico-sécuritaire sans précédent ?
Peur d'avoir enfin l'occasion d'assumer leurs responsabilités ou, pire encore, peur de laisser filer certains avantages acquis au fil d'une collaboration avec l'Est qui dure depuis plus de 30 ans ? Les responsables libanais n'ont pas fini de surprendre leurs électeurs...
... ne vois-tu rien venir ? (Les contes de Perrault)Eh ben non. Toujours rien. Pas de gouvernement en vue, crise syrienne oblige.Au moins, maintenant, c'est clair. Les gouvernements du Liban se défont mais surtout se font à l'extérieur, et ce sont à présent les responsables eux-mêmes qui le disent, sans peur du ridicule.Or, des deux côtés de l'échiquier politique, cet immobilisme est...
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