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Culture - Exposition

« Le présent d’hier et de demain » de Jamil Molaeb

À la galerie Janine Rubeiz, « Le présent d'hier et de demain » de Jamil Molaeb fait cohabiter dans un même accrochage figuratif et abstraction, explosions de couleurs et blanche luminosité, attachement aux racines et goût de l'ailleurs.

«Les marins» vus et imaginés par Jamil Molaeb. Huile sur toile (155 x 285 cm). (DR)

Ses œuvres sont des chorégraphies sur toile. Des fresques colorées où se déploient des groupes de personnages immortalisés dans leurs activités quotidiennes, mais avec une gestuelle indéniablement nimbée de poésie.
Ces hommes, ces femmes - à la présence plus marquée -, ou encore ces enfants, que Jamil Molaeb peint, sont fils et filles de la nature. Car l'on retrouve des références constantes à un monde primitif dans les toiles de cet artiste qui a toujours célébré la nature au moyen d'abstractions pures ou à travers une certaine vision des univers rural et marin.
Si les deux facettes de son travail sont représentées dans la vingtaine d'huiles récentes, accrochées aux cimaises (lumineuses!) de la galerie Janine Rubeiz*, le figuratif domine. Avec, sensiblement la même touche, en plates zones chromatiques, que celle des abstractions et la même fête païenne de la couleur!
Dans ses fresques mettant en scène des pêcheurs, des marins, des filles des champs et du printemps, des porteuses de jarres, des assemblées féminines, des mères de famille vaquant à leurs occupations habituelles, à ciel ouvert et toujours ensoleillé, Jamil Molaeb a volontairement aboli le sens de la profondeur pour privilégier une stylisation audacieuse de la composition, mettant en valeur le mouvement chez ses personnages. Se courber, ramasser, cueillir, récolter les produits de la terre...Transporter à bout de bras et distribuer le fruit de la pêche... Aller à la source, la jarre sur la tête, bercer le nouveau-né, peigner sa chevelure... Autant d'activités en communauté que les acteurs de ses toiles exécutent avec une implacable placidité sereine.
Dans ces scènes du quotidien, l'ici et l'ailleurs, le vrai et l'imaginaire, le figuratif et l'abstrait s'entremêlent et fusionnent pour offrir un dépaysement absolu. C'est particulièrement le cas d'une grande composition (155 x 285 cm) intitulée Marins où quelques nus féminins éparpillés parmi une assemblée traditionnelle de pêcheurs et de leurs femmes évoquent tout à la fois l'exotisme des îles - à la Gauguin - et le paysage côtier local.
C'est sans doute la manière particulière de Jamil Molaeb de réunir dans un présent fait d'hier et de demain (en référence à l'intitulé de son exposition «Le présent d'hier et de demain») tout ce qui a construit cet homme à la fois attaché à ses racines rurales et épris de voyages.
Si, en homme libre, en poète des couleurs, Molaeb a toujours chéri la mer - comme toujours présente dans cet accrochage à travers ses grandes toiles tout en déclinaisons de bleus - et si en fervent «ami des hommes, des femmes, des enfants, de la nature, des oiseaux, des plantes et des animaux...», Molaeb continue à les reproduire dans des tonalités rosées, sable et ocre, il semble parti vers une nouvelle destination dans son art. Celle de l'éblouissante blancheur des villes marocaines. Auxquelles il consacre une série exclusive où prédomine la puissance émotionnelle et lumineuse du blanc!
À découvrir, jusqu'au 23 mars.

* Galerie Janine Rubeiz, Raouché, immeuble Majdalani, rez-de-chaussée. Horaires d'ouverture : du mardi au vendredi de 10h00 à 19h00, samedi de 10h00 à 14h00. Tél. : 01/868290.
Ses œuvres sont des chorégraphies sur toile. Des fresques colorées où se déploient des groupes de personnages immortalisés dans leurs activités quotidiennes, mais avec une gestuelle indéniablement nimbée de poésie. Ces hommes, ces femmes - à la présence plus marquée -, ou encore ces enfants, que Jamil Molaeb peint, sont fils et filles de la nature. Car l'on retrouve des références...

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