Dans ce double accrochage, le galeriste confronte à la thématique du portrait féminin ces deux talents innés et sincères, mais aux styles résolument différents.
Féminité hyperplantureuse chez Jesus Nodarse qui, en dépit de son prénom «christique», n'aime rien tant qu'exalter dans ses peintures la plénitude charnelle et la nature hédoniste des êtres. Des femmes en particulier, qu'il représente en filles d'Ève, frivoles et joueuses.
Promenade sur la corniche
De joyeuses luronnes, tout en courbes généreuses, qui semblent évoluer, en groupe, dans un univers où, sans être bannis, les hommes jouent les acteurs de second plan. Ainsi, dans la série ironiquement baptisée «Fisherman» (Les pêcheurs), accrochée aux cimaises beyrouthines, on ne voit ces derniers que de dos, à l'arrière-plan, ou noyés dans une assemblée à dominante féminine. Et pourtant, ce sont eux qui sont au centre des préoccupations et des conversations de ces «belles de nuit» que Nodarse représente dans ses grandes toiles à l'huile ou à l'acrylique. Des peintures qui racontent la «pêche» à l'homme de ces femmes aux atours et contours débordants, le soir, le long de la corniche Malecon qui borde La Havane et l'ouvre sur un infini d'évasion...
À la différence de son confrère qui livre, en toute liberté, humour et poésie, des bribes du quotidien de ses compatriotes insulaires, à tout juste 19 ans, Ossi met dans ses peintures aux influences bédés et mangas évidentes, ce qui hante ses rêves personnels d'adolescente. Des symboles de la société de consommation aux inquiétantes figures de poupées, ces « Small Girls », ses acryliques sur papier de grande dimension également, au graphisme audacieux relevé de lignes et couleurs pures, ont une séduction étrange. Et électrique.
Deux pinceaux exotiques à découvrir.
* Gemmayzé, rue Gouraud, imm. Renno, 2e étage. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 10h30 à 18h30. Tél. : 01/584040.
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