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Culture - Festival

Brumeux voyage autour d’un corps...

Organisateur efficace du Bipod, mais aussi danseur et chorégraphe, Omar Rajeh donne à voir, dans un solo pour homme intitulé « Face à la page blanche », une création de danse contemporaine où le corps, sans ses accointances sociales, tente de révéler sa réalité. Plus irritant que convaincant ce brumeux voyage autour d'un corps...

Une scène totalement nue, une série de spots comme un tableau électrique qui s’allume en quelques points pour accueillir le danseur.

Une scène totalement nue, une série de spots comme un tableau électrique qui s'allume en quelques points ou dans son intégralité et un danseur, Omar Rajeh, qui émerge lentement de l'ombre.
Barbu, les cheveux en broussaille, le pantalon moulant, le polo épousant le torse, les pieds nus, l'expression figée et grave, le corps tente de parler, de communiquer, de donner des signaux. Lentement, presque avec effort.
Et s'enclenche une suite de mouvements pour dévoiler la mécanique humaine dans son processus de gestuelle imprévisible. Rapide, lente, joyeuse, portée par le rire, voilée par la tristesse, la vie (et l'autonomie du corps) est perçue dans des mouvements saccadés, parfois même abrupts, syncopés,
hystérisés.
Pour cette ronde, un peu insipide et artificielle, une musique de Pablo Palacio commanditée pour cette expérimentale exploration autour d'un thème trop vaste, trop abstrait et trop ambitieux.
Une musique à forts décibels, intense et rythmée. Une musique qui ne manque pas de présence, mais néanmoins assourdissante à certains moments.
Un corps sur scène, sans la volonté ou le désir de représentation. Un corps vidé de tout vecteur social, culturel ou politique. Un corps qui se voudrait anonyme et, pour reprendre la formule bateau pour désigner ce qui est sans relief ni consistance, un corps sans couleur ni odeur.
Réinterprétation, à zéro, de cette masse de chair où, par-delà l'absence, la virtualité et la présence, l'être humain est perçu par ses muscles et ses os. Des os et des muscles qui se détraquent ou sont maîtrisés. Selon les humeurs ou les
circonstances.
Sans labels, sans direction ou directive précise, le corps flotte au gré des vagues sonores, ou parfois même s'en éloigne, comme une tentative de liberté fantasque ou un désir de se recomposer une attitude, un visage, une expression, une vie.
Gestes nerveux, rires crispés ou libérés, déhanchements systématiques, fesses en transes, épaules déboîtées, doigts jouant les aiguilles d'un tricot invisible, sourire qui se dessine sur les lèvres, sourcils qui froncent, nombril qui s'active pour un ventre brusquement pris de secousses, reptation en toupie, voilà l'étrange panoplie de cette danse débridée qui vise à une mise à nu de la mécanique du corps. Pour une révélation sans équivoque.
Mais tout cela reste abstrait si ce n'est abscons dans une cavalcade de mouvements décousus et irritants. Irritants pour un spectateur en tenaille entre une musique électroacoustique grinçante et des mouvements syncopés d'incurable épileptique.
Ce corps qui grimace et gesticule a-t-il vraiment apporté une réponse à l'interrogation plus «philosophante» que simplement dansée du jeune chorégraphe, et surtout du public? Oui, en effet, un corps qui se tient debout sur scène, qu'est-ce que cela veut dire? Pour faire face à cette feuille blanche, Omar Rajeh a de toute évidence séché!
Pour ceux qui attendent encore la réponse à cette curieuse question, le doute plane, vu les quelques fervents adeptes de la danse qui ont abandonné la salle avant la fin du spectacle.
Une scène totalement nue, une série de spots comme un tableau électrique qui s'allume en quelques points ou dans son intégralité et un danseur, Omar Rajeh, qui émerge lentement de l'ombre.Barbu, les cheveux en broussaille, le pantalon moulant, le polo épousant le torse, les pieds nus, l'expression figée et grave, le corps tente de parler, de communiquer, de donner des signaux. Lentement,...

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