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Nos Lecteurs ont la Parole

« Ask not what your country can do... »

Par Brian BRAHIM
Depuis 1961, une des citations les plus célèbres aux États-Unis, et peut-être à travers le monde, reste celle du président John Kennedy où il dit dans son discours inaugural : « Ask not what your country can do for you, but what you can do for your country. » Toutefois, ni le président Kennedy ni Theodore Sorensen, son speech writer, n'ont publiquement reconnu le véritable auteur de cette phrase. Ils ont simplement laissé les gens croire que ces mots, qui ont retenti à travers les décennies, étaient les leurs.
Peu de gens, du moins aux États-Unis, se doutaient que l'auteur n'était autre que Gibran Khalil Gibran, qui avait la clairvoyance d'écrire un article à propos d'un Moyen-Orient libéré du joug ottoman et émergeant de la Première Guerre mondiale pour s'engager sur la voie d'un avenir meilleur. Dans son article, il écrit : « Il y a aujourd'hui au Moyen-Orient deux hommes, un du passé et un du futur... Êtes-vous un politicien qui demande que peut mon pays faire pour moi, ou un zélé qui demande que puis-je faire pour mon pays ? Si vous êtes le premier, vous êtes alors un parasite, et si vous êtes le second, vous êtes une oasis dans le désert. »
Ces mots sont plus vrais aujourd'hui qu'ils ne l'étaient il y a presque un siècle de cela. Gibran savait que la région n'aurait que peu progressé au temps de la Sublime-Porte, n'était-ce la sagesse de quelques gouverneurs locaux comme l'émir Fakhreddine et l'émir Béchir.
Le Moyen-Orient devra faire face au défi d'une nouvelle ère et surmonter les vices des parvenus et de ceux qui veulent parvenir à n'importe quel prix. Des parasites, on en trouve partout dans le monde. La loi de la nature le dicte, et le Liban n'est pas stérilisé ou à l'abri de cette épreuve. Mais ce qui le rend encore plus fragile, c'est qu'il a un faible système immunitaire. Contrairement à d'autres pays, il n'a pas su s'immuniser tôt. Ces parasites l'ont donc atteint dès son enfance, et se nourrissent de ses organes. Au lieu d'être une exception, ils sont devenus la norme. Notre pays, toujours invalide, vit avec ses parasites.
Le Liban, encore enfant, a pourtant connu des hommes d'État zélés et dévoués qui ont eu le courage de regarder au-delà de leur clan et de leur religion. Ils avaient compris qu'ils ne faisaient pas de concessions en acceptant l'identité d'un Liban libre, mais qu'ils contribuaient à la vision et à l'œuvre de bâtir un État souverain, capable d'œuvrer en vue d'un avenir prometteur pour les nouvelles générations. Malheureusement, ils ont fini, comme Riad el-Solh, par payer cher leur dévouement pour le pays. Les parasites s'étaient avérés plus tenaces.
Gibran poursuit : « Les enfants de demain seront ceux appelés par la vie. Ils la suivent la tête haute et à pas sûrs ; ils sont l'aube de nouvelles frontières... » Il serait plutôt déçu de voir aujourd'hui que les enfants de notre pays n'ont pas entendu l'appel, qu'ils vacillent et ne savent pas vraiment où aller. S'ils ne prennent pas l'avion pour fuir ces parasites et trouver d'autres terres plus civiles, ils se contentent de vivoter. Les nouvelles frontières restent un horizon lointain, et souvent cette aube que sont nos enfants se lèvera sur d'autres frontières et d'autres terres plus fertiles.
Avec l'été qui arrive, nous verrons sûrement nos augustes politiciens rayonnants en costume blanc, comme il se doit, et prêts à affronter toutes les épreuves. Peut-être qu'ils pourront former un nouveau gouvernement avant que l'automne ne s'installe. Ce serait bien dommage de rater une photo en blanc autour du président de la République.
Comme l'ami Marc a écrit dans son statut sur Facebook : « Un politicien pense aux prochaines élections. Un homme d'État pense aux prochaines générations. » Et je précise qu'il s'agit des générations multiconfessionnelles.
Où sont nos hommes d'État aujourd'hui ?
Les jeunes de demain doivent écouter la vie qui les appelle. S'ils ne l'entendent pas, il faudrait qu'ils la cherchent car elle est prise en otage par d'autres, qui veulent façonner le Liban à leur propre image. Ne laissons pas les parasites nous décourager et brouiller notre vision pour un meilleur Liban.
Depuis 1961, une des citations les plus célèbres aux États-Unis, et peut-être à travers le monde, reste celle du président John Kennedy où il dit dans son discours inaugural : « Ask not what your country can do for you, but what you can do for your country. » Toutefois, ni le président Kennedy ni Theodore Sorensen, son speech writer, n'ont publiquement reconnu le véritable auteur de...

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