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Économie - Indicateur

Les inconnues « géopolitiques » menacent la forte croissance israélienne

L'économie de l'État hébreu a progressé de 7,8 % au quatrième trimestre 2010, une nette accélération qui a porté la croissance pour l'année 2010 à 4,5 %.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a attribué les succès économiques réalisés en 2010 à la politique de son gouvernement. Baz Ratner/Reuters

L'économie israélienne a connu une belle croissance en 2010, qui devrait se poursuivre en 2011, mais les experts soulignent que des « facteurs géopolitiques » liés à la déstabilisation des pays du Proche et du Moyen-Orient pourraient remettre en cause ce scénario.
Les résultats enregistrés ont surpris tous les commentateurs avec un bond de 7,8 % du PIB au dernier trimestre de l'an dernier. Sur l'ensemble de l'année, la croissance a atteint 4,5 % et devrait, selon la Banque d'Israël, s'élever à 3,8 % cette année (+3,5 %, selon le FMI).
« Il est très possible que nous révisions à la hausse dans les prochains jours nos prévisions », a affirmé à l'AFP un porte-parole de la Banque centrale Yossi Saadon.
Pour Danny Catarivas, directeur du service international de l'Association des industriels, la principale organisation patronale israélienne, ces performances sont surtout dues à « une forte progression du marché intérieur et aux investissements privés ».
« Les chefs d'entreprise ont surmonté leurs craintes d'une récession mondiale et multiplié leurs achats en équipements tout en regarnissant leurs stocks en prévision d'une reprise », a souligné M. Catarivas.
À l'étranger, les efforts déployés ces dernières années pour orienter les exportations liées à la haute technologie et à l'innovation vers des pays à forte croissance, tels que l'Inde, la Chine ou la Corée, « commencent à payer », signale-t-il.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a attribué dans un communiqué ces succès à son gouvernement, qui a « mené une politique économique responsable, respectant les cadres fixés par le budget tout en créant 100 000 emplois l'an dernier, ce qui a permis à Israël d'avoir le taux de chômage le plus bas des pays occidentaux ».
Le mois dernier, le FMI a salué dans son rapport annuel les « fondamentaux robustes » et la « résilience » de l'économie israélienne en 2010 et souligné qu'Israël avait « été modérément affecté par la récession globale ».
Dans ce tableau plutôt flatteur, une ombre inattendue est toutefois apparue avec la vague de manifestations qui déferle sur le Moyen-Orient. « Nous apparaissons comme une sorte d'îlot de prospérité dans une région de plus en plus instable », a souligné le responsable de la Banque d'Israël.
Pour lui, toutefois, cette situation pourrait être « problématique à terme ».
« En terme purement commercial et énergétique, nous pouvons nous passer de l'Égypte, mais les événements politiques survenus dans ce pays et dans d'autres États, s'ils se poursuivent et s'aggravent, vont augmenter le facteur risques géopolitiques, ce qui pourrait nous affecter à l'avenir », prévoit M. Catarivas.
À la Banque d'Israël, cette hypothèse est également prise au sérieux. « Mais nous avons les moyens de faire face à toute éventualité avec des réserves record de 73 milliards de dollars en devises étrangères », assure le responsable de la Banque centrale sous le couvert de l'anonymat.
Une autre inconnue porte sur la menace de l'éclatement d'une « bulle » dans l'immobilier évoquée par les médias. Les prix des logements continuent de flamber avec une progression moyenne de 17 % l'an dernier et des hausses bien supérieures dans la région de Tel-Aviv, le cœur économique du pays.
Pour tenter de calmer le jeu, la Banque d'Israël a suivi le mois dernier les recommandations du FMI et annoncé une hausse de 0,25 % de son taux directeur à 2,25 %.
Grâce à cette mesure qui s'est traduite par une augmentation des taux d'intérêt pour les prêts immobiliers accordés aux particuliers, la Banque centrale espère réduire la demande. La plupart des commentateurs restent toutefois sceptiques tant la demande dépasse l'offre.
L'économie israélienne a connu une belle croissance en 2010, qui devrait se poursuivre en 2011, mais les experts soulignent que des « facteurs géopolitiques » liés à la déstabilisation des pays du Proche et du Moyen-Orient pourraient remettre en cause ce scénario.Les résultats enregistrés ont surpris tous les commentateurs avec un bond de 7,8 % du PIB au dernier trimestre de l'an...
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